ALMA FORRER

« L’année du loup »

(BMG)

Découverte au Grand Studio de RTL, en première partie de Vianney ou de Benjamin Biolay, ou encore en duo avec Baptiste W. Hamon, la diaphane et délicate Alma Forrer publie enfin un premier album au titre aussi inquiétant que littéraire : « L’année du loup ».

Auteure-compositrice-interprète à part entière, la belle a néanmoins ponctuellement collaboré ici avec Renan Luce, Thousand ou Mustang, pour un album de toute beauté, parfaitement équilibré, savamment construit et réalisé par Ben Christophers (cf. Bat for Lashes, Nakhane, Françoise Hardy…). Et avouons-le tout de go, depuis la découverte de Juliette Armanet ou Clara Luciani, il y a longtemps que nous n’avions eu un tel coup de coeur pour un album de chanson française au féminin.

Car du titre d’ouverture, le très sombre et poétique « N’être que l’hiver », aux plus rythmiques et addictifs extraits « Conquistadors » et « L’année du loup », tous deux bénéficiant de clips inventifs et luxueux, en passant par la plus intimiste et classique « La raison de mon retard » (signée Renan Luce), Alma brille par le charme de sa voix d’une grande pureté, et avantageusement mise en avant par une production moderne et minutieuse, la qualité d’écriture de ses chansons d’une remarquable diversité mélodique, entre Pop française estampillée années 80’s et ballades introspectives inspirées du Folk américain.

Alma parle sans détours de désir physique, de lèvres gourmandes, de peaux qui se touchent, de cheveux au vent, de garçons améthystes comme des proies, avec une fraicheur désarmante. Toute entière tournée vers la question amoureuse, elle se révèle en 10 titres (+ un remix Disco très réussi de « Conquistadors ») comme une nouvelle héroïne téméraire et affranchie, à la fois libre et mystérieuse, avec beaucoup de sensualité et de magnétisme.

Avec son physique rappelant celui d’une Isabelle Adjani ou d’une Marie-France Pisier à leurs débuts, son phrasé un brin appuyé à la façon des actrices de la Nouvelle Vague, Alma Forrer ne devrait pas tarder à séduire les amateurs de belles chansons au climat cinématographique.

On ne sait pas si 2020 sera « l’année du loup », mais elle sera assurément l’année d’Alma Forrer, la fille aux cheveux d’argent.

Eric Chemouny

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