L’interview “Déshabillez-moi »

de SILLY BOY BLUE

Révélée avec un premier album, « Breakup Songs », lui ayant valu d’être nommée aux Victoire de la Musique en 2022 et permis de rencontrer son public sur plus de 40 dates de tournée, la nantaise Ana, alias Silly Boy Blue (un pseudo inspiré d’une chanson de David Bowie), est de retour avec « Eternal Lover », écrit et enregistré entre la France et l’Angleterre, à Londres plus exactement où elle s’est attelée en solitaire à l’écriture des chansons. Plus abouti et plus diversifié mélodiquement que son aîné, ce nouvel opus lui permet d’explorer avec le même bonheur des registres différents (ballades, Pop, Rock…) sans que cela ne nuise à la cohérence de l’ensemble, tant sa présence, l’intensité de son interprétation et sa personnalité – entre post Punk et Glam Rock – suffisent à marquer toutes les chansons de son sceau très singulier. Au point que d’aucun la compare déjà à de grandes figures anglo-saxonnes, dont elle a effectivement la trempe, comme Billie Eillish ou Taylor Swift. En témoigne le clip de l’extrait « Not A Friend » au parfum 80’s revival qu’on adore déjà. Si son charisme indéniable et son style très fort n’auront pas échappé aux artistes Pierre et Gilles qui l’ont élevée au rang d’icône, en signant la pochette de cet album très réussi, nous lui avons proposé de parler mode et musique, le temps d’une interview « Déshabillez-moi ». Après avoir été au programme musical du Champs Elysées film festival orchestré par l’audacieuse distributrice Sophie Dulac, du 20 au 27 juin, elle sera en concert le 6 octobre prochain à La Cigale à Paris.

– Si tu devais reprendre “Déshabillez moi”, ce serait plutôt à la manière suggestive de Juliette Gréco ou plus frontale de Mylène Farmer ?

A la manière de Mylène Farmer, parce que Mylène Farmer forever.

– Quelle est ta tenue de ville préférée ?

Ca varie, mais la seule chose qui reste, ce sont les Dr Martens. Toujours ça aux pieds, depuis des années.

– Comment étais-tu habillée pour ta première télé ?

C’était pour Taratata. J’avais un pantalon en vinyle marron immense, qui pesait une tonne mais qui me plaisait beaucoup !

– Quel est le costume dans lequel tu te sens le plus à l’aise sur scène ?

Dans ceux faits sur mesure par ma copine styliste Mathilde Lamarre : elle a toujours des idées géniales et j’adore travailler avec elle.

–  Choisis-tu celui de tes musiciens / choristes / danseurs ?
On choisit ensemble !

– Quelle la pièce de ton vestiaire préférée ?

Deux à égalité : une veste Courrèges (c’était un cadeau et sa symbolique est très précieuse à mes yeux) et un t-shirt vintage de la Star Academy 3.

– Celle que tu regrettes d’avoir achetée ?

Une robe de bal de promo achetée en friperie (heureusement) : je savais pertinemment que je ne la mettrai jamais, mais elle est si belle…

– Celle que tu mets dans ta valise en premier et dont tu ne te sépares jamais, en tournée ou en voyage ?

Un pyjama ! J’ai une passion pour les pyjamas en satin, c’est le premier truc que je mets dans ma valise, sans faute.

– Ta couleur de vêtements préférée ? Celle que tu détestes ?

Noir ! C’est à dire 90% de ma garde robe, haha. Je n’en déteste pas particulièrement, mais je suis moins à l’aise avec la couleur, globalement.

 – Es tu superstitieuse au point de ne jamais porter de vert sur scène ?

Oui : je suis très superstitieuse, j’ai des tonnes de porte-bonheurs, je ne vais pas tout faire foirer avec un vêtement vert….

– Le 31 décembre, es-tu plutôt “La petite robe noire” (Juliette) ou “Mon truc en plumes” (Zizi Jeanmaire) ?

Ca dépend de la soirée, mais globalement plutôt petite robe noire, valeur sûre.

– Pour un week-end en Normandie, plutôt “Pull Marine” (Isabelle Adjani) ou “Le pull-over blanc” (Graziela de Michele) ?

Pull marine, un basique, idéal même quand on est pas au fond de la piscine.

– De toutes les matières, “C’est la ouate” (Caroline Loeb) que tu préfères ?

Le satin, même si j’aime d’amour cette chanson !

– Sur scène, es-tu plutôt “La fille avec des baskets” (Michel Delpech) ou “Les talons hauts” (Robert Charlebois) ?

Plutôt talons ou Dr Martens, l’un des deux.

– Dans une boutique vintage, tu craquerais davantage pour le fourreau lamé 70’s de Dalida ou la mini-jupe vinyle 80’s de Lio?

Les deux ! Impossible de choisir, deux icônes intemporelles.

– Dans ton imaginaire, une chanteuse populaire, se doit-elle d’avoir plutôt les cheveux longs ou courts ?

Comme elle le souhaite !

– A choisir, opterais-tu pour la coupe Mireille Mathieu ou celle Brigitte Fontaine ?

J’aimerais avoir le courage de me raser la tête une fois dans ma vie, donc Brigitte Fontaine.

– Ta marque ou ton styliste préféré ?

Vivienne Westwood.

– Si tu ne devais porter qu’un seul bijou, ce serait… ?

Une bague en perles faite par mes nièces et moi, pour le souvenir qu’il me rappelle.

– Le parfum des parfums, c’est …?

Celui de ma grand-mère. Je n’en ai jamais su le nom, je me demande si ce n’est pas Shalimar… Quand je croise quelqu’un dans la rue qui porte le même, ça me rend automatiquement heureuse.

– T’arrive-t-il de sortir sans “Maquillage” (Corine) ? En quelles circonstances ?

Bien sûr, pour faire des courses ou aller voir des copains. Se maquiller est toujours un choix, une option pour moi.

– Selon toi, porter un tatouage, c’est afficher sa “Rock’n’Roll Attitude” (Johnny Hallyday) ou sa “Philosophie” (Amel Bent) ?

Afficher sa philosophie ! J’adore les histoires derrière les tatouages des gens, et les souvenirs qu’ils représentent.

– La faute de goût impardonnable ?

Dur de répondre… J’ai une certaine tendresse pour les fautes de goût, elles me plaisent bien.

– L’artiste masculin le plus stylé ?

David Bowie, pour toujours.

– L’artiste féminine la plus stylée ?

J’ai du mal à penser à quelqu’un de plus audacieux que Lady Gaga.

– Si tu devais choisir une reprise, ce serait plutôt “J’veux du cuir” (Alain Souchon) ou “Les dessous chics” (Jane Birkin)?

Jane Birkin !

Question subsidiaire :

– Poserais-tu nue pour une affiche de concert ou une pochette d’album comme Polnareff ? 

Oui. Pour le troisième album ?

Propos recueillis par Eric Chemouny

Photos : Louis Lepron (DR)

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