ALEX BEAUPAIN

de A à Z

Contre toute attente, alors qu’il est encensé (et multi-récompensé) depuis ses débuts comme auteur-compositeur, notamment de magnifiques bandes-originales de films, c’est comme interprète pur qu’Alex Beaupain signe son retour discographique. Sauf qu’il n’a pas choisi la facilité en optant pour une relecture du monumental et transgressif « Love On The Beat » de Gainsbarre, un album de 1984 auquel il voue un culte sans limites et déjà repris en Live, le 2 mars 2021 sur France Inter avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Et force est de constater que le toujours élégant Alex s’en tire avec les honneurs dans cet exercice casse-gueule, en apportant sa touche Electro-Pop ultra-raffinée et inattendue, sur fond de cordes majestueuses, à des hymnes Funk ultra estampillés 80’s et encore dans toutes les oreilles. Pour saluer cet exploit inédit, nous avons choisi de revenir sur le parcours sans faute de l’ami Beaupain, en dressant son portrait de A à Z…

A comme « Au départ » : une chanson extraite de son troisième album « Pourquoi battait mon coeur » sorti en avril 2011, et mettant en parallèle l’histoire de la gauche française avec celle d’un couple. François Hollande citant Beaupain parmi ses chanteurs français préférés, il en choisit la version instrumentale pour hymne de sa campagne présidentielle en 2012,

B comme Besançon :  Alex y voit le jour, le 15 octobre 1974, où il grandit entre une grande soeur et un petit frère. Sa mère est institutrice et son père cadre à la SNCF. Il le qualifie lui-même de « cheminot »,

C comme « Chansons d’amour (les) » : son plus grand succès public et commercial, bande-originale du film éponyme de Christophe Honoré, mettant en scène toute une troupe d’acteurs-chanteurs, avec lesquels Alex se lie d’amitié et qui n’hésitent pas à lui rendre visite sur scène : Louis Garrel, Chiara Mastroianni, Ludivine Sagnier, Clotilde Hesme, Grégoire Leprince-Ringuet… Si l’album est disque d’or, le film lui vaut le César de la meilleure musique en 2008,

D comme Deneuve, Catherine : son interprète culte dans le film « Les bien-aimés » (2011), elle y chante notamment « Je ne peux vivre sans t’aimer », une des plus belles chansons d’amour de la chanson française, mais aussi « Une fille légère » avec sa fille Chiara Mastroianni, et « Tout est si calme » avec Chiara Mastroianni, Clara Couste et Ludivine Sagnier,

E comme « En quarantaine » : une chanson extraite de son album « Après moi le déluge » (2013), évoquant le désenchantement des quadras, alors qu’il n’a encore que 39 ans lorsqu’il la publie,

F comme Fabian, Françoise : en 2018, il produit et réalise le premier album de chanteuse de l’immense comédienne, pour laquelle il écrit également plusieurs titres aux côtés de Charles Aznavour, La Grande Sophie, Dominique A, Vincent Delerm ou Jean-Claude Carrière. Il la rejoint même sur scène lors de ses concerts au théâtre de l’Athénée Louis Jouvet,

G comme « Gens dans l’enveloppe (les) » : le livre-disque écrit en 2015 par Isabelle Monnin, pour lequel il écrit dix chansons et qui connait un tel succès critique et public, qu’il deviendra un spectacle joué trois fois à la Philharmonie de Paris en 2017,

H comme Honoré, Christophe : en parallèle de ses propres albums, Alex se distingue en composant les B.O des films de son ami le réalisateur Christophe Honoré :  « 17 fois Cécile Cassard » (2002), « Dans Paris » (2006), « Les chansons d’amour » (2007), « Les bien-aimés » (2011)…

I comme « Inventaire 66 »  : en 2016, il participe à l’album hommage à Michel Delpech, « J’étais un ange », en reprenant le tube « Inventaire 66 », en duo avec Fanny Ardant,

