CONCERTORAMA

La musique se vit. Live.

édition JSM#9 . 28.04.18.


La musique s’écoute, la musique se voit, la musique se vit. Live. Quand les artistes entrent dans la lumière, ils sont face à nous, ils offrent leurs chansons et les font voyager avec nous. CONCERTORAMA, c’est un panorama non exhaustif des concerts du mois, de ces espaces temps où la musique, l’artiste et les fans ne font plus qu’un, dans une fulgurance d’émotions et d’instants suspendus et exaltés.

Parmi toutes nos rencontres de scènes et pour ce premier rendez-vous, nous avons choisi de partager avec vous les spectacles de Juliette Armanet, Sylvie Vartan , Orelsan, L. Raphaële Lannadère, Barbara Carlotti et Gael Faure.


20 avril 2018 à la Gaîté Lyrique

JULIETTE ARMANET

C’est sans doute la date la plus intime de la tournée « Petite Amie » que Juliette Armanet a présenté ce soir-là à la Gaîté Lyrique, dans le cadre de ArteConcert Festival, à quelques centaines de privilégiés.

A date exceptionnelle, surprise exceptionnelle : après une heure et demie de show, Juliette Armanet a invité « ceux qui veulent » à la rejoindre dans le foyer de la Gaïté Lyrique pour un rappel intimiste où l’attendait en plein milieu, un piano, au plus proche d’un public très chanceux.

« Je me déplace toujours avec des caméras » plaisante -t-elle avant d’interpréter un très sensible « A la folie » suivie d’une seconde version de « L’amour en solitaire » et tandis que les caméras s’arrêtent de filmer, elle improvise un extrait de « J’te l’dis quand même » de Patrick Bruel, repris en cœur par la foule dans laquelle elle ira se fondre après sa dernière note. Magique.

Gregory Guyot

crédit photos: Delphine Champion (D.R. / @Del1997 / JSM) 


16 mars & 14 avril 2018 au Grand Rex à Paris

SYLVIE VARTAN

En septembre dernier, Sylvie Vartan triomphait à l’Olympia, le temps d’un concert rouge et or, revenant sur une carrière menée tambour battant pendant près de 57 ans. Au programme de ce show conçu et produit par son époux Tony Scotti, deux copieuses parties bien distinctes : l’une autour de ses tubes yéyés des 60’s, jouant sur la nostalgie, l’innocence et l’énergie emblématiques de ces tendres années, l’autre autour de ses tubes des années 70, 80 et 90, faisant toutefois l’impasse sur des années 2000-2010, pourtant toujours très actives et riches en collaborations. Le tout, à grand renfort d’images d’archives (montages vidéos de ses shows à l’américaine, photos d’époque, couvertures de magazines…) et habillé de somptueux éclairages de Jacques Rouveyrollis.

Suite à ce succès et alors qu’une nouvelle date au Rex était programmée, est tombée la nouvelle de la disparition de Johnny, l’idole des jeunes, celui dont elle a partagé la vie pendant près de 20 ans. La France entière a tellement vibré au rythme de leur histoire d’amour, marquée par la naissance d’un fils, David, et ultra médiatisée avec ses hauts et ses bas, que la Star ne pouvait revenir sur scène sans rendre un dernier hommage à celui avec lequel elle a aussi partagé tant de rendez-vous artistiques.

Si bien qu’au Grand Rex, en mars et avril dernier, sans rien toucher à la formule initiale de son show déjà très généreux, Sylvie nous offrait une « troisième partie » toute entière dédiée à son premier amour : entre pudeur et émotion, elle reprenait avec une puissance vocale étonnante des tubes Rock’n’Roll mettant le feu au Grand Rex (« Gabrielle », « Noir c’est noir »…), mais aussi des ballades emblématiques de la carrière de Johnny, de « Retiens la nuit » à « Que je t’aime… », ou « Sang pour sang », dans une communion totale avec ses fans. Point d’orgue de ce dernier rendez-vous d’amour entre les deux légendes, un duo virtuel sur leur tube « J’ai un problème », faisant écho à leur medley sur les grandes chansons françaises qui clôturait en vidéo un concert qui restera gravé dans l’histoire et dont on attend désormais impatiemment le DVD.

Eric Chemouny.

