PIERRE & GILLES

Les idoles à la Philharmonie

Ils ont photographié les plus beaux dieux grecs, les plus élégantes créatures, mais aussi les plus grandes icônes, d’hier et d’aujourd’hui. Pierre et Gilles, en créant un Olympe particulier dans l’art contemporain se sont imposés au fil de leurs expositions oniriques comme des peintres de la vie rêvée des gens. Malgré cette agora maintes fois exposée, jamais une exposition de leurs œuvres n’avait été uniquement dédiée à la musique et aux idoles de la chanson. C’est dire l’événement que propose la Philharmonie en recréant “La fabrique des Idoles” en son sein, un vrai petit coin de paradis extrait de leur incroyable maison de la banlieue parisienne. Nous étions invités à leur crémaillère où se sont retrouvés créatures, idoles et happy few dans une ambiance glamour et paillettes débridée…

A l’entrée, le carton qui représente Lio en madone est le sésame magique pour accéder à la visite très privée de l’exposition en compagnie de Pierre et Gilles qui sont rejoints par leurs prestigieux modèles, sublimés par le travail du duo.

Sylvie Vartan accompagnée de ses “filles”, Darina et Ilona (ndlr. la fille de David et d’Estelle Lefebure) s’extasie devant la pièce pailletée de bleue qui lui est entièrement dédiée. Hommage unique des artistes pour leur première idole, ils ont recréé une chambre de fan, constellée de dessins des artistes, de posters, d’objets de culte dédiés à la plus belle pour aller danser. La chambre, pièce maîtresse de cette exposition, diffuse une chanson inédite et exclusivement écrite pour l’occasion par Eric Chemouny et Pierre Lapointe (cf. notre article). Accaparée par les journalistes, Sylvie déclare son amour à Pierre et Gilles et s’émerveille devant chaque tableau.

Pierre Lapointe arrive à son tour, accompagné de Sébastien Delage moitié du duo Hollydays, qui plaisante sur la mise en scène de son ami en bucheron canadien. Juliette Armanet découvre elle aussi son tableau mais prend le temps de contempler le beau Pierre et sa copine Clara juste à côté. Justement, le rire de Clara résonne dans l’escalier et la voila qui ouvre grands les yeux devant l’autel reconstitué constellé de figurines, de photos, de statues, de bougies et de bibelots, transposition du la pièce maîtresse du salon des artistes de leur incroyable maisonnette.

On croise aussi Lio, heureuse de retrouver ceux qui l’ont tellement magnifiée et participé aussi à façonner son image au milieu des années 80 en réalisant plusieurs de ses pochettes. Loly Wish, popinup acidulée pose devant son tableau, et puis au détour des oeuvres, on croise Marie France, plus discrète, Leonard Lasry, Elisa Point, Jack Lang, Dani, Caroline Loeb…

Pierre et Gilles, si discrets et timides savent trouver les mots pour chacun, posent volontiers pour tous les photographes et répondent aux journalistes. Toujours à deux, inséparables et aimants qui rendent cette fabrique des idoles terriblement humaine.

Si le beau monde se presse dans les salles sombres qui contrastent avec les oeuvres lumineuses, c’est bien sûr aux murs de la Philharmonie que tout se passe en réalité, à savoir un mélange acidulé d’idoles francophones côtoyant les stars du monde entier : Stromae, Michael Jackson, Rose Laurens, Boy Georges, Sheila, Madonna, Arielle Dombasle, Kylie Minogue, Conchita Wurst, Françoise Hardy, Nina Hagen, etc. magnifique témoignage d’une vie de passion, de dévouement, d’admiration. Chacun y trouvera ses idoles, ses autels, ses recueillements et ses extases. Entre les objets d’une vie et les rêves d’étoiles, Pierre et Gilles se dévoilent une fois de plus et mettent à nu ce cœur qui bat en chacun de nous. Cette Fabrique des idoles est aussi la fabrique de nos émotions.

Gregory Guyot
Photos : Pierre Olivier Signe (DR) / Eric Chemouny (DR/JSM) / Gregory Guyot (DR/JSM)


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