THIERRY AMIEL

La scène du coeur

En avant-première de la sortie de son nouvel album, « Artefact », paru le 27 septembre, Thierry Amiel a fait un très beau cadeau à ses fans qui lui sont restés toujours aussi fidèles avec une présentation live unique, où il a interprété pour la première fois ses nouvelles chansons mais aussi quelques anciennes. C’était le 18 septembre dernier. Nous y étions, et l’émotion est restée intacte…

La dernière fois qu’on a vu Thierry Amiel chanter devant son public, c’était en petit comité à L’Hôtel de Sers pour une résidence intimiste à l’occasion de la sortie de son troisième album « Où vont les histoires », en mai 2010, avant qu’il ne disparaisse pour mieux revenir, 9 ans après, en 2019, avec un nouvel album qu’il a entièrement imaginé et construit, « Artefact ».

En Juin dernier, nous le retrouvions sur le tournage de son dernier clip, « Détends-toi », annonciateur de son retour et de la sortie de cet album qui réconcilie la grande variété française avec une pop futuriste (cf. notre chronique album) . Après une longue introspection et quelques voyages initiatiques, Thierry Amiel a mûri, il s’est affirmé en tant qu’artiste adulte, débarrassé de l’insouciance juvénile de l’époque « Nouvelle Star », sans pour autant avoir perdu de sa fraîcheur et de sa candeur. Au cour d’une longue interview, où nous avions remonté le temps avec lui, Thierry Amiel s’était confié sur cet album « Artefact » et sur l’histoire qui recommence avec lui. Après « Détends-toi » et la sortie récente d’un second single, « Fantôme », le chanteur présentait au Nouveau Casino et pour la première fois ses nouvelles chansons mais aussi quelques anciennes.

La file d’attente de fans devant la petite salle parisienne du 11e arrondissement s’allonge de minutes en minutes : certains attendent depuis des heures pour être les mieux placés, afin d’accueillir et célébrer le retour de l’idole qui les avait laissés presque sans nouvelle, mis à part quelques échanges sur les sites qui lui sont toujours dédiés et que le chanteur suit avec bienveillance. Dans la foule, on reconnait ceux de la première heure, ceux qui étaient là au Pavillon Baltard, ou en bas de sa maison de disques, BMG, l’attendant patiemment des heures durant, ceux qui ont parcouru la France pour le voir chanter et l’entendre, ceux qui l’ont applaudi au Palais des Sports (le Dôme de Paris désormais) dans « Adam et Eve », les fidèles et les nouveaux venus aussi, des plus jeunes, des ados.

Lors de notre rencontre en juin dernier, il nous avait d’ailleurs confié qu’il était ému et touché par la fidélité de son public et qu’il était impressionné que certains fans allaient même se déplacer de très loin pour venir l’applaudir au Nouveau Casino. Lui, si peu bavard, si discret, aura un mot particulier pour eux sur la scène.

Toujours aussi simple et sobre, celui que le temps n’a pas changé et lui a conservé sa voix parfaite et intacte entre en scène au son de son premier single, qui ouvre l’album, « Détends-toi ». durant près d’une heure et demie, il va égrainer 10 des douze titres de cet album (ndlr. sauf « Diktats » et « Sans dormir ») mais aussi ses plus grands succès : « Les mots bleus » bien sûr qui viendra clore la setlist de la soirée dans une version déchirante, sans doute la meilleure qu’il n’ait jamais interprétée jusqu’à ce jour. Mais aussi « Coeur sacré » le titre écrit par Daniel Darc, premier single de son deuxième album et « De là-haut » du même opus, « Je regarde la-haut » extrait de son premier album « Paradoxes » et « Où vont les histoires ? » titre éponyme de son troisième album, soulignant élégamment en 5 titres les grandes étapes d’une carrière atypique, libre et libérée.

Si ces succès étaient très attendus et même souhaités ce soir, c’est la curiosité et l’excitation des nouveaux titres qui emporte le public, lequel joue des coudes devant la scène pour ne rien perdre de ce grand retour. Malgré quelques petits problèmes de sons et de micro, ça et là, les nouvelles chansons de Thierry Amiel à la production plus complexe que ses précédents albums, prennent sur scène toute leur puissance : « Tes silences » (le titre qui clôt l’album) est ici totalement sublimé et transcendé par une interprétation bluffante où la voix bouleversante qui embrase le Nouveau Casino mais aussi « Monroe », immédiatement plébiscité à en croire la ferveur du public, ou encore « Mustang » et sa fuite en avant musicale jubilatoire.

On regrettera les problèmes d’ajustement sur le titre « Dans la musique » nous privant des échos de son refrain tubesque que le public aura ainsi redécouvert sur l’album mais qui n’effacera pas la conviction que cet artiste-là reste exceptionnel tant la qualité de ce qui a été présenté comme un petit showcase cache en réalité un grand concert intense et fort, prêt à (re)conquérir les routes de France.

Gregory Guyot
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4 commentaires sur «  »

  1. Merci pour ce bel article reflétant si justement le talent de cet artiste qui mériterait tellement une plus grande reconnaissance et notoriété !
    Vous êtes toujours au top JSM !

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