BENJAMIN BIOLAY

Fermeture Saint-Clair à la Maroquinerie

Il avait commencé à la Cigale en septembre 2022, à la sortie de son album « Saint-Clair », avant d’entamer une tournée marathon qui aura duré deux ans et demi, avec un passage remarqué à l’Accor Arena en décembre dernier, (et une parenthèse symphonique aussi) avant de finir sa course française à La Maroquinerie le 1er avril. Au fil des albums, des tournées, des concerts, Benjamin Biolay s’est fait de plus en plus Rock sans pour autant renier dans sa setlist les grandes chansons qui ont façonné sa carrière, comme ce fut encore le cas dans la petite salle parisienne de la rue Boyer dans le 20ème arrondissement de Paris. Impossible de manquer ce dernier rendez-vous français.

Benjamin Biolay avait rêvé de faire la Maroquinerie, qu’il avait programmée avec excitation avant que ne tombe la crise du Covid. Le 1er avril dernier, il avoue enfin réaliser ce rêve pour clore sa tournée « Saint-Clair ». On est bien loin du gigantisme de l’Accor Arena (et c’est tant mieux), et on retrouve enfin l’intimité des premiers concerts de l’artiste, le Rock en plus, et sans doute de la complexité en moins. Ce côté Rock âpre et assumé semble l’avoir libéré et révélé à lui-même, bien qu’il reste pour beaucoup, ce grand auteur de chansons plus symphoniques et plus tourmentées.

Oscillant entre ces deux univers qu’il réussit néanmoins à marier de façon insolente et surdouée, Benjamin Biolay se balade dans sa carrière musicale, aussi riche et prolixe que variée : entre son premier album « Kennedy Rose » en 2001 et « Saint-Clair » 21 ans plus tard, l’artiste aura en effet exploré plusieurs styles et visité plusieurs « maisons ». La variété, la Pop, le Rap, le Rock, l’Électro, les influences argentines, les inspirations de l’héritage de la chanson française, comme de la grande musique classique, les contributions artistiques, les duos, les albums des autres, les musiques de films, tout un concert ne suffirait pas à en dessiner les contours.

Pour son concert à la Maroquinerie, le chanteur a donc privilégié un son résolument Rock, décidé à s’amuser et à se lâcher, dès les premières notes de la chanson qui ouvre sa setlist, « Comme une voiture volée » qui met immédiatement le public totalement survolté en transe. On est très loin du classicisme classieux de ses quelques concerts symphoniques en 2022, qui fut une parenthèse élégante dans cette grande tournée (et que nous avions reportée ici) .

Ainsi, en ce 1er avril, ce concert forcement spécial de « Saint-Clair », ayant affiché complet en quelques secondes, aura été un formidable point final de cette tournée, assez inclassable. Il suit la setlist de sa tournée… au moins sur les 7 premiers titres qui enchaîne, après « Comme une voiture volée », avec « De la beauté là où il n’y en a plus », « Miss Miss », «L’or Bleu », puis le classique et incontournable « Ton héritage », son premier titre « Les cerfs-volants » et « Los Angeles ».

Puis il bifurque, pour la plus grande excitation des fans, et fait tirer au sort dans un chapeau la suite hasardeuse (mais pas tant que ça) du concert, parmi une sélection de chansons qu’il interprète avec ses musiciens, assez déjantés pour cette dernière occasion. Ainsi s’enchaînent « Négatif », « Petit Chat », « Lyon Presqu’île », « Jardin d’hiver », « Des lendemains qui chantent », panorama de titres qui dessinent parfaitement l’éclectisme de sa déjà longue carrière, avant de revenir à la ligne directrice de cette tournée, plus orientée vers les dernières années que les débuts.

De grands moments traversent cette épopée musicale furieusement Rock, à l’instar de cette ouverture sur les chapeaux de roues « Comme une voiture volée », emportant immédiatement le public de la petite salle mythique : le désormais classique « Comment est ta peine ? », le nonchalant « Rends l’Amour », l’iconique « La superbe », ou encore un final en forme d’apothéose sur le ténébreux « À l’origine ».

Après plus de deux heures de concert (et aussi d’émotions), Benjamin Biolay est applaudi à tout rompre par un public, toujours aussi fidèle, qui lui aura bien rendu son amour.

Gregory Guyot

Setlist La Maroquinerie : Comme une voiture volée / De la beauté là où il n’y en a plus / Miss Miss  / L’heure bleue / Ton héritage / Les cerfs-volants / Los Angeles / Négatif / Petit chat /  Lyon Presqu’île / Jardin d’hiver / Des lendemains qui chantent / Ma route / Sainte-Rita / Dans la Merco Benz / La superbe / Rends l’amour ! / Roma (amoR) / Parc fermé / Comment est ta peine ? / Saint-Clair / À l’origine

Photos : Gregory Guyot (DR/JSM) / Delphine Champion (DR/JSM)

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