POMME
de A à Z
Sacrée artiste féminine de l’année en 2021 aux Victoires de la Musique, on attendait beaucoup du troisième opus de Pomme, le fameux « album de la maturité » selon l’expression un peu galvaudée. Et comme on pouvait s’y attendre d’une artiste aussi surdouée, inventive et exigeante envers elle-même, c’est une petite merveille de sensibilité, de délicatesse et de poésie. Intitulé « Consolation », comme une caresse à l’adulte qu’elle est devenue, nostalgique du paradis perdu de son enfance pourtant si proche, il compte déjà parmi les futurs grands classiques de la chanson française. Histoire de célébrer cette réussite incontestée, et de revenir sur sa jeune et pour autant déjà riche et foisonnante carrière, nous avons choisi de lui consacrer un portrait de A à Z…
A comme « A peu près » : le titre de son premier album paru en octobre 2017, réédité en avril 2018 avec cinq titres bonus enregistré en direct, les « Sessions montréalaises ». Il relève une auteure compositrice interprète d’une grande maturité, grâce à des titres comme « Ceux qui rêvent », « On brûlera », ou « Adieu, mon homme »… Il compte aussi quelques participations extérieures comme celles Ben Mazué ou Julien Bensé.
B comme Boule Noire (la) : en septembre 2017, elle se produit pour la première fois sur la scène parisienne, quatre soirs d’affilée, avant même la sortie de son premier véritable album. Bien qu’encore très réservée et timide, son chant cristallin sensible et la qualité de ses chansons commencent à séduire les journalistes, même les plus sévères. Elle s’accompagne alors à la guitare et à l’autoharpe qui devient son instrument fétiche, auquel on l’associe désormais. Elle se produit ensuite sur des scènes de capacités toujours croissantes, du Café de la Danse, à la Cigale, au Trianon, ou à l’Olympia…
C comme Claire : son véritable prénom. Claire Pommet (d’où son pseudo Pomme) est née à Décines-Charpieu le 2 août 1996, mais elle grandit à Caluire-et-Cuire, dans la région de Lyon.
D comme « De Béart à Béart » : en 2020, elle fait partie des artistes minutieusement choisies par Emmanuelle Béart pour participer à l’album Tribute à son illustre papa, Guy Béart, avec le titre « Ceux qui s’aiment ».
E comme « En cavale » : son premier EP, sorti en 2016, qui connait un bel accueil prometteur et lui permet de faire notamment les premières parties de Benjamin Biolay.
F comme « Failles (les) » : co-réalisé avec le chanteur Albin De La Simone, elle en écrit cette fois toutes les chansons. Sorti le 1er novembre 2019, le disque est certifié disque d’or en septembre 2020, avant d’être réédité en version augmentée sous le titre «Les failles cachées » avec des bonus. Une troisième version est spécialement éditée pour Halloween, comptant cette fois un featuring de Flavien Berger. Il confirme le style unique de Pomme avec des chansons Folk d’une grande pureté, devenues des classiques de son répertoire comme « Les séquoias », « Les oiseaux », « Soleil soleil » ou « Je sais pas danser ».
G comme « Good Night Songs For Rebel Girls » : en 2020, elle participe à l’album collectif avec la chanson « The Park ».
H comme Homosexualité : inclassables et universelles, les chansons de Pomme traitent de l’amour sous toutes ses formes, tantôt hétérosexuel, tantôt homosexuel. Elle assume néanmoins totalement et naturellement cette composante de sa personnalité, utilisant volontairement des pronoms féminins dans ses chansons. À ce sujet, elle confie qu’adolescente, elle aurait elle aussi aimé se reconnaitre dans des chanteuses lesbiennes. En septembre 2022, elle est une des rares chanteuses à laquelle Têtu, la publication de référence créée par Pierre Bergé consacre sa couverture, pour ses engagements et le modèle qu’elle représente pour toute une génération de jeunes filles.
I comme Institutrice : la profession de sa maman, qui joue de la flûte traversière et l’initie très tôt à la musique, avec l’apprentissage du solfège à 6 ans, du chant au sein d’une chorale d’enfants à 7 ans, puis le violoncelle à 8 ans. Son papa, quant à lui, est agent immobilier et lui transmet son amour pour la grande chanson française, de Polnareff à Reggiani ou Aznavour.
J comme « Je ne sais pas danser » : En mars 2021, au jeu de l’arroseur arrosé, Pomme a l’heureuse surprise d’être reprise par l’actrice américaine qui incarne Marvel, alias Brie Larson, laquelle offre une version très personnelle de sa chanson « Je sais pas danser », extraite de l’album « Les failles ». En réponse, Pomme lui propose un duo sur Instagram.
K comme Kombini : elle rencontre un très vif succès à chacune de ses apparitions sur la chaine Kombini, notamment avec une session live en octobre 2019, qui la voit reprendre « Bad Guy » de Billie Eilish de façon très personnelle.
L comme « Laissez-moi danser » : très friande de reprises de classiques de la chanson française, qu’elle aime tordre et revisiter à sa manière, elle a dernièrement proposé une cover étonnante du grand tube disco de Dalida, accompagnée de Waxx. Ce n’est pas leur première rencontre, puisqu’en 2019, on peut entre Pomme avec Waxx sur « Ghost ».