Setlist : Le bon temps du Rock’,’Roll / Quand tu es là / C’est bon de vous voir / Mister John B / Love Has Laid His hands On Me / Est-ce que tu le sais ? / Chance / En écoutant la pluie / Tous mes copains / Danse-là chante-là / Il revient / Irrésistiblement / La plus belle pour aller / Par amour, par pitié / Comme un garçon (Francais/ Italien) / Donne-moi ton amour / Intro « Dancing Star » / Danse ta vie / Bye Bye Leroy Brown / Solitude (le 16/3 seulement) / Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes ? / Merveilleusement désenchantée / Le piège / Je n’aime encore que toi / C’est fatal / L’amour, c’est comme une cigarette / intro L’orient Express / La Maritza / Nicolas / I Don’t Want The Night To End / Hommage à Johnny : Film intro sur L’idole des jeunes / Tes tendres années / adaptation La plus belle pour aller danser (version 1996) / J’ai un problème (duo virtuel avec Johnny) / Retiens la nuit / Elle est terrible /Je veux te graver dans ma vie /  Gabrielle / Sang pour sang / Noir c’est noir / Que je t’aime / L’hymne à l’amour / Non je ne regrette rien (extraits video Olympia 2009)

Sylvie Vartan par Audrey Vauvillier Je Suis Musique JSM

Crédit photo: Audrey Vauvillier (D.R./ Sony Music)


5 avril 2018 aux Etoiles de Paris

BARBARA CARLOTTI

Alors que venait de sortir son splendide 5ème album « Magnétique », par le miracle du crowdfunding, l’inclassable Barbara Carlotti investissait la scène des Etoiles à Paris.

Après une première partie assurée par le convaincant duo Jalsaghar, elle est apparue souriante en dépit du stress, élégantissime et comme venue d’une autre époque avec sa longue chevelure blonde et sa robe fourreau métallisée hyper glamour.

Si elle recevait son complice de toujours Bertrand Burgalat, sur le très Pop « Tout ce que tu touches », c’était l’occasion idéale de découvrir en Live les petites merveilles composant « Magnétique », chantées ici comme toujours d’une voix d’une grande clarté et d’une grande précision (« Voir les étoiles tomber », premier extrait, « Radio mentale sentimentale », « Plaisir ou agonie », « La beauté du geste »…).

C’était aussi celle de redécouvrir quelques anciens titres (« L’amour, l’argent, le vent » sur lequel elle se perd un peu dans les paroles dans le tourbillon de l’émotion…), et enfin sa reprise nostalgique et pleine d’humour de «Reality » de Richard Sanderson (chanson culte d’une génération, extraite de la BOF « La boum »), qu’elle appelait le public à chanter avec elle.

Heureuse de ce retour réussi, c’est en débouchant une bouteille sur scène que cette autre Barbara de la chanson fêtait ce premier concert complet. Du coup, elle sera de retour sur scène à Paris, le 4 décembre 2018 à la Gaîté Lyrique. Mais en attendant, n’hésitez pas à lire et relire son questionnaire de Proust dans ce numéro

Eric Chemouny

Crédit photos : Eric Chemouny (D.R./ JSM) 


29 mars 2018 aux Bouffes du Nord

L. est RAPHAËLE LANNADERE

L. a changé de nom. L. est Raphaële Lannadère… et l’inverse est vrai aussi… C’est étrange cet état civil caméléon! Mais pas autant que cet état scénique, dont l’ombre bien présente remplit le théâtre des Bouffes du Nord : il faut s’y (re)faire : Raphaële Lannadère est donc  L. … ou plutôt « Elles » tant la chanteuse change de visage à chaque chanson pour mieux incarner un tour de chant sur la corde sensible des sujets de notre époque qui ne le sont pas moins.

Émue, distraite parfois et touchée souvent par un accueil très bienveillant, L. s’en amuse aussi mais sa rigueur reprend le masque de l’interprète exaltée qu’elle est, qu’elle joue, se contorsionnant derrière son micro pour mieux dessiner les blessures et les souvenirs qu’L. chante. Sa voix, d’une clarté, d’une justesse implacable touche en plein cœur.

Accompagnée de 3 musiciens à la fois complices et contenus, celle qui se fait trop rare dans le paysage délicat de cette chanson vérité, enchaîne 17 superbes chansons d’un répertoire exigeant, entre les ombres et les lumières du théâtre joliment décrépi, nous projetant dans un cabaret d’Outre-Rhin à la manière d’un ange bleu devenu feu. Totalement captivant.

