JIL CAPLAN
L’interview de A à Z
Elle est l’héroïne Pop de la chanson française par excellence ! Depuis son premier album « À peine 21 », suivi du monumental « La charmeuse de serpents », dont le tube extrait « Tout ce qui nous sépare » reste un standard intemporel, Jil Caplan traverse les années avec élégance et demeure une référence absolue pour les jeunes générations, celle d’une femme et artiste sans concessions, ayant toujours su allier, éclairée par un goût très sûr, une certaine exigence artistique avec un sens avéré de la chanson populaire et fédératrice. Le tout, sans jamais se compromettre, quitte à se faire plus discrète, mais en étant toujours en prise avec cet air du temps qu’elle hume comme personne. Entre expériences littéraires et théâtrales, toujours aussi créative et curieuse de nouvelles aventures, la belle brune aux éternelles allures de garçonne et au regard incandescent, est de retour à la musique en solo avec un neuvième album, « Sur les cendres danser », conçu avec sa complice du duo Karénine, la talentueuse Émilie Marsh : un disque très personnel à la fois Rock, nerveux, animal, sincère, moderne, sensible, poétique, référencé, tout à l’image d’une artiste multi-facettes dont le timbre de voix familier et le phrasé si singulier, enjôlent nos oreilles depuis plus de trois décennies, avec la même fraicheur adolescente. Un évènement qui valait bien qu’elle se raconte pour Je Suis Musique, de A à Z, en attendant de l’applaudir le 12 décembre au Café de la danse et le 9 janvier à la Maroquinerie à Paris !

A comme Alanski, Jay :
“Jay a été plus qu’un compositeur pour moi ; il m’a énormément appris, c’est une personne extrêmement cultivée et curieuse, avec un vrai point de vue sur les choses. Intègre, génial, exigeant. Sans lui, je ne serai pas la personne que je suis.”
B comme Boris :
“Le fils de la « Daronne » ! Cette chanson lui est dédiée, car il est devenu grand et j’ai la nostalgie de l’histoire racontée le soir au petit garçon qu’il était !”
C comme Cours Florent (le) :
“C’est l’école de théâtre à Paris où je m’étais inscrite à 19 ans, rêvant de théâtre et de cinéma !”

D comme Dani :
“Ah Dani… Petite, je la trouvais si belle au cinéma. La rencontrer, et écrire pour elle, a été très très émouvant. Et c’est à son concert au Bataclan en 2021 que j’ai rencontrée Emilie Marsh, sa guitariste. Je pourrais écrire des pages là-dessus. Aujourd’hui son esprit plane toujours… Une vraie rockeuse, joyeuse, énervée et si vivante. Elle me manque, je ne l’ai pas assez connue.”
E comme Epic :
“C’était mon premier label, et c’était si gai ! Une famille pour la jeune fille de 21 ans que j’étais. J’étais si émue de figurer sur le label de Dylan, Leonard Cohen, The Clash, Michael Jackson.”
F comme « Feu aux joues (le) » :
“C’est le titre de mon premier livre, récit d’apprentissage articulé autour de 23 disque importants dans ma vie. Je l’ai écrit pendant le confinement, tous les bistrots étant fermés, j’écrivais au chaud de mon appartement, tranquille, sans tentations. J’ai aimé ce moment assez solitaire, pendant lequel faire à manger et écrire étaient mes seules activités…”

G comme Gueule d’amour :
“Une parenthèse expérimentale, un EP écrit sur le vif, enregistré en 5 jours (en 2002, avec Doc Pilot), mixage compris ! L’énergie Rock à l’état pur !”
H comme « Hélène (la chanson d’) » (chanson du film « Les choses de la vie », de Claude Sautet) :
“Ah ce duo ! C’était pour la face B d’un single en 1992… J’étais très émue de chanter cette magnifique chanson avec Jay. J’avais pleuré en l’enregistrant. Tous les passages parlés… Un souvenir très fort, encore très vivace !”
I comme «Imparfaite » (2016) :
“Cet album a été une expérience de Jazz swing manouche, avec le grand guitariste Romane. J’ai appris beaucoup avec lui, c’est un musicien hors pair, hors du temps, et un grand mélodiste.”