M comme #musictoo : en février 2021, à la suite du mouvement dénonçant les violences sexistes dans le monde de la musique, dans la foulée du mouvement planétaire #metoo, elle publie un billet sur le blog de Mediapart, intitulé « De là où je suis, j’ai décidé de dire les choses », révélant les humiliations qu’elle a du subir de la part d’artistes, producteurs, directeurs artistiques ou directeurs de labels en entrant dans l’industrie de la musique.
N comme Nolin, Safia : son amie québécoise, elle aussi auteure compositrice interprète de grand talent, révélée par l’émission de radio-crochet La Voix. Dès le début de leur rencontre, Pomme opte pour la transparence et collabore régulièrement avec l’audacieuse chanteuse, à l’univers Folk très introspectif, sombre et poétique.
O comme « Okay» : sa première chanson, enregistrée à 17 ans avec le chanteur Matthieu Mendès, qui donne lieu à son premier clip aussi.
P comme Polydor : son label au sein du groupe Universal depuis ses débuts, ayant misé sur son talent singulier, dès son premier EP, alors qu’elle est à contre-courant de la production ambiante.
Q comme Québec : dès ses premiers voyages au Québec, elle tombe véritablement en amour pour la Belle Province, qui le lui rend bien. La réédition de son premier album est d’ailleurs augmentée de « Sessions montréalaises » avec des artistes locaux comme Les Soeurs Boulay, Safia Nolin ou Philemon Cimon. En décembre 2019, la chanteuse Angèle qui donne un concert à Montréal, invite Pomme et Safia Nolin à interpréter avec elle en trio « On brûlera », devenu un véritable hymne pour une génération de jeunes de la communauté LGBT. Avec Safia, elle reprend également la chanson de leur enfance : « Je serai (ta meilleure amie) » de Lorie. Avec Klo Pelgag, elle chante « Sorcières », en titre bonus de la réédition spécial Halloween de l’album « Les failles ». Elle participe également à l’album collectif « Héritage » hommage à Félix Leclerc avec la chanson « Présence ».
R comme Raphaël : elle apparait sur l’album du chanteur, en duo sur le titre « Le train du soir », extrait de l’album « Haute fidélité » (2020), donnant lieu à quelques prestations télévisées des deux artistes ensemble.
S comme « Same Moon, Same Sun » : véritable icône de style pour toute une génération, Pomme s’associe avec la marque belge Valentine Witmeur Lab le temps d’une collection autour de la maille colorée éco-responsable et solidaire, intitulée « Same Moon, Same Sun », prônant l’égalité dans tous les domaines, et dont une partie des bénéfices est reversée à l’association F4GL venant en aide aux jeunes filles du Malawi.
T comme Terre Noire : très amie avec le duo de frères stéphanois, elle apparait sur leur premier album avec le titre « Ça va aller », ainsi que dans le clip qui est tourné dans un esprit de franche rigolade.
U comme « Une minute » : une de ses plus belles chansons, au format hors normes (plus de 4 minutes), figurant sur l’album « Les failles».
V comme Victoires de la Musique : elle est « album révélation de l’année » en 2020 et se voit récompensée par la Victoire de l’artiste féminine de l’année en 2021.
W comme « We Love Disney » : elle participe au troisième volume de l’album de reprises des grandes chansons des dessins animés de Disney, avec « Soleil brûlant », initialement chantée par Maéva Méline dans « Rebelle ». Un choix qui n’est pas anodin.
X comme « classé X » : avec « Nelly » extrait de son troisième album, « Consolation », illustré par un joli clip, Pomme rend hommage à Nelly Arcan, écrivaine québécoise qui s’est donné la mort en 2009, et dont le passage décomplexé sur son expérience de la prostitution dans l’émission « Tout le monde en parle » de Thierry Ardisson, à l’occasion de la parution de son roman autofictionnel « Putain » (2001), a fortement marqué le public français. Très touchée par le destin tragique de cette femme écrivant sans tabous sur la sexualité, la violence des normes et l’injonction de plaire faite aux femmes, Pomme choisit de lui dédier une chanson en forme d’hommage.
Y comme YouTube : totalement autodidacte, c’est sur la célèbre plate-forme qu’elle diffuse ses premières vidéos alors qu’elle est encore au lycée, à la Cité Scolaire Saint-Exupéry dans le quartier de la Croix Rousse à Lyon et auto-produit un premier CD.
Z comme « génération Z » : pour les adolescents et les jeunes adultes de cette génération, nés à partir de 2000, Pomme est un véritable modèle tant, au-delà de son talent d’artiste, elle porte sur ses épaules beaucoup des combats qui sont aussi les leurs, de la quête d’identité à la question écologique. Il n’est pas rare d’ailleurs de croiser dans les rues des jeunes filles reprenant son style vestimentaire Vintage et imitant originale coiffure, avec cette frange décolorée qui la caractérise et lui confère un charme fou…
Réalisé par Eric Chemouny
Photos : Lian Benoit / Albums covers / France Televisions (DR)
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