DUTRONC et DUTRONC
Tournée générale !
Depuis ses débuts, en dépit de son incroyable ressemblance physique et vocale avec son illustre papa, Thomas Dutronc s’est attelé à se faire un prénom, afin d’être reconnu comme chanteur à part entière, en plus d’être le brillant guitariste de Jazz manouche que l’on savait. Désormais bien installé, il a choisi de se faire plaisir et de partager une tournée avec un papa Jacques que l’on croyait définitivement retranché dans sa tanière en Corse, depuis sa dernière apparition scénique avec Les Vieilles Canailles. Alors qu’ils seront en visite sur les festivals d’été, dont les Francofolies de la Rochelle le 17 juillet, et toutes les grandes villes de France, pour terminer en apothéose le 21 décembre à l’Accor Arena de Paris, père et fils rencontraient les medias pour un mini concert, suivi d’une unique conférence de presse à Courbevoie, dans l’objectif de raconter leur démarche et la genèse de cet évènement festif, aussi inattendu qu’exceptionnel : une conversation pas banale, teintée d’une bonne dose d’humour, de tendresse réciproque, et surtout de grande pudeur, marque de fabrique des Dutronc et Dutronc…
Thomas (à son père) : ça va ? C’était pas trop crevant comme concert ?
Jacques : moi ça va, j’arrive de ma loge ! Je remarque quand même qu’on m’a installé un tabouret ! Il ne manque plus qu’un déambulateur !
T : j’adore tes nouvelles santiags ! Très Rock ! Rock’n’ chair !

– En cette période électorale, vous avez diffusé des drapeaux « Votez Dutronc et Dutronc », votre premier slogan étant « pour l’augmentation du goût de la vie » : c’est votre façon de simplifier le choix en matière de spectacles, et plus généralement, de voir les choses dans le contexte actuel ?
T : oui, c’est de l’humour, du second degré, histoire de batifoler légèrement avec le contexte électoral ambiant. Tout cela est très sérieux, mais on déconne complètement avec, et vice-versa. C’est un peu le changement dans la continuité… Ça nous semblait bon enfant, comme on dit. T’en penses quoi, toi ?
J : c’était drôle, non ? Surtout en ce moment, c’était original… Même si l’idée n’est pas venue de moi.
– Jacques, vous n’avez pas caché votre affection pour Fabien Roussel aux dernières élections présidentielles…
J : Oui, c’est vrai. J’aime bien ce monsieur. D’ailleurs, vous me rappelez qu’il faut que je l’appelle, pour le féliciter déjà de son score au premier tour. J’imaginais bien qu’il ne serait pas au deuxième tour, mais ce n’est pas important. Je n’ai pas choisi les vainqueurs ni les gagnants dans ce tiercé national. Vous savez, les élections aujourd’hui, ce n’est plus mon problème. Ce n’est pas nouveau, ma position date de 1967 déjà… La plupart des hommes politiques ont doublé leur veste pour la rendre réversible. Le deuxième tour a lieu le 24 avril, mais je préférerai fêter mon anniversaire le 28 ! Enfin bref, comme vous savez, en famille ou entre amis, tout va bien tant qu’on ne parle pas de politique.
– Vous avez déclaré que le choix des titres de la tournée s’avérait compliqué : comment avez-vous procédé ?
J : c’est plutôt Thomas qui s’est occupé du choix des titres et de l’ordre ! Je n’ai fait que le suivre. De toute façon, même quand on est seul sur scène, c’est aussi toujours difficile de choisir les titres et de décider de leur ordre dans une setlist…
T : c’est vrai, et d’ailleurs on est encore en train de modifier les choses. Ça reste entre nous, mais la semaine dernière, j’étais encore Covidé, donc je n’ai pas pu répéter de la semaine. J’en aurais bien profité pour faire chanter une de mes chansons en plus à papa, mais ça n’a pas pu se faire. Je pense qu’il a fait exprès de me faire contaminer pour y échapper (rires) ! On peaufine encore l’ordre des chansons, mais je crois qu’on a atteint un certain équilibre… Forcément, il évoluera au fil des dates, mais je crois qu’on est déjà sur quelque chose de bien.