J comme « Juste la fin du monde » :
“Ahhh ce texte diabolique de J.L Lagarce…! Nous avons joué cette pièce deux années de suite à Avignon, puis plus récemment au printemps 2023 à la Cartoucherie de Vincennes. Un régal, qui m’a aussi donné des sueurs froides tant le texte est exigeant. J’en suis sortie plus forte, c’est certain.”
K comme Karénine :
“Notre duo pirate avec Emilie… On voulait tester les nouveaux morceaux écrits pour moi et pour Dani, mais aussi composer spécialement pour le concept Karénine. A l’arrivée, c’est une vingtaine de concerts en été 2022, une saison entière à voyager ensemble à travers la France. Ça a scellé une entente scénique entre Emilie et moi, une confiance réciproque, beaucoup de joie.”
L comme Ledudal, Dominique :
“Mon vieux complice, rencontré quand j’avais 17 ans. Un super ingénieur du son avec lequel j’ai travaillé quasiment sur chacun de mes albums. Le dernier ne fait pas exception, puisque nous avons mixé avec lui dans son studio sur l’Île d’Oléron. Nous avons une fidélité à toute épreuve !”


M comme Marsh, Emilie :
“La compositrice de mon dernier album… Une femme et une guitariste de caractère, super mélodiste, et un être humain sensible et généreux. Encore une rencontre qui a changé ma vie ! J’ai de la chance…”
N comme Nataf, Jipé :
“Mon vieux frère ! Nous avons fait un album ensemble, “toute crue », en 2001. Avec JP, on se connait par coeur, depuis 38 ans…Une grande amitié.”
O comme « Oh, tous les soirs » :
“Le premier single de ma vie… 21 ans, la découverte de mon métier, Une attitude androgyne, un clip tourné avec des bandes vidéo périmées, à l’arrache, une nuit dans Paris. Une époque vive et légère, très intense.”

P comme « Petite sirène (la) » (1998) :
“Disney m’avait contactée pour que j’interprète la chanson générique de ce dessin animé…C’est la première fois que je travaillais « sur commande ».”
Q comme Québec :
“Un comble ! aucun de mes disques n’est sorti là-bas alors que j’aime tant le Quebec ! Si quelqu’un m’entend ???”
R comme « Revue » :
“C’est un EP de reprises fait avec des amis musiciens en 2011, sur lequel je reprends une chanson de Paul Mc Cartney que j’adore : « Bluebird », et « River Of No Return » que Marilyn chantait si bien !”
S comme « Sur la route » :
“Mon premier projet théâtre musical en 2014, avec Seb Martel et Philippe Calvario, joué à Avignon et à la maison de la Poésie à Paris. On disait des textes d’écrivains de la Beat Generation, Ginsberg, Kerouac, Bukowski… Et Seb jouait du Woody Guthrie, tel un cow-boy moderne…Un super moment de poésie beat, libertaire, insolent.”

T comme « Tout ce qui nous sépare » :
“Que dire ? Ma chanson, celle qui m’a mise dans l’oreille d’un très large public. Je la chante à chaque concert, impossible de faire l’impasse dessus, sinon je me fais scalper à la fin ! C’est une vraie belle histoire avec le public, et je l’aime toujours beaucoup, chanson intemporelle, qui ne vieillit pas dans son message.”
U comme Urbain, Jean-Christophe :
“Le complice Innocent de JP Nataf et un excellent compositeur ! L’album que nous avions fait ensemble, « Comme elle vient » (2004), mériterait d’être redécouvert. J’ai fait énormément de concerts avec lui, nous avons même fait une tournée en Chine ! Un très long partage musical et humain, important.”
V comme « Virginia » :
“Virginia Woolf bien sûr, et le titre d’une chanson de mon album actuel. Elle retrace la mort dramatique de Virginia, qui s’est noyée volontairement, en entrant dans l’eau d’une rivière, les poches pleines de pierres, pour être certaine de ne pas remonter à la surface. Cette image d’elle me hante encore… Et la chanson est l’une de mes préférées du disque, une espèce de valse mêlée à un chant de marin…”

W comme Wood, Natalie :
“Encore une noyée ! Décidément… Une icône hollywoodienne magnifique, et l’un des singles de mon 2ème album qui a très bien marché.”
X comme génération X :
“Génération désenchantée ? En tout cas, je me sens proche de ce X, à la fois pluriel et singulier, Punk et mélancolique.”
Y comme « Yes very much (Oh) » ?
“C’est un petit intermède, la fin de l’album, des sirènes new yorkaises, la pluie qui tombe… La réminiscence de Marilyn, lumineuse et sensible. Il y beaucoup d’actrices maudites dans mon répertoire !”
Z comme … une idée ? Je sèche, j’avoue…
“Z comme ZUT ! Une manière légère d’envoyer balader quelqu’un ou quelque chose. Zut ! J’adore ce petit mot qui sonne un peu rétro, élégant mais efficace !”
Propos recueillis par Eric Chemouny
Photos : Mathieu Zazzo / Philippe Deutsch (DR) // Sauf photos Karénine : Éric Chemouny (DR)
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