DANI
En rose et or !
Elle a beau se défendre d’être une icône, un retour de Dani est toujours un évènement, tant la chanteuse-actrice est auréolée d’une iconographie parfaite et d’une carrière constellée de collaborations prestigieuses… Alors qu’elle se produira au Bataclan le 10 décembre 2020, pour un spectacle hybride autour de grandes figures féminines, elle publie « Horizons dorés », un nouvel album réalisé par Renaud Letang, entre créations originales et succès revisités, qui pourrait bien être le plus joli instantané de sa nouvelle vie en rose… et or ! A cette occasion, elle s’est confiée à JSM, plus élégante, lumineuse et charismatique que jamais…

– A la veille de la sortie de cet album « Horizons dorés », dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Plutôt enthousiaste et très positif ! Je suis très heureuse que ce disque existe enfin : depuis deux ans, Pierre Grillet m’encourageait à enregistrer un album qui reflète ce que je fais sur scène avec Emilie Marsh, en formule guitare-voix. Je trouvais l’idée judicieuse. On est certes très « à poil » sur scène, mais j’aime beaucoup cet accompagnement très épuré, très simple. Ça fait toujours plaisir, quand on fait quelque chose, de le partager avec les autres.
– C’était si important pour vous de proposer un support physique de ce spectacle, quatre ans après « La nuit ne dure pas », un disque qui reprenait déjà beaucoup de vos succès ?
C’était davantage une compilation, qu’avait supervisée Etienne Daho. On n’avait alors revisité que trois morceaux, de façon très simple aussi. Ce « Best of » était simplement censé accompagner la sortie de ce petit livre autobiographique que j’ai écrit et qui s’appelait aussi « La nuit ne dure pas ». Ca me semblait bien d’avoir les deux objets. Je sais bien qu’aujourd’hui la notion d’objet est un peu désuète, mais il me semble que pour un artiste, c’est très important d’avoir un support physique des choses qu’on a réalisées, et qui renvoie au temps qu’on y passe, avec une équipe, etc. C’est une forme concrète de l’aboutissement de tout ce travail.
– Le disque comprend des inédits et des chansons plus anciennes revisitées : est-ce difficile de trouver de nouvelles chansons, et d’inspirer les auteurs-compositeurs, sans les intimider, quand on est une icône comme vous ?
Non, je ne pense pas. On me propose beaucoup de nouvelles chansons, mais ce n’était pas le propos de ce disque d’être un album de chansons inédites … Et puis, qu’est ce que c’est une icône pour vous ? Pour moi, c’est quelque chose de figé, qui appelle à la méditation ou à la prière, une image en or, gravée sur du bois. Ce n’est pas du tout moi, ça ! Je suis au contraire toujours dans le mouvement … Cela dit, j’ai autour de moi une garde rapprochée d’auteurs-compositeurs assez fidèles, avec lesquels je me sens bien. Avec eux, on fait un disque quand on dispose de chansons. Les choses se font dans ce sens et non l’inverse. On a fait des concerts avec Emilie, on a essayé des chansons, rajouté certaines, retiré d’autres… Les choses se sont construites au fur et à mesure, pour installer au final un climat cohérent, qui justifiait l’existence de ce disque.

