JEAN LOUIS MURAT
« Baby Love »
(Scarlett Productions / Le Label Pias)

Pour son 20ème album, le prolifique auvergnat a décidé d’explorer toutes les facettes et les turpitudes de l’amour, en nous livrant avec une sincérité désarmante, sans provoc’ aucune, un peu plus encore de son intimité et de sa vie amoureuse, de la mort d’un amour à la naissance d’un autre…
En plein chamboulement dans sa vie personnelle, alors qu’il déclare avoir écouté en boucle Earth Wind and Fire, il s’est attelé à écrire et composer 11 chansons, concentrées en 40 minutes, qu’il a voulu les plus simples et ramassées que possible, dans un format Pop direct et organique hérité d’une autre époque, et sur lesquelles il a joué de tous les instruments avec son vieux complice Denis Clavaizolle : “Dans le studio de Denis, mon mot d’ordre était de lui dire que nous étions en 1985, comme des débutants en quête d’un premier contrat discographique. Nous avons recherché la simplicité, avec des chansons au format 3’30.”
Tout juste ont-ils fait une place, au sein de leur solide couple artistique, à une guitare Pistachio dont le garçon aux yeux d’or est tombé amoureux. « C’est la nouvelle guitare de ma vie ! » s’amuse-t-il à dire, avec l’enthousiasme d’un adolescent envers une nouvelle conquête.
Retrouvant l’envie et l’inspiration originelle du jeune musicien qui chantait « Suicidez-vous le peuple est mort » en 1981, le sexagénaire reconnait : “En studio, je pensais d’ailleurs à la musique plutôt qu’aux paroles. J’ai presque découvert les textes au moment du mixage de l’album, un peu comme si leur sens m’avait échappé. Je constate que c’est de la chair à psychanalyse. Comme toujours dans mes disques, il est question d’amour finissant et d’amour débutant. J’ai souvent écrit dans cet état de suspension.”
En résulte assurément un de ses meilleurs disques depuis longtemps, qu’on pourrait qualifier – sans tomber dans le cliché – d’album du renouveau, et sur lequel brille d’une plage à l’autre, sa poésie brute et tourmentée sur fond de notes dansantes et solaires. Le contraste est saisissant et raccord avec le concept d’un album à double face, en dépit de sa trompeuse pochette rose flashy, balançant entre l’exaltation d’un nouvel amour (« La Princesse of the Cool », « La Reason Why », « Si je m’attendais ») et la mélancolie résignée de la fin d’un autre (« Troie », premier single, « Ça, c’est fait », « Réparer la maison »)…
Le tout chanté avec la nonchalance adolescente et le détachement habituel de celui que d’aucuns considèrent toujours comme la voix la plus sexy de la chanson française.
Eric Chemouny
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