YAËL NAÏM

« Nightsongs »

(Tôt ou Tard)

C’est le retour le plus attendu de ce printemps !

Après « Older » et plusieurs années d’absence des studios, Yaël Naïm nous livre « Nightsongs », un nouvel album événementiel à plus d’un titre : d’abord, il marque son retour au Français sur plusieurs titres (à défaut de revenir à l’Hébreu), mais surtout c’est son premier album « en solitaire ». Entendez par là, qu’elle a écrit et réalisé l’ensemble des 12 titres sans l’aide de son alter ego, David Donatien, sans toutefois rompre le lien artistique qui l’unit à son compagnon.

Après 15 ans de prolifique collaboration, depuis leur premier album marqué par le tube planétaire « New Soul », la belle franco-israélienne révélée par la comédie musicale « Les dix commandements », a éprouvé le besoin, à l’aube de la quarantaine, d’aller creuser son propre sillon créatif, pressentant qu’il donnerait peut-être lieu à une autre couleur musicale : « J’ai senti que j’avais d’autres types de chansons en moi et je voulais vraiment voir si ça fonctionnait ».

En plein bouleversement personnel pendant son enregistrement, avec la disparition de son papa Daniel auquel elle dédie le titre d’ouverture (« Daddy »), et la naissance de son deuxième enfant, c’est dans le silence nocturne et l’introspection la plus totale, qu’elle a conçu cet album de la renaissance, plus intimiste que jamais, tout en délicatesse, en douceur et en chuchotements subtils, à l’image de sa pochette toute simple et en demi-teintes : « Au départ, c’était un peu étrange. J’ai prévenu tout le monde que ce serait un projet bis, où je voulais juste me retrouver face à moi-même, fermer la porte et voir si quelque chose se produisait. Lorsque personne ne vous observe, vous pouvez faire des choses d’ordinaire non permises. En écrivant la nuit, c’est un peu comme si j’étais quelqu’un d’autre. Beaucoup de chansons ont été écrites pour parler directement à l’oreille de l’auditeur, un peu comme si on murmurait des choses dans l’obscurité et qu’une explosion de musique se produisait soudainement. »

Et force est de constater qu’elle a rempli son objectif, puisque c’est exactement la sensation ressentie dès la première écoute de ce sublime « Nightsongs » d’une homogénéité et d’une beauté renversantes. D’une voix familière et plus à nue que jamais, de « Daddy » à « A Bit Of » (originale chanson en forme d’inventaire qui recense les sentiments contrastés qui l’ont inspirée sur ce disque, des rires aux larmes, en passant par le doute ou la confiance), Yaël nous séduit et nous entraine avec elle dans ses rêveries nocturnes tour à tour apaisantes, ou plus vertigineuses, pour autant qu’elle invite dans son univers ouaté l’ensemble Zene (« Musique » en Hongrois), choeur spécialisé dans le baroque, pour magnifier la féérie de « She », la pureté de « Back »,  exalter la puissance de « My Sweatheart », ou encore la beauté du premier extrait « Shine », servi par un incroyable clip qu’elle a elle-même co-réalisé.

Au bord de l’envoûtement, on se laisse happer par les rares titres en Français, tout aussi réussis et émouvants, comme « Des trous », ou « Miettes », approche pudique et sensible de la maternité, la transmission et le sens de la vie. « C’est sans doute un disque plus sombre que « Older », mais j’aime l’obscurité, il y a des lumières qui naissent des ténèbres et des musiques qui ne peuvent être écoutées qu’en silence », reconnait-elle.

Certes, il n’empêche qu’on reste éblouis par la lumière jaillissant de ce diamant noir qu’est « Nightsongs ».  

Eric Chemouny


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