JAIN

reprend les armes !


A 26 ans à peine, et après le succès de son premier album « Zanaka » (2015), Jain ouvre le bal des sorties d’albums phares de la rentrée avec « Souldier », un nouvel opus très réussi, installant plus que jamais sa griffe musicale et promis au même triomphe. A cette occasion, JSM revient sur le parcours sans faute et atypique du petit soldat pacifiste de la world-pop music et sur ce qu’il est désormais permis d’appeler « le phénomène Jain »…

JSM 12 Je Suis Musique JAIN par Paul et Martin (1)

« Souldier » est un album écrit sur la route. Il a traversé lors de son écriture, différents pays et différentes inspirations. C’est un album que j’ai voulu sortir rapidement, pour qu’il me ressemble le plus possible. Ayant largement mis en avant l’adolescence ainsi que la rumba congolaise lors de « Zanaka », ici j’ai voulu me dévoiler davantage. Le but était d’élargir les influences, celle de l’enfance, comme celles d’aujourd’hui. Je suis fan du flow de Kendrick Lamar, de la douceur de Tito Puente, de l’élégance de Fairuz, des mélodies de Bob Marley, et parmi toutes ces musiques que j’aime, j’ai essayé de trouver la mienne. C’est comme cela que « Souldier » est né, l’envie de mélanger ce qui me plait. L’envie aussi de traiter de sujets actuels ou intemporels et surtout de vivre avec mon temps, rapidement. J’ai eu la grande chance pour cela de travailler avec une équipe de mélomanes incroyables, d’une culture musicale rare, mon manager ainsi qu’avec le grand musicien et artiste Maxim Nucci ».  Ainsi Jain présente-t-elle son nouveau disque, conçu au fil de concerts ayant ponctué quelque 200 dates de tournées en deux ans, suite au succès de « Zanaka », son premier opus contenant les tubes « Come » et « Makeba » encore sur toutes les lèvres.

JSM 12 Je Suis Musique JAIN par Paul et Martin (3)

 

Il faut dire que depuis toute petite, les voyages, elle connait, au point de se définir comme une artiste et une citoyenne du monde. Fille d’une famille d’expatriés, elle a passé une partie de son enfance à Pointe Noire, au Congo, se nourrissant des influences musicales de ses parents (Aretha Franklin, Janis Joplin, Otis Redding…) avant de voler elle-même de ses propres ailes et de composer et enregistrer ses premiers morceaux à base de guitare et batterie, grâce à l’aide d’un ami de lycée, affectueusement surnommé « Monsieur Flash », disposant chez lui de matériel de studio et passionné de rumba : « La soul de mes parents, et mes années africaines sont ancrées en moi. Ma musique a toujours été pleine de couleurs ».

C’est ensuite à Abu Dhabi, dans les Emirats Arabes, qu’elle suit ses parents et s’ouvre du coup à d’autres courants musicaux. Elle apprend à maitriser les percussions orientales, sous l’influence notamment de la grande chanteuse Fairuz. « J’ai eu une jeunesse déroutante. J’ai vu des choses qui m’ont permis de savoir sur quelle planète je vis, avec ses différences. Cela me permet de garder la tête froide »… On comprend mieux sa grande maturité pour son jeune âge, tout autant que son bon goût artistique, sa détermination, sa belle culture musicale, son humanité et sa simplicité non feinte, malgré la pression qui a entouré son succès si rapide et exponentiel. Autant de qualités qui s’expriment en filigranes dans sa musique, mais aussi dans l’univers visuel qu’elle a développé, des pochettes de disques, aux clips incroyablement réussis, inventifs et ludiquement graphiques. Les plans ultra-léchés de l’éblouissant « Makeba » tourné sous le soleil d’Afrique du Sud, sont à ce titre, encore dans toutes les rétines. Sans oublier son style vestimentaire identifiable entre mille, et imité par des tas de filles de sa génération aujourd’hui. De la petite robe noire sage à col blanc, sur le premier opus, à la combinaison bleu électrique plus martiale et affirmée, Jain sait qui elle est, où elle va, et le chemin qu’elle entend emprunter pour y arriver. On comprend pourquoi elle inspire les plus grands stylistes, à commencer par Agnès b., styliste et partenaire historique à l’origine du fameux « look Jain ».