J : je fais une parenthèse. Comme Thomas a eu cette espèce de maladie à la mode, je le fuis et me tiens à distance de lui. Ça équivaut à un triple masque FFP2.
– Qu’est-ce qui a insufflé ce projet ?
J : je ne sais pas c’est si de sa faute, ou grâce à lui, l’avenir le dira, mais c’est Thomas qui en a eu l’idée.
T : en effet, j’en suis à l’origine.
J : à ce sujet, j’ai une phrase toute faite que je pourrai ressortir dans toutes les villes où la tournée passera. Quand il m’a proposé cette idée de tournée, je n’en voyais pas l’intérêt. J’étais très bien chez moi, en Corse, entouré de mes amis, mes arbres, mes chats. Mais il m’a rétorqué qu’il s’agissait de faire une tournée en France, commençant par Courbevoie. J’ai répondu : alors là, s’il y a Courbevoie, je viens. Je pense pouvoir ressortir cette phrase à peu près dans toutes les villes où l’on passera, en m’adaptant à la ville du jour, en essayant toutefois de ne pas me tromper (rires) ! Je plaisante, mais je le dirai une fois ou deux. En tout cas, lorsqu’on jouera à Nîmes ou à Marseille… C’est motivant pour moi d’aller y chanter. Mais il y a des villes, que je ne citerai pas, où c’est la pendaison garantie, et je n’ai pas envie d’y passer.
T : de toute façon, je te rassure : en tournée, on ne voit à peu près rien des villes dans lesquelles on passe, ou sinon toujours la même chose : une salle de spectacle, et des gens assis dans des fauteuils. Il peut y avoir des petites nuances, mais ça se joue à pas grand chose… C’est le problème, mais aussi le charme d’une tournée, toutes les villes se ressemblent, et à la fois, pas du tout. Je me rappelle par exemple avoir eu une super panne de courant qui a duré 45 minutes à Aluna, mais uniquement dans la salle. Le pire, c’est qu’on jouait en « ears » et on a mis du temps à s’en rendre compte… On a joué pendant trois minutes avant de réaliser ce qui se passait : on commençait à voir les gens s’agiter dans la salle et à gueuler…
J : et il n’y avait plus personne dans la salle ? (rires).
T : Si, si… (rires).

– Une tournée aussi longue, et s’achevant à l’Accor Arena, est-elle source de pression ?
T : non, vraiment pas. Je suis super heureux… Je pense que je vais me régaler comme jamais. J’avoue que je suis actuellement sur un petit nuage d’être avec papa. Je l’aime et je suis tellement fier de lui, que de partager tout cela avec lui aujourd’hui me parait incroyable. Je redoute simplement d’être dépassé par l’émotion, mais je ferai en sorte de le cacher : j’ai prévu des lunettes noires, au cas où… Même si je ferai l’effort de mettre des lentilles sur scène et d’abandonner mes lunettes de vue habituelles, mes lunettes noires ne seront pas loin, pour faire « style »…
J : ah bon ? Je ne savais pas que tu étais myope ou quoi…
T : un peu moins que toi, mais quand même…
J : moi, je suis myope mais je ne suis presbyte que d’un oeil, si bien que de près, j’enlève mes lunettes, contrairement à la plupart des gens qui mettent des lunettes pour lire ou faire des conneries.
T : je me rappelle qu’aux Victoires de la Musique, j’avais gardé mes lunettes, pour lire les paroles sur les prompteurs, etc, et contrôler un minimum l’émotion. Ça a donné lieu à pas mal de commentaires sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, en partant de chez moi tout à l’heure, alors que je portais un masque et des lunettes noires, un mec dans le genre « clodo aviné » et un peu chaud, que je n’avais jamais vu dans le quartier, m’a interpellé comme ça : hé Dutronc, je vais faire « l’opportuniste » et te demander une petite pièce ! Je lui ai filé 10 euros du coup, mais je crois au final qu’il ne m’a pas reconnu… Je me suis dit que c’était marrant et plutôt de bonne augure. Ce devait être un ange céleste, déguisé en clochard !