– De qui aimeriez-vous recevoir des titres, pour un prochain album, de chansons originales cette fois ?
J’aimerais bien avoir une chanson de Orelsan par exemple. Je trouve très intéressant ce qu’il écrit. Après, il y a la façon de le dire et le chanter qui compte, mais c’est un môme qui écrit pas mal sur la société d’aujourd’hui, avec son regard, son vécu, proche de ce que beaucoup de gens vivent aujourd’hui.
– La présence d’Emilie Marsh sur scène est si forte, que vous semblez constituer une entité unique, tant musicalement que visuellement…
C’est exact, nous formons un vrai duo, complémentaire et fusionnel. On fonctionne de façon très fluide sur scène. Notre rencontre a été ce que j’ai coutume d’appeler un rendez-vous de la vie. Je l’ai rencontrée à la sortie d’un concert de Cali. J’étais avec Pierre Grillet, et je m’apprêtais à sortir avant la fin de la dernière chanson, pour éviter les mouvements de foule, quand je suis tombée sur Emilie. Elle est venue vers moi, pour me dire : « j’adore ce que vous faites ! ». J’en étais très surprise et je lui ai demandé de me citer une chanson. Elle m’a répondu : « Mon chou », une chanson écrite par Pierre justement. C’était assez incroyable ! Elle m’a expliqué qu’elle était guitariste, si bien que j’ai pris son téléphone et l’ai appelée deux jours après. Elle est venue chez moi, elle a branché sa guitare sur l’ampli et a joué toutes mes chansons. Je faisais pas mal de piano-voix a l’époque. C’est un autre exercice, mais quand mon pianiste Jean-Baptiste m’accompagnait, j’entendais tout l’orchestre dans ma tête. Je n’étais pas vraiment surprise, car j’entendais tous les arrangements que je connaissais déjà de mes chansons sur disque. Si bien que j’avais plutôt l’impression de l’accompagner vocalement. C’était très étrange…. Avec Emilie à la guitare, je n’ai pas l’impression qu’elle m’accompagne : on est vraiment ensemble sur scène. On ne s’ennuie pas du tout : elle trouve toujours des idées nouvelles, et les choses s’imbriquent bien.
– Jean-Baptiste Mondino a signé la pochette de l’album : c’est la première fois que vous posez pour lui ?
Oui, étrangement, alors qu’on se connait depuis 35 ans ! C’est marrant, mais les choses arrivent quand elles doivent se faire finalement. C’est comme avec Pierre et Gilles… Je les connais depuis très longtemps. On devait faire des photos ensemble à deux ou trois occasions, et cela ne s’est pas fait. Il y a toujours eu un empêchement de leur part, ou de la mienne. Et cela est finalement arrivé l’an dernier, à l’occasion de leur exposition « La fabrique des idoles » à la Philharmonie, qui était d’ailleurs géniale…

– Qui a eu l’idée de ce mediator sur l’oeil ?
C’est Jean-Baptiste… Je n’y aurais pas du tout pensé. C’était une super idée pour faire un clin d’oeil, si j’ose dire, à la guitare si présente sur cet album ! Vous savez, quand on est face à quelqu’un comme lui, on est en confiance : je me suis laissée faire, et je me suis abandonnée à lui. Il trouve toujours des idées, la juste lumière, etc. Il me l’a proposé avec tellement d’amour, que je ne pouvais pas passer à côté…
– La fait d’avoir été mannequin et partagé la vie d’un grand photographe, Benjamin Auger, a-t-il aiguisé votre sens de l’image ? On relève zéro faute de goût dans votre parcours quand on se penche en arrière…
Vous trouvez ? Si vous parlez des photos, ce n’est jamais moi qui les choisis. Je n’aime pas me voir en photo, donc je délègue… Ça a longtemps été mon mari Benjamin, ou mon amie et attachée de presse Tony Krantz. Cela dit, je ne cultive pas mon image, et ne calcule rien pourtant : ce matin, je me suis habillée comme j’en avais envie, sans me poser de question. Après, je peux me gronder parce que j’ai mis des baskets, et je me dis que j’aurais peut-être dû mettre des chaussures un peu plus classieuses pour la promo. Mais c’est comme ça ; je ne pense pas trop à ces choses-là. Je pense avant tout à la musique, ensuite viennent mes enfants, et la vie en général, avec tous ces jolis rendez-vous.… Le reste est secondaire (rires).
– En cela, on peut vous rapprocher d’une Françoise Hardy…
C’est gentil de dire cela, car l’autre jour justement, j’ai regardé un documentaire sur son couple avec Jacques sur Arte. Ils étaient sublimissimes : pour le coup, zéro faute de goût ! Et leur élégance, à l’un comme à l’autre, était tellement naturelle tout au long de ces années… C’est magique !

