JULIETTE ARMANET

Son dernier jour du Disco !

Malgré la pression de l’inévitable attente au tournant d’un second album, Juliette Armanet a su convaincre, séduire et embarquer le public en attisant chanson après chanson, concert après concert, ville après ville, la flamme d’un succès mérité. C’est assez rare pour une artiste de confirmer le succès d’un premier album encensé par la critique, « Petite amie » et d’inscrire au passage un hymne atemporel : « le dernier jour du disco ». Reprenant l’une de ses paroles, « C’est la fin », Juliette Armanet a donné rendez-vous à ses fans à la Cigale pour 3 soirs ultimes d’une tournée d’un an et demi, refermant le chapitre de l’aventure « Brûler le feu » dans une émotion mélangée à une énergie contagieuse, palpables.

« On ne pouvait pas se quitter comme ça ! »… C’est par ces mots que Juliette Armanet a annoncé 3 dates surprises à la Cigale, 3 dates ultimes, 3 petits tours et puis s’en va, 3 points finaux à une tournée démarrée le 25 février 2022 à Rouen, qui a traversé la France mais aussi la Suisse, la Belgique et même le Canada, qui a vu passer des Zénith, des festivals, 2 Olympia, un Bercy et aujourd’hui ces 3 Cigale, ayant affiché complet en moins de dix minutes.

Un an et demi après son lancement, le concert a conservé toute la spontanéité des débuts en respectant, comme la première tournée, les règles d’une parfaite maîtrise qu’une émotion forte vient à peine déstabiliser. En effet, durant ces 3 soirées, Juliette Armanet n’a pas cherché à retenir ses larmes et ses mots à la faveur de son public mais aussi de toutes celles et ceux qui l’ont entourée au quotidien pour lesquels elle a même composé une chanson spéciale, « Music sounds better with you », qu’elle a offerte le dernier soir. C’est le bouquet final de son tour de chant à fleur de peau, revalorisant une image, quelque peu égratignée par une polémique stérile autour des « Lacs du Connemara », la chanson de Michel Sardou, qui clivait déjà bien avant qu’elle n’en parle. Rien de bien grave en somme… A la Cigale, ces soirs-là, Juliette Armanet est belle et bien redevenue la « petite amie » de la France.

Il faut dire qu’elle n’a pas ménagé son énergie et son enthousiasme naturel pour embarquer une audience déjà déchainée à coup de notes de piano cavalantes, de saxo fou, de boum boum baby contagieux, de riffs de guitare énervés mais aussi de paillettes, de pétales de fleurs, de lumières, de feux et de flammes. De quelques larmes aussi, entre saturday night fever sur la piste, et bain de foule excité dans la fosse.

Avec ses deux albums, enrichis de ses rééditions généreuses, Juliette Armanet jouit d’une discographie ultra qualitative et populaire en même temps, lui permettant de constituer une setlist classieuse et surtout sans faute de goût, faisant la part belle à une réjouissante dualité : des chansons douces et des hymnes dancefloor.

Comme sur la première tournée, chaque titre s’enchaîne avec le suivant, dans une évidence insolente. Si l’ouverture du concert sur « Boum Boum Baby » peut sembler un peu molle et plan-plan, impression confortée par les deux titres « slow » qui lui succèdent (mais pas n’importe lesquels : « L’épine » et « La carte postale », deux des titres préférés du public), c’est pour mieux monter en puissance ensuite, et osciller entre son piano slow et son disco fou dans une euphorie vite généralisée. Magicienne musicienne, cette Circée de la chanson française séduit en permanence à travers une dualité savamment dosée.

Ayant tout compris du jeu de la séduction entre elle et son public, amorcée sur la première tournée avec le passage anthologique d’ « Alexandre », Juliette Armanet s’offre à la foule, va s’y lover, s’y coller, s’y glisser entre les corps, y chanter aussi et surtout. Elle ose un « J’te l’donne » sensuel et poursuit en mezzanine avec « Imaginer l’amour » et « Vertigo » pour mieux retrouver la scène ensuite.

C’est là qu’elle s’y révèle à nouveau avec les hymnes contenus dans son deuxième album comme « Qu’importe », « Flamme », « Sauver ma vie », l’incandescent « Brûler le feu » et surtout son « Dernier jour du disco » hypnotique où elle s’abandonne aux lumières de la nuit dans un déchaînement chorégraphique contagieux.

Sans cesse soutenue par son groupe auquel elle laisse en permanence une carte blanche instrumentale, chacun à tour de rôle, pour finir certains morceaux, elle tire le rideau de son concert, en larmes et dans leur bras, non sans leur avoir déclaré son amour. Quant à son public, elle lui avoue qu’elle ne connait pas encore la suite… Qu’importe…

Gregory Guyot

Setlist : Boum Boum Baby / L’épine / La carte postale / Qu’importe / Flamme / L’indien / J’te l’donne / Imaginer l’amour / Vertigo / L’amour en solitaire / Le dernier jour du disco / A la folie / Brûler le feu / Tu me play / Rappel : Je ne pense qu’à ça / Sauver ma vie / Qu’importe (reprise) / Music sounds better with you (inédit) / C’est la fin (instrumental)

Photos : Gregory Guyot (DR/JSM) / Delphine Champion (DR)

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