LOUANE
L’Idole des jeunes au Trianon
Après le succès phénoménal de son premier album “Chambre 12”, dépassant le million d’exemplaires vendus, et une première tournée triomphale qui l’a menée hors de nos frontières où elle cartonne aussi, Louane a publié un second album éponyme qu’elle défend désormais sur sa nouvelle tournée. De passage au Trianon de Paris, JeSuisMusique a pu constater que le succès et l’engouement pour la nouvelle idole des jeunes étaient restés intacts depuis ses débuts…
Il est pourtant risqué de trébucher sur un second opus, toujours attendu au tournant, surtout quand on est – comme Louane – à la croisée de générations qui grandissent en changeant plus vite de goûts que leurs aînés : un désenchantement qu’ont vécu beaucoup trop d’artistes avant elle. Mais la belle enfant qui a bien grandi pour devenir une fille bien dans son époque, a su intelligemment s’entourer pour assurer cette difficile étape artistique de « l’album d’après », lequel lui a donné la force et la légitimité des grandes chanteuses (et des grandes actrices aussi ce qui ne gâche rien à l’ampleur de son talent et de ce qu’elle représente aujourd’hui). Entre Benjamin Biolay, Tim Dup (présents dans la salle) ou encore Julien Doré, sans compter tous ceux qui l’entourent et la chouchoutent au quotidien dans son label Mercury, c’est une constellation de bonnes étoiles qui brillent au-dessus de sa tête blonde.
Ainsi, après plus de 250 000 copies vendues de son second album, commence sa seconde tournée avec un public fidèle qui est toujours au rendez-vous. Parmi les spectateurs, il y a toujours beaucoup d’enfants, à peine grandis et qui reconnaissent en elle, une grande sœur, une princesse, une fée et une chanteuse un peu aussi. Avant qu’elle n’arrive sur la scène, la petite salle du Trianon de Paris, en ce dimanche soir de fin de week end, ressemble au jardin d’acclimatation un jour de beau temps : ici et là, les parents canalisent à peine l’excitation des enfants qui crient et courent partout, et déploient , ramassent leur pique-nique sur la moquette du Trianon. Et puis la voilà, enfin ! Louane est à l’heure et enfants sur les épaules, les parents se laissent aussi emporter par le charme simple d’idole, formant à l’unisson avec leur progéniture une audience compacte, admirative et dévouée.
Il faut dire que sur scène, Louane est réellement étonnante, presque une nouvelle révélation pour qui l’avait laissée à la sortie d’une adolescence que l’on aurait souhaitée plus rose pour elle, gagnant sa dépendance entre « chambre 21 » et son film « la Famille Bélier » marqué par sa reprise de Michel Sardou « Je vole » (qu’elle ne chantera pas d’ailleurs, au regret de beaucoup).
La force tranquille qu’elle déploie ici avec sobriété et simplicité dévoile une maturité rafraîchissante et une détermination qui semblent donner un nouveau souffle à une carrière fulgurante et remarquable tant elle est déjà jalonnée de nombreux succès. Au passage, ses petits écarts de justesse n’en sont que plus irrésistibles et totalement pardonnables.
Ceux qui n’avaient pas conscience du phénomène et de cet alignement de hits ont pu s’en rendre compte sur cette nouvelle tournée tant les tubes et les futurs tubes s’enchaînent à la vitesse de la lumière.
Louane arrive sur « Nos secrets » dans l’hystérie juvénile assourdissante attendue et déroule un tour de chant irréprochable et sans bavure, mettant sur des rails des chansons taillées pour la scène et reprises en cœur. Elle convainc en toute circonstance : sur ses mégahits qui dessinent une certaine variété ravageuse, sur des tons plus Rock (sur « Blonde ») ou plus rap aussi, sur ses guitares ou sur son piano, où sérieuse et concentrée, elle livre une émouvante version de « Si t’étais là ».
Certes, Louane est cette douce machine à tubes, les siens, ceux qui marquent son histoire, mais elle est aussi la voix de ceux des autres, à l’instar de ces trois reprises pour le plaisir, qui, par des choix bien sentis, révèlent son intelligence artistique : une chanson internationale avec l’impeccable « Yellow » de Coldplay, un tube urbain avec Maître Gims et « Sapé comme Jamais » et un incontournable de la chanson française : « Toute la musique que j’aime » de Johnny, qu’elle avait déjà repris sur l’album hommage « Quelque chose de Johnny » sorti le 17 novembre dernier.
Paradoxalement, lorsqu’elle rend hommage à l’Idole disparue, vêtue d’une petit blouson vert émeraude, on pense en la regardant occuper la scène du Trianon, à une autre artiste partie en début d’année : France Gall. L’image ne nous quittera pas jusqu’à la fin du concert : sa gestuelle, ses mouvements de tête et du corps, sa blonde candeur évoquent la chanteuse disparue avec une troublante évidence. On a alors la nette impression d’avoir devant nous cette relève à la fois élégante et populaire d’une certaine idée de la variété : une chanteuse, une référente, le joli symbole d’une nouvelle génération positive, entourée des bons auteurs et des bonnes personnes, l’incarnation d’une jeune femme d’aujourd’hui, sérieuse et légère…
A seulement 21 ans, Louane se fait sa place dans la cour des grands et à l’évidence, au sortir de la salle, on se dit que le monde de la musique devra vraiment compter avec elle. Elle sera de retour au Zenith de Paris les 21 et 22 juin prochain, 2 nouveaux points d’orgue de sa jolie tournée.
Gregory Guyot
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La grande interview de Louane est à (re)lire ici
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Credit photos: Team Together: Delphine Champion (D.R./JSM) + Gregory Guyot (D.R./ @I_am_Gregg / JSM)
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Setlist du Trianon, dimanche 4 mars 2018 : Nos secrets / Tourne / On était beau / Blonde / When we go home / Ecchymoses / Jour de pluie / Midi sur Novembre / Jour 1 / Sans arrêt / Yellow / Si t’étais là / Toute la musique / Immobile / Pour oublier l’amour / Avenir / Sapé comme jamais / No / Maman / Nuit pourpre.
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