– Vous évoquiez Pierre et Gilles : qui a eu l’idée de cette mise en scène à une table de jeu ?
Ce sont eux : ils adorent Bernard Buffet et voulaient lui rendre hommage. Bernard était mon ami, avec sa femme Annabelle. C’était amusant et cohérent, car Buffet avait signé une pochette de disque pour moi. Mon mari Benjamin était très ami avec lui. Quand je suis entrée dans sa vie, on s’est évidemment beaucoup côtoyés. Je commençais alors à enregistrer des disques. Quand on devient plus intimes avec les gens, on parle plus spontanément de ce qu’on fait, de ses projets. A l’occasion d’un dîner, on a parlé de la pochette de mon disque à venir. Je lui ai proposé de faire un portrait de moi, et il l’a fait sur le champ. C’était aussi simple et naturel que cela, comme lorsqu’il a dessiné les rideaux de l’Alcazar. Ce n’était pas une demande précise, mais l’occasion s’est présentée un peu par hasard… Les choses de la vie les plus jolies arrivent souvent par hasard, comme quand Grace Kelly est allée à Monaco, et y a rencontré le Prince Rainier… Rien ne la prédestinait à devenir princesse. D’après ce que l’on sait, en tout cas, ce n’était pas calculé du tout.

– Alex Lutz a signé la présentation aux médias de votre album : quel souvenir gardez-vous du tournage de son film comme acteur et réalisateur, « Guy » ?
Alex est un génie ! Je le place très très haut comme artiste. Quand on a commencé le tournage, il n’y avait pas de scénario pré-écrit. Lui savait dans quelle situation il allait nous placer, et les comédiens s’y glissaient sans savoir à l’avance ce qui les attendait. Je savais que je jouais le rôle de sa première femme, et que j’avais un enfant avec lui, mais c’est tout.
– C’est ce qui explique alors que vous avez très peu de dialogues dans le film : votre présence suffit à installer votre personnage…
Ca ne m’a pas dérangée, et je n’en avais pas conscience sur le fait, parce que le film lui-même s’est totalement construit au montage. Etre sur la pellicule d’un film écrit par lui, autour de la musique et de l’histoire d’un vieux chanteur me comblait déjà de bonheur : je suis tellement impressionnée par l’idée-même de réaliser un film ! Il a coupé plein de scènes que nous avons tournées. On a parlé pendant des heures, de la drogue notamment, et il a mieux valu que ce ne soit pas dans son film au final. Mais il a eu besoin de tout ce cheminement, d’avoir beaucoup de matière, pour éliminer certaines choses, et en valoriser d’autres.
– Vous a-t-il demandé des conseils par rapport au milieu de la musique dans les années 70 que vous avez connu ? La force de son film est de ne jamais tomber dans le kitsch ou le caricatural…
Je crois que par lui-même, il est allé chercher des images et des documents sur moi, notamment quand j’étais enceinte. Il s’en est inspiré pour construire le personnage de Elodie Bouchez. C’était une idée géniale de faire appel à elle d’ailleurs… Avec le maquillage, elle me ressemble totalement à l’époque… C’était insensé. Quel beau film au final ! C’est une ode à la vie ! Et c’est vrai que tout sonne juste, jusqu’à l’attachée de presse, incarnée par Nicole Calfan, qui me rappelle totalement Tony Krantz.
– Le personnage de Guy vous a-t-il rappelé un chanteur des années 70 en particulier ?
Figurez-vous que non ! Après des heures de maquillage, Alex s’est construit un personnage unique, qui s’est nourri d’un peu tout le monde, sans se référer à un chanteur en particulier. C’est la force du film… Et la musique est top : il a vraiment mérité son César de la meilleure musique de film.