– Et vous, Jacques, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
J : ça va, je suis avec lui ! Sans vouloir me prendre pour Picasso, car il me semble qu’il rêvait d’être toujours un enfant, je n’ai pas le sentiment d’être avec lui, comme un père et un fils traditionnels. D’ailleurs, Johnny disait toujours à mon sujet (imitant Hallyday) : « Jacquot, c’est un enfant ! ». Admettons… En tout cas, ça me serait délicat de dire que je suis très fier de mon fils. Ça me paraitrait un peu idiot. On dit cela en général quand on veut encourager un enfant à suivre des études supérieures, après avoir obtenu son bac par exemple. Je ne suis pas dans cette situation, mais je suis très content d’être à ses côtés, c’est certain. En plus, il chante une partie de mes chansons, ça m’évite de les chanter moi-même… En retour, je suis obligé d’en chanter plusieurs de son répertoire, mais je me suis limité à une ou deux, c’est tout. Parce que ça fatigue, hein ! (sourire).
T : je suis à peine sorti du Covid, et je comptais sur vous pour encourager mon père à chanter davantage de chansons de moi, et je constate que ce n’est pas le cas ! (s’adressant à Jacques) Je t’avais pourtant envoyé un message subliminal, en te laissant le temps d’apprendre toutes mes chansons en mon absence (rires).
J : tu plaisantes ? Tu connais la fameuse phrase : le travail, ça fatigue, ça salit et ça déshonore !
T : tu dis cela, mais je ne te crois pas. Je sais que tu es comme moi, en permanence à essayer d’améliorer les choses, à travailler pour que ce soit chaque soir différent. Je suis certain qu’au fur et à mesure de la tournée, on va bosser plein d’autres choses et partager plein de nouveaux morceaux. Je sens même qu’à la fin, on va finir par chanter toutes les chansons à deux voix !
J : Thomas est un rêveur, hein ! Il excelle dans tout ce qu’il fait, et joue très bien de la guitare. je ne vois pas pourquoi je devrais m’immiscer dans tous les morceaux. C’est déjà très bien comme ça.
T : Le plus important est de se faire plaisir avant tout. Je me sens un peu responsable de l’avoir sorti de sa tanière, mais j’ai l’impression, au final, qu’il est plutôt content.
J : écoute, tant qu’on m’autorise à fumer le cigare et boire du café, ça ira…
T : comme je lui ai dit, il n’aura pas à s’inquiéter. L’essentiel est qu’il se sente bien avec moi et les musiciens sur scène, et surtout qu’on s’amuse tous ensemble. On verra si on rajoute des titres à moi, mais je suis déjà très heureux qu’il fasse une ou deux de mes chansons. Il faut faire ce qu’on aime et rester soi-même, sans chercher à fabriquer quoique ce soit.
– Vous avez choisi d’installer sur scène un décor proche d’un studio d’enregistrement… Allez-vous poursuivre cette collaboration en studio justement ?
T : il y a plein de projets en cours, on va essayer de faire plein de belles choses, mais mon père n’est pas forcément au courant, donc il vaut mieux ne pas en parler pour ne pas l’effrayer (rires). Un disque studio, un disque live, mais chut ! Ne lui dites rien… Tout va bien papa, on est tranquille.
J : l’intérêt d’un décor restituant celui d’un studio, c’est justement d’en jouer, si jamais ça tourne mal. On peut donner l’impression de répéter une chanson, ou de la refaire, comme réellement en studio. D’ailleurs, ce serait bien d’avoir une voix qui vienne de la cabine derrière, pour nous dire, comme au cinéma : c’était très bon, mais on la refait ! (rires). Je trouve pas mal cette idée, mais là-encore, c’est Thomas qui l’a choisie. Personnellement, j’aurais davantage opté pour une chambre à coucher, ou plutôt une énorme loge, des laquelle les musiciens se seraient habillés et déshabillés devant vous !

– Précisément, quelles chansons de Thomas chantez-vous sur scène ?
J : «Comme un manouche sans guitare », que je chante avec lui. Quant à la deuxième, j’avais appris « Aragon », mais au final il m’a dit qu’il la faisait seul. Il était aussi prévu que je fasse « Sésame », mais ça ne se fait plus. Donc, au final je ne sais pas : je ne vais pas insister pour faire ses chansons, hein ! Il les chante lui-même très bien, donc ce serait un peu idiot de m’incruster. Je le laisse faire… Si on me donne des trucs qui bastonnent, ça ira, sinon ce n’est pas la peine.
