Questionnaire de Proust
de CYRIL MOKAIESH
Reconnu comme un des plus brillants et respectés auteurs-compositeurs de sa génération, Cyril Mokaiesh a décidé de mettre sur pause son inspiration pourtant prolifique pour s’immiscer corps et âme dans le répertoire de Georges Moustaki, dont on commémore cette année les 10 ans de la disparition. Si la filiation physique et artistique entre les deux hommes était finalement assez évidente, jusqu’à leurs racines méditerranéennes communes, le pari n’était pas gagné d’avance, tant l’exercice est souvent périlleux de toucher à de tels monstres sacrés. Mais on pouvait compter sur l’humilité, la délicatesse, la finesse d’approche et l’intensité poétique de Cyril pour que le résultat, tant sur scène (nous avons eu le privilège de le découvrir lors de sa création au dernier festival « Les Émancipéés » de Vannes) que sur disque, soit à la hauteur des espérances. En un mot, une réussite totale et réjouissante ! Avec la complicité de Romain Humeau à la réalisation, aux arrangements et au mixage, il s’est appliqué à reprendre dans une intelligente architecture les plus grands tubes de l’éternel « Métèque », tant pour lui-même que pour les autres (Piaf, Barbara, Reggiani…), en exaltant avant toute chose leur intemporalité et la modernité de leur écriture toute en fausse nonchalance et en simplicité maitrisée : « Ma liberté », « Le temps de vivre », « Ma solitude », « Sarah », « Les eaux de Mars »… Comme auréolé d’une nouvelle philosophie de vie, acquise au contact du répertoire de Moustaki, et alors qu’il sera au théâtre de l’Atelier à Paris le 28 juin, le beau Cyril s’est volontiers plié à l’exercice du Questionnaire de Proust…
1. Le principal trait de mon caractère ?
Intense ( je m’envoie des fleurs, dès la première question).
2. La qualité que je préfère chez un homme ?
Sa part de féminité.
3. La qualité que je préfère chez une femme ?
Sa part de masculinité, tout en restant féminine ( Heyy).
4. Ce que j’apprécie le plus chez mes amis ?
Leurs petites attentions.
5. Mon principal défaut ?
Faux calme, très faux.
6. Mon occupation préférée ?
L’amour.
7. Mon rêve de bonheur ?
Trouver la vie très aimable, chaque matin.
8. Quel serait mon plus grand malheur ?
Perdre un enfant.
9. Ce que je voudrais être ?
Solide, inspiré, éternel émerveillé.
10. Le pays où je désirerais vivre ?
Je suis bien là.
11. La couleur que je préfère ?
Toutes, pourvu qu’il y en ait.
12. La fleur que j’aime ?
Celle que tu m’offres.
13. L’oiseau que je préfère ?
J’étais longtemps un oiseau de nuit, on dirait que ça change…
14. Mes auteurs favoris en prose ?
Mes potes.
15. Mes poètes préférés ?
Eluard, Baudelaire, Allain Leprest, Bernard Dimey…
16. Mes héros favoris dans la fiction ?
James Bond ( et ses B.O), Sherlock
17. Mes héroïnes favorites dans la fiction ?
Juliette, Jeanne de « Jeanne et Serge ».
18. Mes compositeurs préférés ?
Francis Poulenc, Satie, Thom Yorke.
19. Mes peintres favoris ?
Van Gogh, Francis Bacon, Pierre Bonnard.
20. Mes héros dans la vie réelle ?
Héros j’ai pas, Nadal un peu, Sylvain Tesson aussi.
21. Mes héroïnes dans l’histoire ?
Ma grand-mère Lamys, ma mère, soeur Emmanuelle, les héroïnes du quotidien.
22. Mes noms favoris ?
Les insultes du capitaine Haddock.
23. Ce que je déteste par-dessus tout ?
« Se méfier des gens qui n’écoutent qu’eux, ils risquent de vous faire perdre l’ouïe et même bien plus encore » Nietzsche.
24. Les personnages historiques que je méprise le plus ?
Tous les sanguinaires egomaniaques
25. Le fait militaire que j’estime le plus ?
La Résistance , ça dit beaucoup de choses.
26. La réforme que j’estime le plus ?
Le revenu universel, le soleil brille pour tous … Et on y croit.
27. Le don de la nature que je voudrais avoir ?
La force tranquille.
28. Comment j’aimerais mourir ?
D’un seul coup, comme un calva cul sec.
29. Mon état d’esprit actuel ?
Dans les starting blocks.
30. Les fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence ?
Toutes les erreurs de jeunesse. (Au tennis on nous disait que rater en longueur c’est pas grave, le filet en revanche c’est petit bras)
31. Ma devise ?
« Soyez vous-mêmes, les autres sont déjà pris ». Oscar Wilde.
Propos recueillis par Eric Chemouny et Grégory Guyot
Photos : DR
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