– Avez-vous des projets comme comédienne ?
Pas vraiment. J’ai tourné trois scènes dans le film d’Olivier Marchal, intitulé « Bronx », avec Gérard Lanvin. On est amis dans la vie, mais nous n’avions jamais tourné ensemble. Olivier a eu l’idée de nous écrire ces scènes. C’était génial ! C’est marrant, mais quand on connait les gens dans l’intimité, dans la vraie vie, on ne les imagine pas dans le cadre de leur travail. Quand je me suis retrouvée face à Gérard, j’ai vu la force de son regard et j’ai mesuré la puissance de son jeu d’acteur…
– L’album s’intitule « Horizons dorés », du nom d’une chanson inédite : comment les imaginez-vous ces « horizons dorés » aujourd’hui ?
On a terminé le disque en décembre dernier, et on devait jouer le spectacle au festival d’Avignon. Et puis la crise du Covid en a décidé autrement. « Horizons dorés » correspondait à mon état d’esprit à ce moment-là. Par tempérament, j’ai toujours à coeur que les gens aillent bien autour de moi, qu’il n’y ait aucun problème, que le monde entier s’entende… Ce sont un peu des rêves de midinette, mais je suis comme cela, et cela a dicté ma façon d’être tout au long de mon existence. Ce titre était un titre d’espoir assez général, qui prend évidemment un autre sens aujourd’hui, plus fort encore, avec cette situation que nous connaissons tous. Je souhaite des horizons dorés à tout le monde (rires).
– Sur « Je décline l’invitation », vous dites non au sexe et à l’amour, mais oui à la fête et à l’alcool : c’est votre autoportrait aujourd’hui ?
Non bien sûr, je ne dis pas non à l’amour ! Après, il y a différentes formes d’amour… Il y a beaucoup de dérision dans cette chanson. C’était drôle à faire… Je ne suis pas une fêtarde, parce que le terme est rattaché à la nuit. Il a une connotation un peu destroy. Mais j’aime toujours la fête bien sûr, et elle ne se tient pas forcément la nuit !
– Vous avez quitté Paris pourtant…
Oui, depuis peu d’ailleurs. Je me suis installée à Tours, mais vous savez, les gens s’amusent aussi à Tours et ailleurs, de Marseille à Lyon. Les gens ont, plus que jamais, envie de s’amuser et d’être ensemble, malheureusement sans pouvoir se toucher, ni s’embrasser… Ca devient compliqué tout cela : on nous enlève un peu de liberté. Il faut se réinventer, trouver une autre façon de s’aimer et d’aborder la vie.
– Votre vie, c’est aussi la famille : quel genre de grand-mère êtes-vous ?
J’ai quatre petits enfants : Amélie, 21 ans, Tristan, 20 ans, Enola, 18 ans, et la petite dernière, Albane. Avec eux, je suis plutôt une grand-mère cool. Mais il n’y a qu’avec eux que je me sens dans la peau d’une mamie…
– Ont-ils de la curiosité pour votre carrière ?
Oui, ils s’y intéressent, et ont intégré que je fais ce métier. Ils sont très vigilants et sont contents pour moi quand j’ai des projets. Quand ils me voient partir pour un concert ou un tournage, ils me disent : tu vas faire l’artiste ? (rires).

