L’interview
« à livre ouvert »
de MAISSIAT
En deux albums, Maissiat s’est rapidement imposée comme une des plumes les plus raffinées et littéraires de la nouvelle scène féminine. Pour preuve, la Maison de la Poésie à Paris l’a souvent accueillie dans ses murs, le temps de spectacles exigeants, entre musique et littérature. Elle devrait d’ailleurs y revenir le 1er juillet prochain pour une création inédite « Goliarda Sapienza », aux côtés de Laura Cahen et Dounia Sichov dans le cadre du Festival Italissimo, en attendant sa participation à l’ambitieux spectacle hommage “Dabadie ou les choses de nos vies”, avec Clarika et Emmanuel Noblet, sans oublier un troisième album, annoncés en 2022. Riche de tant de jolis projets à venir, elle était la lectrice rêvée pour l’interview « à livre ouvert », de ce numéro…

– Enfant, quel est ton premier souvenir de lecture ?
Les « J’aime lire », ça sentait bon la papeterie et les Bic quatre couleurs.
– Le dernier livre que tu as acheté ?
« Carnets (2016-2020) » de Pierre Bergounioux.
– Le dernier livre que tu as aimé / offert ?
Aimés et offerts dernièrement : « Leurs enfants après eux » de Nicolas Mathieu, « La cuisine de Marguerite Duras » et dans un tout autre registre : « Francis Le Blaireau farceur » de Jake Raynal et Claire Bouilhac.
– Le dernier livre qu’on t’a conseillé ?
« À la ligne » de Joseph Ponthus, vivement recommandé par ma camarade Pauline Delabroy-Allard. Nous travaillions ensemble lorsqu’elle a appris le décès de cet auteur que je ne connaissais pas. J’ai suivi ses conseils. Premier et dernier roman. 42 ans, fini. Bouleversant.
– Ton livre de chevet ?
« L’art de la joie » de Goliarda Sapienza.
– Celui que tu n’a jamais réussi à terminer ?
« La recherche »…
– Es tu amatrice de biographies de célébrités ? laquelle par exemple ?
« Lady Sings the Blues », celle de Billie Holiday écrite avec William Dufty.
– Ton genre de livres préféré (policier, roman, SF, philosophie, BD…) ?
Les romans et plus récemment les bande-dessinées.
– Ton endroit favori pour lire ?
Mon lit.

– Es-tu plutôt papier ou numérique ?
Papier.
– Plutôt plusieurs livres en parallèle ou un seul à la fois ?
J’alterne justement entre des romans et des b.d.
– Plutôt Fnac/Amazon ou libraire de quartier ? une adresse à conseiller ?
Vive les libraires de quartier ! Mes chouchous : La petite Égypte, 35 rue des petits carreaux Paris 2ème, L’ouvre-boîte, 20 rue des petites écuries Paris 10ème, Les cahiers de Colette, 23, rue rambuteau, Paris 4ème.
– Quel est ton écrivain classique préféré ?
Classique non ! Marguerite Duras et Stefan Zweig aussi beaucoup.
– Ton philosophe préféré ?
Gilles Deleuze.
– Ton poète préféré ?
Pas de préférence particulière, Rimbaud, Neruda, Alejandra Pizarnik.
– Ton dramaturge préféré ?
Joker !
– Ton romancier contemporain préféré ?
Un ou une, impossible. Marie-Hélène Lafon, Annie Ernaux, Édouard Louis. Emmanuel Carrère, Delphine de Vigan.
– Ton dessinateur BD préféré ?
Fabcaro.
– Ton/ta héros/ héroïne de la littérature préféré(e) ?
Modesta dans « L’Art de la joie » de Goliarda Sapienza.
– Es tu plutôt J.Paul Sartre ou Albert Camus ? un titre ?
Ni l’un ni l’autre !

– Plutôt Françoise Sagan ou Marguerite Duras ? Un titre ?
C’est comme me demander de choisir entre le bras droit ou le bras gauche. « La chamade » V.S « Les petits chevaux de Tarquinia » (Duras n’aimait pas ses premiers romans, moi j’ai adoré celui-ci qui a bercé l’écriture de mon premier album).
– Plutôt Guillaume Musso ou Marc Lévy ?
Plutôt les gares que les romans de gare.
– Qu’aimerais tu demander à Amélie Nothomb si vous deviez diner en tête à tête ?
L’adresse de son chapelier.
– Et à Bernard-Henry Levy ?
L’adresse de son pressing, le type a toujours des chemises éclatantes, ça me fascine.
– Quel est le poète dont tu aimerais mettre en musique un texte ? Un poème en particulier ?
Goliarda Sapienza, dont je vais entamer « Ancestrale », son recueil de poèmes dont l’édition bilingue est sortie chez Le tripode. Je vais m’y atteler pour une prochaine création à La Maison de la poésie prévue le 1er juillet 2021.
– Quel est ton film préféré adapté d’un roman ?
“L’étranger” de Camus, sorti en 1967, réalisé par Visconti avec Marcello Mastroianni (ah, Marcello !)
– Tiens-tu un journal intime ?
Je tiens des carnets de bord depuis plusieurs années, que je date et consigne en attendant de les transformer.
– Quand tu seras plus âgée, si tu devais publier une autobiographie, quel en serait le titre ?
« Le départ ».
Propos recueillis par Eric Chemouny
Crédit photos : Sarah Bertin (DR)
