PIERRE LAPOINTE

de A à Z

Perpétuant la grande tradition nord-américaine des albums de Noël, le prolifique auteur-compositeur interprète a choisi de célébrer en musique l’évènement, en publiant l’album « Chansons hivernales » : Fidèle à son tempérament mélancolique, tout autant qu’à sa réputation facétieuse, il s’est amusé à détourner le concept pour nous livrer avec humour un recueil de chansons tristes ou faussement joyeuses autour des thèmes de l’amour,de la neige et de l’hiver, en cette période de fêtes de fin d’année, certes pas comme les autres et d’ordinaire synonyme de paix et  de retrouvailles familiales. Alors que le duo « Six heures d’avion nous séparent» avec Mika présente en beauté ce nouvel opus de la star québécoise, nous avons dressé la portrait de A à Z de notre « Coureur des bois » préféré, qui célèbrera en 2021 ses 20 ans de carrière… 

A comme « Alphabet » : ce choix s’imposait pour commencer cet abécédaire, puisqu’il s’agit d’une chanson de son avant-dernier album « La science du coeur » (2017), en hommage à Amanda Lear, et à la chanson du même nom de l’ambigüe ex-star du Disco.

B comme Bruel, Patrick : rencontré grâce au réalisateur David-François Moreau, demi-frère de Patrick, Pierre a signé pour la star française la superbe chanson « L’amour est un fantôme » sur son dernier opus « Ce soir, on sort » (2019).

C comme « Callas (les) » : publié en 2013, moins d’un an après l’album Pop et électrique « Punkt », l’album « Les Callas » est uniquement composé de chansons romantiques acoustiques, enregistrées de façon très modeste avec la complicité de Philippe B ou Ariane Moffatt. 

D comme Dufresne, Diane : grand fan de l’immense et légendaire chanteuse québécoise, il participe en 2015 à l’album hommage « Intemporelle » avec la chanson « Un souvenir heureux », enregistré à l’occasion des 70 ans de la chanteuse. Diane Tell, Charlotte Cardin, Ariane Moffatt, Marie-Denise Pelletier, Catherine Major, Roch Voisine, Alexandre Desilets ou Marie-Pierre Arthur y participent également. Tous la rejoindront sur scène en juin 2016 pour un spectacle magistral aux Francofolies de Montréal. « Diane Dufresne m’a donné le droit d’être ce que je suis. Elle a fait sur scène des spectacles plus grands que nature… » déclare-t-il au sujet de son modèle artistique.

E comme Engagement :  Pierre profite régulièrement de sa visibilité et de sa grande popularité au Québec pour défendre des causes qui lui sont chères, comme la question des droits d’auteurs sur les plate-formes, lors du gala de l’ADISQ en 2019, au cours duquel il pousse un coup de gueule contre les géants du web, qui sera beaucoup relayé sur les réseaux sociaux.

F comme Francofolies de Montréal : depuis ses débuts, Pierre est un habitué du célèbre festival et s’y produit chaque année, lors de shows innovants spécialement créés pour l’occasion, aussi bien en plein air sur la Place des Arts que dans la plus académique Maison Symphonique, où il créée en juin 2017 le spectacle très avant-gardiste « Amours, délices et orgues ». Laurent Saulnier, directeur artistique et programmateur du festival est désormais le manager (gérant en Québécois), du chanteur.

G comme Gay : sans avoir jamais eu besoin de véritablement faire son coming out, Pierre est ouvertement gay, et cette composante de sa personnalité lui a inspiré de sublimes chansons comme « Le monarque des Indes », « Sais-tu vraiment qui tu es », « Mon prince charmant », l’adaptation « Fier d’être gay » (« Glad to Be Gay » de Tom Robinson), ou la reprise piano-voix de « Comme ils disent », valant mieux que toute forme de déclaration.

H comme « Hyacinthe la jolie » : une chanson extraite de son premier album, et préfigurant son talent hors-pair pour dresser des portraits de personnages aussi inquiétants que hauts en couleurs, comme également sur « Reine Emilie », ou « Le lion imberbe », en alternance avec ses chansons plus autobiographiques. 

I comme Inuits : sensible à la cause des autochtones du Canada, il compose une de ses plus belles chansons « Moi, Elsie », sur un texte de la légende Richard Desjardins pour la chanteuse Elisapie Isaac, digne représentante de la communauté (sa maman étant Inuk et son papa Terre-Neuvien). Il reprend la chanson sur scène, et au féminin, sans en changer le moindre mot. Elle figure sur l’album live « Seul au piano » (2011), comprenant aussi un autre inédit, « La boutique fantastique ». 

J comme « Je déteste ma vie » : une de ses plus poignantes chansons et un classique de ses concerts, dont il propose une version « Piano-voix » sur l’album « Paris Tristesse » (2014), reprenant d’autres grands succès de son répertoire, mais aussi des standards de Barbara (« Le mal de vivre »), Léo Ferré (« C’est extra »), ou Aznavour (« Comme ils disent »), et restant son plus gros succès discographique en France.

K comme Kid Koala : l’artiste, DJ, compositeur, musicien et bédéiste, revisite sa chanson « 25-1-14-14 » sur le mini album de remixes « 2×2 » hyper collector et inédit en France.