– Pourquoi avoir eu envie de reprendre « Dingue », chanson composée par Keren Ann pour Emmanuelle Seigner ?
On la déjà chantait ensemble dans notre spectacle à deux voix. Ensuite, j’ai eu l’occasion de la chanter seule sur scène, parce que je la trouvais très gaie. J’ai eu envie de la reprendre aussi pour le disque. Pour moi, plus les chansons sont reprises et chantées par plein d’interprètes, plus elles deviennent intéressantes. J’ai quand même appelé Keren Ann pour avoir son feu vert, qui était très heureuse de cette idée.
– On la croirait presque écrite pour vous…
Vous trouvez ? C’est cool ce que vous me dites : ça signifie que je me suis appropriée la chanson, même si la version d’Emmanuelle était super aussi. Je suis heureuse de la chanter car Emilie en a fait un arrangement dingue aussi, pour le coup.
– Quelle est la chose la plus dingue que vous ayez faite dans votre vie ?
Je suis complètement dingue ! Un jour, par amour, je suis allée à l’aéroport déchirer le passeport d’un mec à l’embarquement, parce que je ne voulais pas qu’il parte…
– Au milieu de titres plutôt Rock et nerveux, « Les artichauts », fait figure d’OVNI dans l’album…
Un jour, j’ai conseillé à Emilie d’écouter le répertoire de Frédéric Botton, qui m’a écrit quatre ou cinq chansons. C’était surtout un ami, que je voyais tous les soirs à l’Alcazar où il travaillait sur des revues avec Jean-Marie Rivière. Pendant des années, il a fait partie de mon quotidien très fortement. J’avais envie de reprendre cette chanson qui est très drôle à chanter, avec ses différents niveaux de lecture.

– C’est amusant de vanter les vertus amoureuses des artichauts quand on a vendu des roses pendant des années…
Oui, c’est rigolo, n’est-ce pas ? Malheureusement, je n’ai plus de boutique de roses, mais j’y reviendrai bientôt peut-être…
– « N comme Never Again » est une chanson incontournable qui figure sur toutes les compilations et que vous chantez sur scène à tous vos concerts : quelle place a -t-elle dans votre répertoire ?
C’est une chanson à laquelle je tiens beaucoup, que m’ont offert Pierre Grillet et Jean-Jacques Burnel, pour cet album que j’ai enregistré avec les Stranglers. Il n’a pas marché, car à l’époque, je m’étais cassé la moitié du corps. Je n’ai pu donner que deux concerts avec eux en Angleterre. Nous devions faire une tournée que je n’ai pas pu honorer car j’étais plâtrée. Pour autant, c’est un disque que j’ai beaucoup aimé faire : j’ai rencontré des musiciens hors-pairs, avec lesquels j’ai passé des moments merveilleux à Cambridge, qui j’espère, se reflètent dans le disque. Cette chanson symbolise une forme de renaissance artistique pour moi.
– On retrouve aussi votre ami Alain Chamfort avec « Reine d’Autriche » : l’avez-vous rencontré lorsque vous étiez tous deux dans l’écurie Fléche de Claude François ?
Oh non, bien avant, je l’ai connu quand il accompagnait Jacques Dutronc, dans les années 60, et nous sommes restés amis depuis.

– Etienne Daho est le grand absent de ce disque « Horizons dorés » : l’idée d’un album entier ensemble est-elle imaginable ?
Pourquoi pas ? Rien n’est fermé. Il vient de terminer l’album de Jane Birkin, qui est super. Etienne est un visionnaire… Au-delà de notre amitié, il faudrait avoir les chansons, les idées, pour construire un album autour.
– Vous a-t-il conseillée sur la construction de ce disque ou votre spectacle ?
On se parle beaucoup, et il analyse ce que ce je lui dis, avec franchise et sans complaisance, comme on est en droit d’attendre d’un véritable ami. Il m’a encouragée à faire ce disque et ce spectacle. Je considère toujours ses avis comme des conseils…
– Joey Starr, en duo sur « Kesta Kesta » fait figure de nouveau-venu dans votre cercle amical…
Didier a l’image d’un bad boy : c’est un rebelle qui a eu toutes les audaces, mais au fond de lui, c’est quelqu’un de très tendre et charmant humainement. Je l’adore ! Il a un charisme incroyable sur scène. Quand il est entré en studio, il s’est totalement approprié cette chanson. Pierre lui a fait écouter, alors qu’il jouait « Eloquence à l’Assemblée ». Il l’a trouvée extra, et Pierre lui a proposé de venir la chanter en duo avec moi. Il est venu et on s’est bien marrés. Les choses sont arrivées naturellement… Rien n’était calculé à l’avance.
– Fera-t-il partie de vos invités sur scène ?
Je ne sais pas encore. C’est une bonne idée : je vais le lui proposer…