Gregory Guyot

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Setlist: Vertige / Tempête / La Meuse / Mon Enfance / La Micheline / Sur mon île / Tant pis / Pareil / Tu dors / Love came here / Laisser passer / Petite / Ne me libérez pas / Orlando / Ta ville / encore : Je fume.

Crédit photos: Gregory Guyot (D.R./ @I_am_Gregg / JSM)


 26 mars 2018 à l’AccorHotelsArena

ORELSAN

C’est le second concert à l’AccorHotelsArena du Maître Orelsan, porté par un bouche à oreille dithyrambique, qui affiche complet aussi ce soir. Récompensé par 3 Victoires de la Musique cette année, Orelsan vient de passer un nouveau cap. C’est ainsi que le public l’accueille en gourou moderne sur son titre « San »  qui ouvre un show  généreux, démesuré et libre.

Orelsan revient en terrain conquis devant une jeunesse électrique et monolithique, se fondant dans un impressionnant mur digital représentant la façade d’un immeuble d’une cité terne. Il apparaît, si petit dans ce décor mais tel un super héros, sort de cet écran pour devenir bien réel et haranguer les foules de droite à gauche avec une insolence adolescente, l’incorrection d’un enfant très aimé à qui tout est permis et la décontraction du caïd d’école qui déroutent parfois mais qui crée un vrai personnage qui reste extrêmement professionnel, laissant quelquefois, s’exprimer une émotion à fleur de peau, assez touchante.

Entouré de ses amis, Ibeyi, Maitre Gims et bien sûr Gringe pour un moment « Casseur Flowteur » très attendu, Orelsan aligne des titres qui ne cèdent à aucune concession, qu’il parle du métier, de la société, du monde, de sa famille ou des anciens, rien ne lui fait peur et aucun sujet ne lui résiste, sans peur et sans reproche.

Orelsan divise. Il a toujours divisé mais que l’on aime ou pas, il a le talent de mettre les bons mots sur ses idées brutes et sans filtre qui passent grâce à un caractère faussement bougon très attachant et au final assez sympathique, dont la narration presque cinématographique construit un show d’une liberté exacerbée et qui fait du bien. Remarquable.

Gregory Guyot

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Setlist : San / Basique / Différent / Jimmy Punchline / Courez courez / La pluie / Zone / Dans ma ville, on traine / Paradis / Tout va bien / Bonne meuf / Adieu les filles / Christophe (avec Maitre Gims) / Défaite de famille / J’essaye j’essaye / Quand est ce que ça s’arrête / Suicide social / Raelsan / Stupide! Stupide! Stupide! (avec Gringe) / A l’heure où je me couche (avec Gringe) / Notes pour trop tard / River (avec Ibey, cover Ibey) / Encore 1 : Le chant des sirènes / La Terre est ronde / Basique / Encore 2 : La fête est finie.

Crédit photos: Gregory Guyot (D.R./ @I_am_Gregg / JSM)


21 mars 2018 au Café de la Danse à Paris

GAEL FAURE

Histoire d’accompagner la sortie de son très bel album « Regain », le beau et talentueux Gaël Faure investissait la scène du Café de la Danse à Paris en mars dernier : enfin presque débarrassé de son étiquette de chanteur issu d’une émission de radio-crochet, même si son public reste encore majoritairement féminin, lui et ses musiciens n’avaient rien à envier ce soir-là aux meilleurs groupes de Pop-Rock du moment.

Heureux d’afficher complet (pour la première fois de sa carrière, précise-t-il, avec beaucoup d’honnêteté), et joliment habillé pour l’occasion d’une tenue de scène estampillée 80’s, il offrait avec beaucoup d’énergie et de générosité de somptueuses versions de ses nouvelles chansons, sentimentales et aux accents bucoliques, toutes en grâce mélodique et en virtuosité : achevant de nous convaincre qu’il est l’un des plus subtils mélodistes de sa génération, mais également un chanteur d’une grande précision dôté d’une large palette vocale, il s’est offert ce soir-là la présence de plusieurs invités-amis.

A commencer par Xavi Polycarpe (Rush) et la Chica sur une reprise a capella de « Helplessly Hoping » de Crosby Stills § Nash, mais aussi Cyril Dion pour la lecture d’un extrait du film « Demain » qu’il a co-réalisé avec Mélanie Laurent, sur la chanson « Colibri ».

