Pierre de Maere
Le charme du parfait imparfait
Il y a quelques mois, nous avions rencontré Pierre de Maere à l’aube d’un succès annoncé phénoménal, boosté par sa Victoire de la Musique de la Révélation masculine. Au cours d’une longue interview qui lui avait valu sa première couverture française avec JE SUIS MUSIQUE, Il nous avait donné rendez-vous pour son premier Olympia, étape marquante pour tout artiste. Promesse tenue, le 12 mai dernier, nous le retrouvions pour un concert plein de parfaites imperfections qui en ont dessiné tout le charme.

Avec beaucoup d’audace, Pierre de Maere avait défié la Cigale l’an passé, alors qu’il n’avait publié que quelques titres et bien avant le tourbillon des Victoires de la Musique et la sortie de son album “Regarde-moi”. Quelques titres qui lui avaient permis d’afficher complet et surtout d’avoir constitué une base fan jeune, exigeante, et déjà fidèle. Sur scène, entre la folie de la liberté et la liberté de la jeunesse, le jeune chanteur venu de Belgique avait de la maîtrise teintée d’une délicieuse folie douce, enjolivée par une voix qui, de son propre aveu, a encore du mal à trouver sa note de temps en temps, ce dont il n’hésite pas sur scène à s’excuser, ce qui achève de lui donner infiniment de charme.

Un an après quasiment jour pour jour, Pierre de Maere investit un Olympia totalement comble, fiévreux et chaud, parsemé de prétendants potentiels à ce Bel Ami, de looakalike juvéniles inspirés et décomplexés mais aussi de Daddy’s qui en feraient bien leur « portrait » façon Dorian Gray comme de “Daronnes” (c’est comme ça qu’il appelle les mamans qui le désirent) en mal d’amour.

L’artiste autodidacte n’a rien perdu de sa fraicheur et de son grain de folie, assorti d’une sincérité désarmante ponctuée d’aveux de faiblesse et de flamboyance aussi. Complexe et décomplexé, le chanteur assume chaque force comme chaque touchante lacune, au fil de ses chansons devenues des tubes ou des hymnes, porte-drapeaux d’une nouvelle génération, renaissance rafraichissante des plus anciennes d’entre elles aussi.

On le compare à tout le monde et il est pourtant infiniment lui-même. En effet, entre son phrasé qui oscille entre Stromae, Catherine Ringer ou encore Najoua Belyzel (présente ce soir là dans la salle dont Pierre s’avoue très fan – les deux artistes se rencontreront backstage ensuite) et sa prestance qui n’est pas non plus sans rappeler au choix le dandysme élégant d’un Etienne Daho ou la liberté avant-gardiste d’un Patrick Juvet, Pierre de Maere fait pourtant partie des artistes aux mille comparaisons, et pourtant si uniques et singuliers.

Ses chansons le portent d’un bout à l’autre de son show ravageur et séducteur La simplicité de la mise en scène, jouant sur les éclairages fait prendre vie à un piédestal central qui pourrait symboliser son royaume insolent, animé par ses charmants musiciens, porté par un public totalement assujetti, si l’on excepte les curieux bobos venus écouter d’une oreille peu attentive cet “effet de mode dont tout le monde parle”, inhérent à tous les artistes, comme lui, aux univers bien affirmés et culturellement très forts. Mais qu’importe, les fans sont là, chantant, dansant, élevant des ballons rouges en forme de cœurs pour témoigner de leur totale dévotion.



Ce qui est rare et surprenant, c’est que malgré ses deux tubes attendus (“un jour marierai un ange” – qui vient d’être certifié single de diamant avec plus de 70 millions de streams – et “Enfant de”) tandis que vient tout juste de sortir son nouveau single “Roméo”, chaque chanson est une réjouissance et chacun la reprend comme si elle s’inscrivait déjà dans la famille des grands tubes éternels. Du début à la fin, le potentiel de l’artiste se révèle et nous enchante. Chaussé de lunettes teintées (qu’il n’enlèvera que quelques secondes à la fin), Pierre de Maere a sélectionné une garde robe de tenues élégantes qui symbolise sa remarquable maturité et aussi son caractère, de sa tenue militaire qui évoque son clip “Les oiseaux” à ce costume Gucci rouge qui marque parfaitement son style.




Après près de 2h de concert et 17 titres, ému et reconnaissant, Pierre de Maere quitte la scène de l’Olympia en donnant rendez-vous sur la route des festivals cet été (Solidays, les Francofolies de La Rochelle, les Vieilles Charrues…) mais surtout au Zenith de Paris, le 28 mars 2024. Nous y serons, et vous ?
Gregory Guyot
Setlist de l’Olympia, 12 mai 2023 : Lolita / Roméo / Menteur / Jour -3 / Les Oiseaux / Les animaux / Potins absurdes / Ta mère est folle / Bel Ami / J’aime ta violence / Regarde-moi / Enfant de / Un jour je marierai un ange / Rappel : Lolita / Regrets / J’aime, j’aime / Mercredi.
Photos : Gregory Guyot (DR / JSM) / Delphine Champion (DR/JSM)
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