– Le spectacle hybride, entre chansons et lecture de textes, tourne autour de grandes figures féminines : comment est née cette idée ?
En allant voir Didier sur scène justement, dans son spectacle sur les discours de l’Assemblée, que j’ai vu trois ou quatre fois, j’ai réalisé qu’il y avait beaucoup de jeunes dans son public. J’ai trouvé bien qu’il essaie de transmettre ces idées et ces discours importants dans l’Histoire de France à des jeunes, qui étaient très à l’écoute d’ailleurs. Dans mon spectacle, j’ai intégré des bribes de textes ou des phrases de femmes comme Anaïs Nin, Marilyn Monroe, Virginie Despentes, Rosa Parks, ou Françoise Sagan, avec cette même ambition de transmettre. Jérémie Lippmann en a conçu la mise en scène très rythmée, et à fleur de peau. J’aime quand les gens qui m’entourent transmettent aussi des émotions.
– Depuis les années 60-70, comme beaucoup d’artistes de votre génération, vous incarnez l’image d’une femme libre : que vous inspire la nouvelle vague de féministes ?
Je trouve qu’il y a un peu trop d’excès dans leur discours et leurs actions, même si je comprends leurs motivations. Quand je suis arrivée à Paris, j’ai découvert Gisèle Halimi, qui a fait beaucoup pour les femmes, mais sans toute cette violence à laquelle on assiste dans le discours et pendant les manifestations… Le ton employé pour défendre une noble cause est terrible. Je conçois qu’il est inadmissible qu’une femme prenne des baffes, sans arriver à sortir de cette situation : c’est très triste. Mais je n’aime pas l’idée d’opposer les hommes et les femmes. Les uns ont besoin des autres, et il y a aussi des hommes battus… De manière générale, toute forme d’excès me gave !
– Que vous inspire la nomination de Roselyne Bachelot pour répondre à la crise des métiers de la musique dans le contexte actuel ?
Je la trouve bien à sa place. C’est une femme populaire et authentique. J’espère qu’elle fera mieux que son prédécesseur (Franck Riester), qui était inaccessible. Ce n’est pas gentil de dire cela, mais c’est ce que je pense. Elle adore la musique classique, et avoue être moins calée sur la peinture ou la sculpture. C’est honnête de le reconnaitre ; elle se fera aider dans ces domaines. Elle me parait être à l’écoute, et en plus, c’est une femme : donc c’est cool ! (rires).
Propos recueillis par Eric Chemouny
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Crédit photos : Jean Baptiste Mondino (DR) / Pierre & Gilles “Le Grand Jeu” (DR) / Gil Lesage (DR) / Eric Chemouny (DR / JSM) / photos 2005 : Mélanie Elbaz / Universal Music DR
DANI,
La dame d’Amsterdam
Il y a quelques jours à peine, Dani terminait le tournage de son nouveau clip, “Je voudrais que quelqu’un me choisisse” réalisé par Frank Vroegop, extrait de son nouvel album “Horizons dorés” le long des canaux d’Amsterdam, accompagnée d’une invitée de marque, la fidèle Emilie Marsh qui devrait être avec elle sur la scène du Bataclan le 10 décembre prochain. Lorsque nous l’avions rencontrée, Dani nous avait confié devoir partir bientôt pour tourner cette vidéo et dans un témoignage de confiance et d’affection, nous avait fait la promesse de partager avec nous quelques clichés souvenirs de cette belle échappée. Promesse tenue : Lambert Boudier, le photographe-manager-ami qui participait à ces moments musicaux, a confié à JE SUIS MUSIQUE ces photos exclusives de ce tournage à l’horizon doré…

Crédit photos : Lambert Boudier (DR / washi washa / Warner Music) – Un immense et chaleureux merci à Dani et à ses photographes et artistes qui nous ont fait l’amitié de partager leurs clichés exclusifs.

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