PIERRE LAPOINTE

« Pour déjouer l’ennui »

(Audiogram / Columbia / Sony Music)

Deux ans à peine après l’excellent « La science du coeur », réalisé avec David-François Moreau, dont l’aventure s’est achevée sur scène aux dernières Francos de Montréal dans une somptueuse version symphonique, le prolifique Pierre Lapointe est déjà de retour avec « Pour déjouer l’ennui » un 8ème album de chansons originales, réalisé cette fois par son ami de longue date, le français Albin De La Simone.

A l’origine de ce nouveau projet dans sa foisonnante discographie, Lapointe évoque l’envie de proposer des chansons s’inspirant des grands classiques de la chanson francophone, qui pourraient s’apparenter à un bouquet de berceuses pour « petits enfants devenus grands ».

C’est dans cet objectif que dès août 2017, il réunissait l’arrangeur et quelques amis musiciens en studio à Montréal. En plus de quelques titres composés en duo avec Albin de La Simone, Pierre a associé à sa petite entreprise artisanale plusieurs autres collaborateurs et amis québécois : le troublant Hubert Lenoir, Daniel Bélanger, Philippe B, Amélie Mandeville, Julien Chiasson et Félix Dyotte.

En plus d’un somptueux duo avec Clara Luciani, « Qu’est-ce qu’on y peut », variation sur le thème du désir et de l’attraction des corps, qu’on a pu notamment écouter en Live lors du concert à l’Olympia de la belle en septembre dernier, l’opus compte 11 autres chansons toutes aussi réussies, et d’une grande cohérence, à l’image de l’artiste, mélodiste surdoué, et génial poète, toujours en proie à une irréversible et contagieuse mélancolie, doublée d’une ironie irrésistible.

Le choix volontairement minimaliste des arrangements ne donne ici que plus de puissance encore aux chansons, et à l’interprétation méticuleuse et pleine d’émotion de l’artiste. Il suffit d’écouter la nouvelle version de son classique « La plus belle des maisons » (assurément une de ses plus belles et émouvantes chansons), pour se laisser convaincre par la pertinence de l’association avec Albin, qui apporte une « french touch » bienvenue dans son univers d’ordinaire plus sophistiqué.

D’autres nouvelles chansons toutes aussi poignantes et réussies complètent cette nouvelle carte du tendre d’un de nos artistes francophones majeurs, dont les splendides « Un coeur qui saigne », « Le monarque des Indes », « Je connais le chemin », ou « Vivre ma peine », ne sont que quelques brillants éclats d’un diamant musical d’une grande pureté. 

N.B : en concert aux Folies Bergère à Paris, le 30 mars 2020.

Eric Chemouny

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