Car il faut rappeler que l’artiste Gaël Faure est aussi un citoyen responsable ancré dans son époque et il est engagé dans de nobles combats dont certains à l’origine de quelques unes de ses plus belles chansons. En témoigne, son questionnaire de Proust pour JSM , à (re)lire. Cela ne le rend que plus attachant encore…

Eric Chemouny

Gael Faure par Gregory Guyot Je Suis Musique JSM (2)

Crédit photo: Gregory Guyot (D.R./ @I_am_Gregg / JSM)


EN PREMIERES PARTIES

Les premières parties sont souvent l’occasion, pour qui dans la salle, leur prête une oreille et un regard, de découvrir de nouveaux artistes le temps de quelques chansons. Exercice difficile, ces « vedettes américaines » sont parfois convaincantes, parfois moins, parfois vite oubliées, et parfois elles deviennent nos nouvelles idoles. Je Suis Musique souhaitait faire une place à ces premières scènes et rappeler qu’il n’y a ni première, ni deuxième parties, juste des artistes qui chantent leurs chansons devant nous, le public. Ce mois-ci, entre autres belles surprises, nous avons applaudi Igit, Laurent Lamarca et Clara Luciani.


24 mars 2018 à la Salle Pleyel

IGIT

en première partie de Christophe Willem

On pourrait croire leurs univers aux antipodes l’un de l’autre, et pourtant Igit et Christophe Willem ont rassemblé leurs talents sur l’album « Rio » le temps de quelques textes. Juste retour des choses, Willem a offert à Igit de faire sa première partie à Pleyel.

Drôle et touchant, humble et élégant, à la manière d’un Charlie Chaplin des Temps Modernes, Igit, dont le jeu de lumière incarne chacune de ses chansons, les vit avec élégance.

Celui qui a manqué sa place à l’Eurovision avec le titre « Lisboa Jerusalem » (qu’il interprète sur scène) , la récupère au centuple sur la scène de Pleyel avec une ovation du public amplement méritée. Bouleversant.

Gregory Guyot

Igit par Gregory Guyot Je Suis Musique JSM

Crédit photo: Gregory Guyot (D.R./ @I_am_Gregg / JSM)


11 mars 2018 à l’Olympia

LAURENT LAMARCA

en première partie de Julien Clerc

Avec un humour débonnaire, Laurent Lamarca, chapeau vissé sur la tête, réussit à réveiller un public de fin de weekend avec un choix de chansons guitare-voix quotidiennes et poétiques, douces et guillerettes à la fois, extraites de son dernier album « Comme un aimant ».

A l’aise sur scène, il plaisante au sujet de Julien Clerc « qui fait sa deuxième partie », il bouleverse avec une chanson sur sa relation avec son fils, apportant de la vie et des sourires à une audience qui n’en demandait pas moins et qui semblent même approuver.

Ainsi, lorsqu’il quitte la scène, on conserve comme l’impression de vouloir qu’il revienne. Quelques jours plus tard, il chantait au Café de la Danse. Complet. Il n’y a pas de hasard.

Gregory Guyot

Laurent Lamarca par Gregory Guyot Je Suis Musique JSM

Crédit photo: Gregory Guyot (D.R./ @I_am_Gregg / JSM)


6 mars 2018 à l’Olympia

CLARA LUCIANI

en première partie de Juliette Armanet

C’est sans doute la première partie la plus classe du moment : Clara Luciani, plus émue de faire celle de Juliette Armanet, que d’être sur la scène de l’Olympia à présenter quelques extraits de son album « Sainte Victoire » alors à paraître et qui, depuis a rencontré son public et la critique.

Élégante, moderne, âpre, l’allure élancée qui n’est pas sans rappeler la silhouette de Nico, Clara Luciani installe une atmosphère classieuse pour un avenir très prometteur. La voix grave, elle emporte avec elle les derniers bavardages d’un Olympia conquis. Maintenant qu’elle a dégoupillé la grenade, on en redemande…

Gregory Guyot

Clara Luciani par Gregory Guyot Je Suis Musique JSM

Crédit photo: Gregory Guyot (D.R./ @I_am_Gregg / JSM)


 

Sortez, vivez, découvrez en live les artistes et leurs chansons et rendez-vous le mois prochain pour un nouveau CONCERTORAMA.

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