THOMAS DUTRONC
La « Frenchy » family !
Fier du succès de son cinquième album « Frenchy » sorti le 19 juin dernier, Thomas Dutronc revient avec une nouvelle édition de celui-ci, à paraitre le 4 décembre, augmentée de 6 duos bonus enregistrés avec un casting des plus « Frenchy », et faisant la part belle à sa famille de coeur et de sang !

Couronné d’or deux mois seulement après sa sortie au début de l’été dernier, l’album « Frenchy » n’aura pas volé son succès, tant le fils du couple de légende Hardy-Dutronc, se sera appliqué à revisiter les plus grands classiques de l’héritage musical français, ayant donné ses lettres de noblesse à la chanson française tout autour du monde, et en particulier de l’autre côté de l’Atlantique. Dans sa petite entreprise, le guitariste surdoué et disciple du grand Django s’était entouré du réalisateur Jay Newland (cf. Norah Jones, Paul Simon, Stevie Wonder…), de grands musiciens de Jazz (dont Eric Legnini, Rocky Gresset, et Denis Benarrosh), mais aussi et surtout d’une constellation d’artistes internationaux prestigieux, de Diana Krall, à Iggy Pop, Stacey Kent, Youn Sun Nah, Billy Gibbons ou Haley Reinhardt… Pour l’occasion, Thomas s’était amusé à répondre à notre interview, « Premières fois », dans le numéro 25 de Je Suis Musique.

Histoire de relancer la machine, et de proposer une version augmentée de 6 bonus pour les fêtes de fin d’année, c’est à présent en habit de fêtes noir et or, et avec un casting presque « franco-frenchy » qu’il nous revient, prouvant au passage son attachement à la famille, de coeur et de sang, et son sens de « L’amitié », comme le chantait si joliment sa maman…
Premier invité de marque : son illustre papa, Jacques Dutronc, son « papounet » comme il l’appelle, qu’il a arraché à ses nombreux chats et sorti de sa tanière corse, pour enregistrer en duo « Le petit jardin », un de ses nombreux tubes des 70’s, signé Jacques Lanzmann, et étonnamment toujours d’actualité, presque 50 ans plus tard. On aura souvent comparé physiquement et vocalement le père et le fils. L’effet miroir est ici aussi émouvant que saisissant, au point que la chanson s’est imposée d’elle-même comme le premier extrait de cette version revisitée de « Frenchy ». Si Thomas aura pris le temps de se faire un prénom, il peut désormais se permettre, à 47 ans et pour le plaisir, ce genre de rencontre artistique sans la moindre ambiguïté ni risquer de susciter des commentaires malvenus …

Et quand Jacques est là, Eddy n’est jamais très loin… Les deux inséparables amis du Square de la Trinité, réunis sur scène dans « Les vieilles canailles » avec le regretté Johnny Hallyday, ne se quittent plus depuis 60 ans, si bien que Mr Mitchell se devait de répondre présent à l’invitation du fiston Dutronc. D’autant que Thomas ne s’est jamais privé pour couvrir le rockeur d’éloges : « J’étais déjà fan d’Eddy Mitchell à l’âge de 6 ans. J’adorais sa chanson « Le dernière séance », mon premier coup de coeur dans son immense répertoire. Dès qu’il passait en concert, ma mère m’emmenait le voir à l’Olympia. Il parait qu’une fois, je me suis endormi… » déclarait-il à l’occasion de leur première rencontre discographique sur l’album « La même tribu» d’Eddy Mitchell (décidément, encore une affaire de famille…) avec la chanson « le Blues du blanc ». C’est précisément sur ce tube cinématographique par excellence, « La dernière séance », que le fan et l’idole croisent ici leurs voix, le temps d’un duo magique…

Autre amie de la famille, Jane Birkin qui a si souvent fréquenté le couple Hardy-Dutronc, pendant ses années Gainsbourg, notamment lorsque celui-ci oeuvrait pour la grande Françoise (cf. « Comment te dire adieu », L’anamour », « L’amour en privé »…), a vu grandir le petit Thomas, de la même génération que Charlotte Gainsbourg. Si bien que mobilisée par l’enregistrement de son propre album « Oh! Pardon, tu dormais… », elle ne pouvait lui refuser de chanter avec lui ce petit bijou qu’est « Ces petits rien », signée SG, dernièrement reprise en symphonique par Jane, et surtout sublimée par Catherine Deneuve en duo avec Serge sur l’album « Souviens-toi de m’oublier »…

Etienne Daho, aux manettes de l’album de Lady Jane, et dont on sait toute l’admiration et l’amitié qu’il porte à Françoise depuis l’enfance, et par effet collatéral à Jacques, fait aussi forcément partie du clan. Il a choisi de reprendre en duo avec son ami Thomas, « Partir quand même », le tube de son idole, extrait de l’album « Décalages » (1988), et illustré en son temps par un clip mettant en scène le couple de légende. Il n’y a pas de hasard, pas de coïncidence, chantait ce cher Etienne : cette reprise semble en être la parfaite illustration…

Nouvelle venue dans la galaxie Dutronc, la talentueuse Clara Luciani, que l’on aura suffisamment comparée à Hardy pour sa grande taille, son physique androgyne, son style inné mâtiné d’influences 60’s et des références joyeusement anachroniques pour son jeune âge (Jacques Demy, Sylvie Vartan, Guy Peellaert, Jean-Marie Périer…), trouve tout naturellement sa place dans ce casting de luxe. Et c’est avec le même naturel, une délicatesse et une grâce infinies qu’elle donne la réplique au sympathique garçon sur « Le premier bonheur du jour », qui fut un des premiers tubes de la jeune Françoise dans ces années 60, si chères à Clara… La boucle est bouclée.

Last but not Least, l’ami Philippe Katerine, plus digne descendant de Dutronc père, pour ce qui est du dandysme, de l’impertinence et de la poésie décalée, a choisi la pétillante « Il y avait des arbres », du grand Charles Trenet. Il se trouve que papa Jacques adore aussi le fou chantant…
En attendant que reprennent les concerts et que ce petit monde se retrouve peut-être sur scène autour de lui, on ne pourra pas reprocher à ce cher Thomas, de ne pas avoir l’esprit de famille ! On ne va pas s’en plaindre, et on croise les doigts…
Eric Chemouny
photos : Yann Orhan sauf Thomas Dutronc et Jane Birkin de Nico Pflug (DR / Blue Note / Universal Music)
