VANESSA PARADIS

“Best of & Variations”

(Barclay / Universal Music)

En 2009, Barclay sortait le premier best of assez classieux de Vanessa Paradis, morceau de l’histoire de la pop française de “Joe le taxi” jusqu’à l’inédit de l’époque signé Gaëtan Roussel : “Il y a”, agrémenté de raretés et d’inédits, d’un somptueux coffret au format 45 tours avant la résurrection du vinyle, aux photographies d’archives splendides restées secrètes. Reprenant ce même modèle, mélange de tubes et d’inédits, le label réitère 10 ans après, multipliant les supports et les bonus comme ce DVD “live à l’Olympia” de sa dernière tournée (qui compte entre autres 7 Olympia, 3 Casino de Paris en 2019 et qui la mènera le 1er juillet sur la scène du Zenith de Paris).

Entre ces deux best of, une décennie de femme amoureuse a passé qui a donné naissance à deux albums seulement, se répondant vénéneusement, venant compléter la sélection de tubes existante (à laquelle il faut aussi rajouter “La Seine” du film “Un monstre à Paris” avec M) : “Love Songs” et “Les Sources”. S’accolant à tous les albums précédents, Ils laissent subsister le même sentiment que quand on la voit sur scène : dans cette partie best of, elle a été l’artiste de tous les hommes et pas des moindres au fil de ses albums qui ont chacun marqué une vie, une carrière, une histoire. Amie, amante, amoureuse, muse et partenaire irrésistible, Vanessa s’est entourée de Etienne Roda Gil, Serge Gainsbourg, Lenny Kravitz, Mathieu Chedid, Gaetan Roussel, Benjamin Biolay, Samuel Benchetrit l’amoureux et aujourd’hui Bertrand Belin et Marc Daumail de Cocoon qui signent l’inédit de rigueur, “Vague à l’âme soeur”, dessinant avec eux un parcours assez exceptionnel de tubes et d’albums qui en regorgeaient encore de plein d’autres.

La seconde partie, ses “Variations”, confirme cette colonie de talents masculins au service d’une muse atemporelle et toujours aussi évanescente avec une collection de chansons empruntées, ça et là, à des albums collaboratifs, des extraits d’émissions de télé, des musiques de films, éventail d’un talent et d’une générosité remarquable, qui achèvent de tracer le trait d’une artiste prolixe, curieuse, intelligente, restée cette pierre précieuse, devenue intouchable, du panthéon des stars, aussi rare que les cadeaux musicaux qu’elle nous propose sur ce second CD qui s’ouvre sur “Angora”, une chanson d’Alain Bashung.

Au fil des plages s’enchaînent des participations de dieux vivants, de dieux du ciel pour une déesse charnelle et sensuelle : elle chante Michel Berger, Léo Férré, Souchon, Chamfort, elle duettise avec Nekfeu, Daho, Ben Harper, Iggy Pop, Willy Deville ; elle invoque avec Alexandre Tharaud la reine Barbara et termine ses variations avec “Le tourbillon” dans la version originale de 1995 qui avait fait sensation à Cannes et qui a marqué l’histoire de la télévision, du cinéma et de la musique (rien que ça!) en faisant chanter avec elle Jeanne Moreau. Anthologique.

Comme son grand frère en 2009, cette collection élégante est enrichie de nouvelles photos inédites ou rares de chacune des périodes de Vanessa, semblant toutes la faire converger vers un retour aux sources : son paradis.

Gregory Guyot


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