T : disons qu’au tout début des répétitions, on s’était posé la problématique de trouver une sorte d’équilibre, d’échange entre nos répertoires respectifs, mais au final, on s’est surtout laissés guider par notre plaisir, et l’impératif de monter un spectacle qui tienne la route, qui fasse aussi plaisir aux gens, sans s’imposer de quotas, pour être en règle vis à vis d’une sorte de CSA ou je ne sais quoi. Ensuite, une fois qu’on sera à l’aise, que tout tournera comme on l’espère, il sera temps de continuer les échanges… Je serais très content que nous chantions « Aragon » ensemble par exemple, ou encore « Sésame » qui est la chanson préférée de ma mère. Ça prendrait un sens incroyable si mon père la chantait aussi… Mais il faut déjà mettre le pied à l’étrier avant de se fixer trop d’objectifs : chaque chose en son temps. Il faudra revenir voir le spectacle en novembre ou décembre, pour constater comme il aura évolué…
J : (dubitatif) oui, enfin, chanter « Sésame » à mon âge…
– Thomas, comment t’es-tu glissé dans le répertoire de Jacques, assez éloigné du tien et notamment de ton univers manouche, ou même Jazzy du dernier album « Frenchy » ?
T : on a beaucoup travaillé en ce sens avec les musiciens, qui sont des amis à nous, comme Fred Chapelier aux guitares électriques, ou Eric Legnini à la direction d’orchestre. On a travaillé sur pas mal de sons modernes, avec des ordinateurs qui nous envoient des boucles, des synthés, des riffs… De mon côté, j’essaie de faire quelques guitares électriques un peu Rock, mais on a surtout cherché à doser tout cela, avec quelques moments Jazz, avec Rocky qui joue de manière extraordinaire. Je sortais en effet d’une tournée « Frenchy », très Jazzy dans l’ambiance, avec de nombreux solos et une contrebasse assez présente. Du coup, mon père, mais également ma mère, s’inquiétaient de la couleur du nouveau spectacle à deux. J’ai du les rassurer. On a remanié mes chansons dans cette perspective : « Aragon » est devenue très très Rock, et même une chanson comme « Comme un manouche sans guitare », originellement assez Swing est traitée de façon un peu Jungle. Ca explose véritablement avec des guitares électriques à la place des guitares acoustiques. Bref, on fait ça à notre sauce, mais je vous garantis que ça envoie ! Changer la couleur de chansons est un exercice que j’aime bien.
J : ah pour ça, tout le monde sait bien que tu adores changer les choses en permanence !
T : ah ah ! Non, mais sans déconner, quand j’ai chanté « Et moi, et moi » hier en répétitions, il y a sur la chanson quatre tours où les musiciens jouent librement, sur un instru qui constitue une petite respiration, mais j’ai eu bizarrement le sentiment que ce serait mieux si on réduisait à deux tours. Je n’étais pas convaincu et je leur ai demandé d’essayer. C’est mon genre de questionnement permanent. Ce n’est pas une angoisse en soi, juste une envie qu’on se régale et que la musique se développe.
J : tout dépendra du format de la salle et du concert ! Il faudra tenir compte du minutage en fait.
T : c’est certain, d’autant qu’on attaque par les festivals !

– Jacques, est-ce que ce spectacle vous a donné envie de vous remettre à la guitare avec Thomas ?
J : oui, j’ai d’ailleurs fait des essais. Thomas m’a fait suer avec ça…
T : oui, j’ai du pas mal insister pour qu’il joue aussi un peu de guitare.
J : le problème c’est que je ne peux pas : j’ai les doigts broyés, après m’être fendu la gueule à cause d’un chat, qui s’appelle Pierrot d’ailleurs. Je ne l’ai pas tué après, parce qu’il reste un de mes préférés. Dans cette fameuse chute, je suis devenu un peu infirme… J’arrive un peu à jouer, mais ça me fait hyper mal, comme si j’avais joué pendant huit heures. Au bout de trente secondes, j’ai la main qui enfle. Mais je peux vous faire trois accords, si vous y tenez…
– Thomas, as-tu le sentiment de réaliser un rêve d’enfant ?