JSM 12 Je Suis Musique JAIN par Paul et Martin (2)

Mais au-delà des questions d’image, certes indissociables d’un artiste à l’heure des réseaux sociaux, l’univers de Jain, c’est avant tout une voix fraîche aux relents adolescents, des chansons et un style musical, qui n’auraient pas eu la même couleur sans la rencontre avec le producteur Yodelice, alias Maxim Nucci, qui la signe sur son label Spookland, pour le fameux « Zanaka », signifiant « Enfant » en malgache, sorte de journal intime d’une artiste aux multiples expériences de vie, et comme sortie trop vite de l’enfance.

On connait la suite, « Zanaka » est triple disque de platine, alors que Jain est consacrée interprète féminine de l’année aux Victoires de la Musique en 2017, tout en étant nominée aux Grammy’s Awards à New-York en 2018. Car de Nashville à Los Angeles, Jain fait partie des rares artistes français à connaitre une certaine reconnaissance artistique Outre-Atlantique : « Là-bas, il a fallu convaincre. J’avais l’impression de retrouver une base », admet-elle. Elle sera d’ailleurs de nouveau en tournée nord-américaine dès cet automne, de San Francisco à Vancouver ou Seattle…

En attendant, c’est à son public français qu’elle confie aujourd’hui ce « Souldier », habillé d’un somptueux visuel, renvoyant à l’oeuvre de Folon. Toujours conçu avec Yodelice, et exprimant plus que jamais son amour du rythme, des rythmes même, tant ils sont présents et diversifiés, même si l’Afrique reste chère au coeur de la jeune toulousaine. A commencer par le titre « Oh Man », sur lequel elle a choisi d’être accompagnée du dora malien Sidiki Diabaté, fils de la légende Toumani. « Je voulais évoluer aussi, aller au-delà de ce qui me suit toujours. cette fois, il y a un mélange », justifie-t-elle dans une quête artistique de tous les instants.

En véritable petit soldat de la World-Pop, et loin de se reposer sur ses lauriers, c’est la fleur au fusil que Jain a décidé de présenter ce nouvel album, en lançant un premier extrait très réussi « Alright », doublé d’un clip ne dépareillant pas avec son univers visuel et déjà multidiffusé sur France 2, chaîne partenaire du projet. Mais surtout, elle a testé ses nouvelles créations cet été lors de festivals, notamment aux Francos de la Rochelle (voir notre reportage dans ce numéro). Et comme l’originalité est aussi sa marque de fabrique, elle a proposé à ses fans pendant toute une semaine, une vidéo lyrics de sept de ses chansons, à commencer par « Oh Man ». Histoire sans doute de rappeler au passage que pour la jeune prodige, le poids des mots compte autant que le choc des images… Message reçu, chère Jain !

Eric Chemouny.

Crédit photos: Paul et Martin (D.R. / Sony Music)


Poursuivez la lecture de ce numéro 12 de JE SUIS MUSIQUE :

Cliquez sur les artistes de votre choix pour accéder aux articles :

EDDY DE PRETTO / JAINLES FRANCOS DE LA ROCHELLE 2018 / VERONIQUE SANSON / JANE BIRKIN  / BIGFLO & OLI / ALBIN DE LA SIMONE / BENJAMIN BIOLAY & MELVIL POUPAUD / HOLLYDAYS / LE FNAC LIVE FESTIVAL 2018 / TANDEM FESTIVAL A TOKYO / DISCORAMA #12

JSM 12 JE SUIS MUSIQUE JESUISMUSIQUE

Vous cherchez un artiste en particulier?

Cliquez ici, sur JSM ARCHIVES , vous y trouverez le sommaire intégral de tous nos numéros, tous nos artistes, tous les articles…

_

Suivez JE SUIS MUSIQUE tous les jours sur Instagram , sur Facebook  , sur Twitter et retrouvez nos playslists sur Deezer et sur YouTube.

La passion pour la musique se partage. Je Suis Musique aussi. N’hésitez pas à partager nos articles et nos liens si vous avez aimé, si vous voulez faire découvrir un artiste, ou à nous laisser un commentaire, à liker, à vous abonner, à en parler autour de vous.

Un commentaire sur «  »

  1. Ping : JSM #12

Laisser un commentaire