J comme Jordana, Camélia : sa duettiste sur la chanson « Avant la haine », figurant sur l’album « Pourquoi battait mon coeur », mais aussi auparavant sur la B.O de « Dans Paris ». C’est son ami réalisateur Christophe Honoré qui en réalise le clip,

K comme Klein, William : le photographe mythique de la pochette culte de l’album « Love On The Beat », détournée pour les besoins de sa relecture de l’album de Gainsbarre,

L comme Luciani, Clara : les deux artistes unissent leurs voix sur un superbe duo « Sitôt », figurant sur l’album « Pas plus le jour que la nuit » (2019). Ils se sont déjà croisés sur le spectacle « Les gens dans l’enveloppe », Clara remplaçant Camélia Jordana, aux côtés de Françoise Fabian, Clotilde Hesme pour donner vie aux personnages d’Isabelle Monnin,

M comme « malheurs de Sophie (les) » : en 2016, il collabore avec Christophe Honoré pour son adaptation du livre de la Comtesse de Ségur. On y retrouve son amie fidèle, La Grande Sophie, pour un duo avec la jeune comédienne incarnant Sophie,

N comme Naïve Records : sa première maison de disques, dans laquelle sort son premier album, « Garçon d’honneur » en 2005, album très autobiographique sur le deuil qui le frappe, et immédiatement salué par la critique,

O comme « Orlando » : en réaction à l’attentat homophobe survenu le 12 juin 2016 au Pulse, un club gay d’Orlando en Floride, ayant fait 49 victimes, il écrit ce titre poignant figurant sur son dernier album de chansons originales, « Pas plus le jour que la nuit » (2019),

P comme piano  : son instrument de prédilection, qu’il apprend enfant, tout en apprenant le chant dans une chorale,

Q comme « Qui a tué Bambi ?» : le film de Gilles Marchand, dont il signe la bande-originale en 2003,

R comme « Reste » : une des plus jolies chansons de son album « Loin » (2016), lequel qui ne rencontre pas le succès escompté,

S comme Sciences-Po  : en arrivant à Paris, en 1992 à l’âge de 18 ans, avec sa petite amie Aude Monnin, brutalement disparue quelques temps plus tard, il intègre la prestigieuse institution, avant de se tourner définitivement vers sa passion première, la musique et l’écriture de chansons,

T comme « Tombé pour la France » : Etienne Daho fait définitivement partie des références assumées de Beaupain dans le domaine de la Pop Française. Il lui rend hommage en reprenant respectueusement ce tube de 1986 lors de sa dernière tournée,

U comme « Urgence Homophobie » : le 19 décembre 2018, à l’appel de cette association, il fait partie des très nombreuses personnalités se mobilisant pour la cause, et apparaissant dans le clip de la chanson « De l’amour » écrite par Patxi Garat, et soutenu par France Télévisions,

V comme Villa Médicis  : il s’y produit lors d’un mémorable concert acoustique en plein air, le 6 octobre 2020,

W comme « We Love Disney » : en 2013, il participe à l’album collectif hommage aux grands standards musicaux des films de Walt Disney, en reprenant en français et avec un amusement manifeste, le fameux « Prince Ali », extrait du dessin animé  « Alladin »,

X comme « classé X » :  pour les besoins de la promo de son dernier album, et dans la lignée d’un Chamfort ou d’un Daho, il se prête à une séance photo au climat « porno chic », entourée de filles dénudées,

Y comme « Yeux au ciel (les) » : une des plus émouvantes chansons de son répertoire issue de la B.O du film « Les chansons d’amour », et interprétée dans le film par Louis Garrel,

Z comme Zoo : il fait du zoo du Parc de la Pépinière à Nancy, le décor de sa poignante chanson « Au parc » (2005), extraite de « Garçon d’honneur » et revisitée par Chiara Mastroianni dans le film « Les chansons d’amour ».

Réalisé par  Eric Chemouny

Photos : Maxime Ballesteros (DR)