LE NOISEUR

« Musique de chambre » – EP

(Dièse Productions / Un Plan Simple)

Sur les traces d’un Gainsbourg ou d’un Biolay, Le Noiseur est assurément un des personnages les plus iconoclastes de la nouvelle scène française…

Quatre ans après le remarqué « Du bout des lèvres », Simon Compocasso revient avec un EP de 5 titres, annonciateur d’un deuxième album à paraître en 2020.

Si l’expression « musique de chambre » désignait au XVIIème siècle des compositions destinées à être jouées par un petit nombre d’instruments solistes, l’auteur-compositeur-interprète l’a détournée pour signifier qu’il a conçu ses nouvelles chansons dans son petit appartement du XXème arrondissement de Paris. En bref, qu’il s’agit d’un disque construit avec trois bouts de ficelles dans l’intimité de sa chambre, toute en clair-obscurs, à l’image de son imagination et de ses sentiments contrastés, entre désespoir romanesque et exaltation euphorique.

Pour enfoncer le clou, il a choisi d’illustrer son EP d’une photo de lui, simplement assis sur son lit, en peignoir de soie et pantoufles Nike. Parce qu’il a beau jouer la carte de la proximité  et de la transparence créative, l’artiste n’en demeure pas moins facétieux, poseur et dandy avant tout. 

Cette visite guidée en 5 étapes de son intime intérieur, commence par « L’origine du monde », référence au fameux et scandaleux tableau de Gustave Courbet, ode à la femme ultra-sensuelle, enrobée de somptueuses nappes électroniques. S’enchaine « Aston Morphine », hommage à Françoise Sagan (qu’on entend sur le titre), sussuré en mode talk-over sur un texte où se télescopent les mots et s’entrechoquent les rimes : un petit bijou renvoyant aux grandes B.O des années 70, Ennio Morricone en tête.

Puis, « Dépression Nord » aux paroles impressionnistes et au climat cinématographique très « nouvelle vague » multiplie les images fortes à la façon d’un documentaire sur notre époque speed et chahutée. « Summer Slow 88 », ballade groovy et référencée avec son refrain volontairement hyper-sucré et sa production chaleureuse renvoie, quant à elle, aux grands slows sirupeux des 80’s.

Enfin, le tout s’achève sur l’autoportrait « Musique de chambre » résumant avec nonchalance et désabusion une démarche originale et un parcours à part sur des chemins de traverse.

Autant de climats très différents qui trouvent pourtant une certaine cohérence dans la voix singulière de Simon, alias Le Noiseur, et donnent envie d’explorer très vite les autres pièces de son désordre intérieur…

Eric Chemouny    


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