L comme Luciani, Clara : bien avant qu’elle ne devienne une star en France, Pierre est un des premiers à la faire découvrir au Québec, et à enregistrer un duo avec la créatrice de « La grenade » : « Qu’est-ce qu’on y peut ? », figure sur l’album « Pour déjouer l’ennui ».  D’ailleurs, clin d’oeil ou pas, une de ses nouvelles chansons s’intitule “Chez Clara”…

M comme Mika : Pierre a créé la surprise en dévoilant en octobre dernier un duo gay-friendly avec la star d’origine libanaise, « Six heures d’avion nous séparent », duo sur fond de rupture amoureuse entre Montréal et Paris, ses deux villes de prédilection.

N comme « Naoshima » : chanson extraite de l’album « La science du coeur », elle dévoile sa passion et sa grande fascination pour le Japon.

O comme « Octogénaire » : la chanson extraite de son tout premier album, rappelle qu’il s’est occupé de personnes âgées dépendantes dans ses jeunes années.

P comme Pierre et Gilles : passionné d’art contemporain, Pierre a multiplié les collaborations avec des créateurs d’avant-garde au Québec, comme le plasticien David Altmejd, et provoqué de nombreuses passerelles entre la musique et d’autres disciplines artistiques. Il voue une admiration sans bornes pour le couple d’artistes Pierre et Gilles qui a l’a choisi pour modèle en 2019. Leur oeuvre « Le coureur des bois » illustre d’ailleurs son nouvel album « Chansons hivernales ».

Q comme Québec : né le 23 mai 1981 à Alma au Québec, la carrière de Pierre Lapointe prend véritablement son envol en septembre 2001 lorsqu’il remporte le grand prix du Festival international de la chanson de Granby. Il est depuis le plus grand ambassadeur de la jeune chanson québécoise, dont il porte haut et fier les couleurs. Il a été depuis très souvent récompensé lors du gala de l’ADISQ ou de la soirée de remise Félix, équivalents de nos Victoires. C’est d’ailleurs à l’ambassade du Canada, qu’il présente en novembre 2019 son album « Pour déjouer l’ennui », en présence de nombreuses personnalités dont Pierre et Gilles, Clara Luciani, Sylvie Vartan, Hollydays, ou Albin de la Simone, réalisateur de l’album.

R comme Richard, Michèle : la chanteuse québécoise, très populaire dans les années 60-70, notamment pour ses reprises de tubes yéyés hexagonaux (« La plus belle pour aller danser »), est la guest star du clip kitsch et décalé de Pierre, « L’étrange route des amoureux », dans lequel tous deux s’embrassent à pleine bouche.

S comme Symphonique : Pierre a régulièrement revisité son répertoire avec des arrangements symphoniques, notamment avec l’Orchestre Symphonique du Grand Montréal dirigé par Yannick Nézet-Séguin, dont il reste un album Live « En concert dans La Forêt  des mal-aimés », enregistré le 5 août 2007 aux Francofolies de Montréal, et diffusé sur Radio Canada.

T comme « Tatouage » : le premier extrait de son album « Pour déjouer l’ennui » (2019), ayant donné lieu à un clip dans lequel Pierre s’ illustre aussi comme danseur.

U comme « Un » : non seulement parce que Pierre est un artiste unique en son genre, tant au Québec qu’en France, mais aussi parce qu’au même titre que la difficulté des relations amoureuses est un de ses sujets de prédilection, la solitude, l’incommunicabilité et le sentiment d’isolement inhérents à la condition humaine, lui ont inspiré quelques unes de ses plus belles chansons, dont « Tel un seul homme », «Tous les visages », ou « Tu es seul et resteras seul ».

V comme Vartan, Sylvie : à l’occasion de l’exposition Pierre et Gilles « La fabrique des idoles » à la Philharmonie de Paris, en novembre 2019, Pierre compose la musique de la chanson « Au paradis de Pierre et Gilles », pour la blonde égérie des 60’s, servant de fond musical à la chambre de fan qui lui est dédiée.

W comme Weill, Kurt : il clotûre son sobre spectacle autour de l’album « La science du coeur » par deux titres de Kurt Weill, « Bilbao » et « Youkali », laquelle n’aurait jamais été chantée par un homme auparavant.

X comme « classé X » : au fil des chansons et des albums, l’écriture de Lapointe se révèle onirique, poétique et romantique, mais elle peut aussi être crue et sexuelle parfois, ses textes n’éludant jamais la question de l’amour physique, de la nudité ou même de la masturbation. Une des chansons de l’album « Punkt » s’intitule d’ailleurs « La sexualité ». 

Y comme « Yeux d’Emilie (dans les) »  : il reprend magistralement cette chanson de Joe Dassin, resté très populaire au Québec, sur l’album Tribute « Salut ! Joe » (2006), auquel participent aussi les artistes québécois Stefie Shock, Eric Lapointe, Mario Pelchat ou Mara Tremblay.

Z comme « Zopilcone » : une chanson extraite de « La science du coeur », et clôturant cet album en beauté.

Réalisé par Eric Chemouny

Crédit photos : Kelly Jacob (DR / Audiogram / Columbia / Sony Music)

Un commentaire sur «  »

Laisser un commentaire