3 drôles de dames au Japon
partie 1
SYLVIE VARTAN
Bons baisers de Tokyo…
La chanson française et plus particulièrement les chanteuses françaises déchaînent les passions au Japon. Du début des années 60 où d’ambitieuses blondes faisaient figure de créatures extra-terrestres, jusqu’à nos jours où les piquantes brunes ne comptent pas pour des prunes, circule une folie contenue et respectueuse qui inspire jusqu’à la vie quotidienne des japonaises en vogue. En quelques semaines, ce sont 3 icônes, 3 générations de femmes, qui sont allées représenter notre chanson hexagonale au Japon : Sylvie Vartan, Charlotte Gainsbourg et enfin la nouvelle venue, Juliette Armanet. Elles devaient se produire sur scène à quelques jours d’écart seulement, mais face au succès de ses concerts au Grand Rex, Sylvie a du reporter sa tournée nippone à fin mai-début juin tandis que Juliette et Charlotte ont séduit Tokyo respectivement les 8 et 9 avril dernier. C’est donc avec une grande fierté, que nous vous offrons ces quelques cartes postales musicales du Pays du Soleil Levant.
Depuis ses débuts dans les années 60, Sylvie Vartan est, avec quelques rares autres, une des artistes françaises les plus adulées par le public japonais, au point que ses tubes « La plus belle pour aller danser » ou « Irrésistiblement », y sont toujours considérés comme de véritables hymnes, emblématiques de la culture hexagonale et d’une certaine idée de la femme française…
Fidèle au Pays du Soleil Levant, la blonde icône y a depuis beaucoup chanté et elle y est revenue y présenter son nouveau spectacle le 31 mai à Osaka, et le 1er juin à Tokyo.
Pour fêter ce grand retour, Je Suis Musique revient en photos-souvenirs sur le voyage nippon et sur la série de concerts-marathon qu’elle avait donnée en 2013, entre Tokyo et Osaka avec pas moins de deux concerts assurés par jour ! Nous avions alors eu le privilège d’accompagner Sylvie et pu mesurer son extrême popularité.
A commencer par notre chauffeur de taxi, un homme d’une cinquantaine d’années, qui nous conduisait vers la salle en nous chantant dans une français très approximatif “La plus belle pour aller danser”, avant de nous avouer être resté très amoureux de sa “Shiroubi Baroutane”. Un peu plus tard, nous rencontrions celle que l’on surnomme affectueusement “Balanciaga”, une fan d’une soixantaine d’années toujours assise au premier rang, si fière de recevoir Sylvie dans son propre pays, et qui la suit dès qu’elle le peut, un peu partout dans le monde (on la retrouvera d’ailleurs l’année suivante aux Folies Bergères où elle avait fait le voyage à Paris uniquement pour Sylvie… alors qu’elle n’avait pu acheter de billet ! Chanceuse, elle finira par en dénicher une sur place).
Entre les japonnais que nous avions croisés au quotidien (les serveurs dans les restaurants, les réceptionnistes, les épiciers, etc.) et les plus fidèles fans nippons qui se mélangeaient aux français qui avaient fait le voyage pour l’occasion, on trouvait dans la salle, des hommes d’affaire grisonnants, des jeunes filles en admiration devant l’élégance à la française, de vrais mélomanes et de fins connaisseurs de la culture musicale, en particulier celle de la France. Un public attentif, concentré, sage.
Grâce à un choix de chansons absolument parfait, Sylvie Vartan a continué de séduire tout au long de ces nouveaux concerts, ce public resté si exigeant. Comme pour lui faire honneur, dans cette très belle salle du Billboard en grappe, située dans un étage élevé d’un immeuble très chic du quartier de Roppongi où était servi un dîner pour l’occasion, Sylvie arrive au milieu de son public, descendant le grand escalier, traversant les tablées et rejoignant la scène et ses musiciens.
Impeccable en smoking blanc comme en costume noir selon les jours, elle dégage une émotion à fleur de peau, émotion maîtrisée comme aux premiers instants d’une si belle carrière, dans le silence respectueux d’une salle accrochée toute entière à ses mots, à ceux des autres, à l’instar de sa bouleversante reprise de “Mon Enfance ” de Barbara ou de “Quand on n’a que l’amour” de Brel, deux versions qui suspendent le temps qui passe et qui viennent enrichir d’autres moments intenses tels que “Sous ordonnance des étoiles” ou “La Maritza” pour ne citer qu’eux.
L’autre hommage que Sylvie rendra à ce pays qui l’aime tant, en guise de modeste remerciement, est une version en japonais de “Renown”, qu’elle chantait dans une publicité made in Japan pour des chaussettes en 1967 et que le public n’a pas oublié : légèrement plus débonnaire, il la reprend volontiers avec la star française.
En retour, les organisateurs lui font la surprise de faire monter sur la scène un alien de latex apparemment très connu et aimé des japonais, dont le nom a été inspiré par Sylvie : Alien Vartan (!), ce qui ne manque pas de la surprendre et l’amuser.
Chaque concert se termine par une standing ovation généreuse, quelques larmes, des sourires, de l’admiration et beaucoup de fleurs. Et puis, Sylvie s’en va comme elle est arrivée : parmi ceux qui l’aiment.
5 ans après ces au revoirs, Sylvie Vartan est retournée, comme irrésistiblement aimantée vers ce pays et ce public si dévoué, pour lequel elle restera toujours la plus belle pour aller chanter…
Eric Chemouny & Gregory Guyot.
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Crédit Photos: Gregory Guyot (D.R./ @I_am_Gregg/ JSM) prises au Billboard, à Tokyo entre le 7 et le 9 février 2013.
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Setlist Japon 2013: La vie d’artiste / Sur un fil / Et maintenant / Ebony and Ivory / Renown (publicité japonaise à laquelle Sylvie prêta sa voix dans les 60’s) / Irresistiblement / La Maritza / Mon enfance / Sous ordonnance des étoiles / La plus belle pour aller danser / Le temps du swing / L’amour c’est comme une cigarette / Les chemins de ma vie / Gone Gone Gone / Quand on n’a que l’amour / Nicolas (en rappel à Osaka).
Les concerts ont eu lieu les 7, 8 et 9 février 2013 (matinée et soirée), au Billboard de TOKYO et le 11 février 2013 (matinée et soirée) au Billboard d’OSAKA
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Maurane / Françoise Fabian / Sylvie Vartan / Charlotte Gainsbourg / Juliette Armanet / Kumisolo / Brigitte / Véronique Sanson / Florent Pagny / Pomme / Hoshi / Un soir aux 3 Baudets / Concertorama#10 : Julien Doré, Tim Dup, Eric Serra , Emily Loizeau / Discorama#10: Calogero, Charlotte Cardin, Mariscal, Coeur de Pirate, Pomme, Zazie, Arnold Turboust.
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