L’interview « Comme un garçon »
de JULIETTE
Grande prêtresse de la liberté sous toutes ses formes, celle qui pourrait être la fille de Trenet et de Barbara, nous enchante depuis plus de 35 ans, avec ses chansons finement ciselées, empreintes d’une poésie inégalée et d’une fantaisie jubilatoire qui n’appartiennent qu’à elle. En témoigne un nouvel album évènement, « Chansons de là où l’oeil se pose », en référence à la période de confinement qui les a vues naitre, délicieux recueil de 12 petits bijoux (dont une reprise de Jacques Brel, « Regarde bien petit »), à la fois tendres, émouvants, engagés, pudiques, féministes, et souvent très drôles à l’instar du premier extrait aux accents universels de vécu,« La housse et la couette », du malicieux « Litanies du Diable » ou de l’inénarrable « Poivrons ». En cette occasion qui marque son grand retour au meilleur de son inspiration, la grande Juliette qui n’a pas attendu 2023, pour être aimée telle qu’elle est, assumer ses rondeurs rubéniennnes ou revendiquer ses préférences amoureuses à coup de « rimes féminines », s’est volontiers prêtée pour JSM au jeu de l’interview « Comme un garçon », avec une franchise qui fait mouche !
– Étais-tu « Garçon manqué » (La Maison Tellier) dans ton enfance ?
Oui j’étais un « Garçon manqué » qui aimait la poésie, la musique, et pas le foot.
– Jouais-tu plutôt à « Toi le Cowboy, moi l’indien » (Zazie) ou « Barbie, tu pleures » (Lio) ?
« Toi le Cowboy, moi l’indien »
– T’arrive-t-il de te dire «Si j’étais un homme… » (Diane Tell) dans ton métier de chanteuse ? Dans quelles circonstances ?
Jamais.
– Si tu étais un homme justement, quel chanteur français serait ton modèle ?
Georges Brassens, mais quoi qu’il en soit, en tant que femme c’est pareil.
– Quel chanteur international ?
Dean Martin.
– Ferais-tu un style de musique différent ?
Non.
– Dans les 60’s, aurais-tu été davantage séduite par la sexy Sylvie (comme Johnny), ou la cérébrale Françoise (comme Jacques) ?
Ni l’une ni l’autre, Anne ou Barbara plutôt.
– Avec quelle chanteuse aimerais-tu enregistrer un duo d’amour sulfureux comme «Je t’aime moi non plus » (Gainsbourg / Birkin) ?
Je ne sais pas.
– Dans la peau de Gainsbourg, quelles actrices actuelles aimerais-tu faire chanter ?
Noemie Lvovsky.
– Accepterait-tu de changer de sexe pour les besoins d’une pochette comme Gainsbarre sur « Love on The Beat » sans te soucier de ton image ?
Je l’ai déjà fait pour « No Parano ». La photo est dans le livret de l’album.
– Si tu devais faire une reprise jouant sur l’androgynie aujourd’hui, plutôt « Comme un garçon » (Sylvie Vartan) ou « Sans contrefaçon » (Mylène Farmer) ?
« Sans contrefaçon » (Mylène Farmer).
– Et dans la peau d’un séducteur, plutôt « Femme des années 80 » (Michel Sardou) ou « Femmes, femmes, femmes » (Serge Lama) ?
« Femmes, femmes, femmes » (Serge Lama).
– Plutôt « Un homme heureux » (William Sheller) ou « Un homme debout » (Claudio Capéo) ?
« Un homme heureux » (William Sheller).
– Au registre gay friendly, plutôt « Comme ils disent » (Charles Aznavour) ou «Kid » (Eddy de Pretto) ?
« Comme ils disent » (Charles Aznavour).
– Si tu devais chanter « Je suis un homme », ce serait la chanson de Polnareff ou celle de Zazie ?
La chanson de Polnareff.
– Quelles devraient être les qualités de la femme idéale ? plutôt « Je serai douce » (Barbara) ou « Libertine » (Mylène Farmer) ?
« Libertine » (Barbara) (mélange voulu, pas d’erreur).
– Quel type de femme n’aurait aucune chance de te séduire ?
Il n’y a pas de type particulier.
– Accepterais-tu d’être un homme au foyer, si ta compagne était artiste, par exemple ?
Non.
– Épouserais-tu sans problème une femme de 20 ans ta cadette, comme beaucoup de Rockstars ?
Oui.
– Et de 20 ans ton aînée ?
Oui.
– Question subsidiaire : dans la peau d’un garçon, que dirais-tu à Juliette, pour la séduire ?
Pauvre garçon, c’est peine perdue !
Propos recueillis par Eric Chemouny
Photos : Juliette Watgc (DR)
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