T : pour être franc, je n’y ai jamais pensé enfant. Mais depuis que je fais de la scène, alors que j’adore les chansons de mon père, en plus de l’adorer lui-même évidemment, l’idée m’est venue. Et c’est magique qu’elle se concrétise. J’adore passer du temps avec lui en Corse, prendre un café ensemble le matin, mais être sur scène avec lui va nous permettre de vivre de nouvelles expériences, ça va être génial ! Ça me donne vraiment le vertige, rien que d’y penser !
– Que pense Françoise Hardy de cette aventure ?
T : par nature, elle s’inquiète de tout, parce qu’elle a envie que tout se passe bien, mais je crois qu’elle est très heureuse au fond.
J : c’est aussi un peu pour elle que je suis là. C’est vrai. Elle m’a confié qu’elle n’avait jamais vu Thomas aussi heureux, tant ça lui faisait plaisir. Au final, ça me fait plaisir aussi de le constater.
T : j’ai pris une photo de mon père en répét’ dernièrement et je lui ai envoyée. Il était super souriant et en pleine forme dessus, comme si je l’avais pris en flagrant délit d’être heureux de ce qui nous arrive, malgré la fatigue (rires).
J : c’est vrai, mais il fait dire aussi que j’étais content que ce soit la fin des répétitions ! C’est comme avec les femmes : avant, c’est pas mal. Pendant, faut voir… Après, alors là, il arrive que ça se passe mal (rires).

– Sera-t-elle présente dans le spectacle, sous une forme ou une autre ?
T : oui, le concert comprend un hommage.
– On distingue une photo sur le bar, montrant Jacques embrassant Johnny…
J : oui, ça fait partie des choses que je faisais tous les soirs avec Johnny (n.d.l.r : sur la tournée des Vieilles Canailles). Ça n’est pas que ça me plaisait particulièrement, ni à lui d’ailleurs. Mais sur la première date, je ne sais pas ce qui m’a pris, je suis allé l’embrasser spontanément. Il a eu un mouvement de recul, mais bon… Ensuite, il a fait tout un speech, autour de ça (imitant Johnny) : « heureusement que c’est Jacquot, parce que sinon… ». Etc, etc. A ce moment-là, je me revoyais au Square de la Trinité, dans mes jeunes années avec lui. J’ai une photo de cet instant beaucoup plus grande, que m’a offerte Eddy Mitchell, mais sur laquelle Johnny ne porte pas de lunettes.
T : elle est bien cette photo, ça me fait plaisir qu’il soit là, avec nous.
– Johnny vous manque-t-il ?
J : oui, bien sûr, comme à vous, comme à tout le monde…
– Quelles qualités principales, et quels défauts aussi, avez-vous découverts l’un de l’autre, en travaillant ensemble ?
T : ouh la ! Il faut que je réfléchisse une demi-heure pour répondre à cette question (rires) !
J : je ne sais pas si c’est une qualité ou un défaut, mais Thomas est un grand travailleur. Avec moi, ça fait une moyenne…
T : comme qualité, je dirais que papa a le sens de la formule ! Le concernant, je ne sais pas si le fait de ne pas assez travailler est une qualité ou un défaut.
J : ça vous va comme réponse ? Disons que j’ai eu du bol d’avoir un fils pareil, parce que j’ai vu beaucoup d’amis dont les enfants étaient des poisons, mais alors vraiment graves… J’ai eu de la chance. Malheureusement, à cause de cela, je me retrouve face à vous (rires).
T : on peut creuser davantage, mais c’est un peu intime…
– Pourquoi avoir attendu autant de temps finalement pour vous retrouver sur scène ?
T : les choses arrivent au bon moment, pour que tout se déroule bien. Avant, c’était trop tôt. Après, ce sera trop tard. Je me sens un peu responsable de l’avoir entrainé dans cette belle aventure, mais quand même, je me rappelle qu’il a été le premier à dire dans une interview que l’idée d’une tournée avec moi lui plairait bien. J’ai gardé l’enregistrement et je pourrais le ressortir (rires) !
J : objection, jeune homme ! J’étais au bar quand j’ai dit cela ! (rires).
Eric Chemouny
Photos : Yann Orhan (DR)

