Les 36èmes

VICTOIRES DE LA MUSIQUE :

Le Live de vivre !

Moins de trophées (9 incluant la Victoire d’honneur et le titre le plus streamé) , quelques absents remarqués (dont Calogero ou encore Yelle pour ne citer qu’eux), des genres qui ne sont plus représentés (concert, révélation scène, compréhensibles, musiques urbaines, world, électronique), des nominations qui interrogent, la 36ème annonce des nominés aux Victoires de la Musique a fait beaucoup parler d’elle au Casino de Paris, le 11 janvier dernier. La soirée, quant à elle, est restée fidèle à ses traditions…


Fidèle à sa tradition de grand panorama musical télévisuel, la soirée diffusée en direct de la Seine Musicale le vendredi 12 février, présentée cette année par Stéphane Bern et Laury Thilleman, a respecté les points de passage depuis toujours établis comme la part belle à une série impressionnante de prestations très travaillées et visuellement étonnantes où l’on retiendra entre autres celle sensuelle, ovationnée, de Yseult et de ses danseurs hors des codes établis qui fait du bien, celles bucoliques de Julien Doré et de Ben Mazué, celle onirique et spatiale de Pomme, celles plus sobres mais tout aussi intenses de Lous and The Yakuza, de Noé Preszow, de Clou, de Vianney, de Michel Jonasz, de Grand Corps Malade et Camille Lellouche, bref une collection de moments spécialement recréés pour cette occasion, devenue si rare, de faire du live.

On gardera longtemps en mémoire cette série d’hommages élégants et classieux comme le quatuor Vanessa Paradis, Etienne Daho, Eddy de Pretto et Thomas Dutronc pour la grande Jane Birkin qui recevait des mains de sa fille Lou Doillon une Victoire d’honneur, Clara Luciani mutine lorsqu’elle chante “Déshabillez-moi” en hommage à Juliette Gréco, ou encore Julien Doré qui a de nouveau chanté “Aline” en hommage à son ami Christophe.

On retiendra aussi les messages et des discours émus comme celui du musicien Thomas Savy au nom des intermittents du spectacle point d’orgue des appels à l’aide adressés à la Ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, étonnamment absente de cette célébration de notre patrimoine culturel comme l’a fait remarquer dès le début de la soirée, Jean Louis Aubert, le président d’honneur.

Entre autres temps forts, on saluera enfin Pomme et Yseult qui ont remué la cérémonie pour dénoncer les violences sexistes pour Pomme, comme les affirmations de soi, en tant que femme, que femme noire, que femme grosse, que femme indépendante, pour Yseult et plus indirectement lors la prestation de Suzane sur “L’appartement vide” avec son couple de femmes, contrastant avec l’orgie hétérosexuelle d’Aya Nakumura.

Cette soirée qui a récompensé deux fois Benjamin Biolay tout en équilibrant de façon assez homogène le reste des récompenses, de Julien Doré à Pomme, de Yseult à Hervé s’est déroulée dans un contexte particulier de crise sanitaire, quasiment vidée elle aussi d’un public encore fervent mais qui a gardé le pouvoir sur les votes de 2 trophées très appréciés : celui de la Chanson de l’année et celui de la Création audiovisuelle de l’année.

Ainsi , la ligne directrice de cette soirée aura été la musique live toute puissante, délivrée sans fausse note sur la Seine Musicale, mais aussi celle qui n’est pour le moment qu’un souvenir autant qu’un fol espoir, à coups de courtes vidéos distillées tout au long de cette soirée qui a tenu son timing.

Il est évident que la prochaine cérémonie exaltera toute cette frustration palpable à chaque instant de cette édition spéciale. En attendant, en mal de vivre, en mal de live, les artistes continuent d’appeler le gouvernement à revoir leurs décisions, ce qui serait pour eux la plus grande des Victoires…


Pour refermer cette édition, voici le générique complet de ce 36ème palmarès :

Président d’honneur : JEAN -LOUIS AUBERT

VICTOIRE D’HONNEUR : Jane Birkin

VICTOIRE DE L’ARTISTE MASCULIN DE l’ANNEE : Benjamin Biolay face à Gaël Faye et Vianney

VICTOIRE DE L’ARTISTE FÉMININE DE l’ANNEE : Pomme face à Aya Nakamura et Suzane

VICTOIRE DE L’ALBUM DE l’ANNEE : “Grand Prix” de Benjamin Biolay face à “Lundi méchant” de Gaël Faye – “Aimée” de Julien Doré – “Mesdames” de Grand Corps Malade – “Paradis” de Ben Mazué

VICTOIRE DE LA RÉVÉLATION MASCULINE DE l’ANNÉE : Hervé face à Hatik et Noé Preszow

VICTOIRE DE LA RÉVÉLATION FÉMININE DE l’ANNÉE : Yseult face à Clou et Lous and The Yakuzas

VICTOIRE DE LA CHANSON ORIGINALE DE l’ANNÉE (soumise au vote du public) : “Mais je t’aime” (Camille Lellouche et Grands Corps Malade) face à “Comment est ta peine ?” (Benjamin Biolay) – “Corps” (Yseult) – “Facile” (Camélia Jordana) – “La Maison de retraite” (Michel Jonasz)

VICTOIRE DE LA CRÉATION AUDIOVISUELLE DE l’ANNÉE (soumise au vote du public) : “Nous” (Julien Doré) face à “La Vita Nuova” (Christine And The Queens) et “Goliath” (Woodkid)

VICTOIRE DU TTRE LE PLUS STREAME DE l’ANNÉE (entre le 1er décembre 2019 et le 30 novembre 2020) : “Ne reviens pas” de Gradur, feat. Heuss l’Enfoiré.

Retrouvez les portraits exclusifs des 6 révélations des Victoires 2021 ici

Gregory Guyot

Crédit photos : Lauréats à la soirée des Victoires : Nathalie Guyon (DR/FTV) // Sur la scène de la Seine Musicale : Gilles Gustine (FTV/DR)

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