POMME :

Une fille à croquer !


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Le jeu de mot est facile, et pourtant… A la vue des jolies photos parues ici et là dans la presse, où elle est encensée de toutes parts, fruits d’une iconographie parfaite rappelant l’univers d’une Emilie Simon débutante avec ces insectes courant sur sa peau diaphane, le charme de Pomme commence à opérer lentement et durablement.

Après « En cavale », premier EP remarqué paru il y a un an, la jeune femme d’à peine 20 ans, publie un premier album de 13 chansons, « A peu près », qui porte bien mal son nom, tant tout ici n’est que précision, maturité et délicatesse. Il faut préciser qu’avant de plonger avec un aussi joli bagage dans le grand bain, elle a d’abord peaufiné ces chansons au contact du public, en les rodant sur scène, dans des grandes salles, en première partie de Vianney, Louane, Olivia Ruiz, Coeur de Pirate, Pierre Lapointe, Benjamin Biolay, ou Yael Naim. On a beau dire, il n’y a pas mieux pour apprendre ce beau et difficile métier.

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Riche de cette expérience, et escortée de Benjamin «Waxx » Hekimian et Matthieu Joly à la réalisation, elle semble s’être attelée à apporter par sa voix d’une grand pureté et son interprétation candide, une cohérence générale à l’ensemble des titres : qu’ils sont écrits et composés par elle-même (« A peu près », « La gare », « La lavande », « On brûlera ») ou par d’autres auteurs compositeurs, comme Ben Mazué et Victor Roux (« Même robe qu’hier »), Yannick Marois et Sébastien Miel (« Comme si j’y croyais »), Julien Bensénior alias Bensé, le chanteur et ex compagnon de Rose (« Adieu mon homme », « Ceux qui rêvent »), Siméo (« De quoi te plaire »), ou Don Cavalli («A Lonely One », seul titre en Anglais). Sans oublier « Pauline », signée Jean Fetzine et Siegfried de Turckheim, hommage revendiqué au fameux « Jolene » de la reine de la Country américaine, Dolly Parton.

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En résulte une jolie collection de chansons, arrangées de façon très simple et dépouillée, à base essentiellement des trois instruments qu’elle maitrise, guitare, violoncelle et auto-harpe, mettant en avant la force des mélodies, et la qualité de l’interprétation sensible et toute en nuances pastels : l’ensemble est si intemporel qu’il nous transporterait presque en douceur dans l’univers 60’s, tendre et ouaté d’une Françoise Hardy débutante, pour la naïveté et le romantisme hésitant des textes, ou encore celui plus passionné d’une Marie Laforêt pour les accents Folk et ce magnifique vibrato qu’elle a aussi dans la voix quand elle s’aventure sur de périlleuses circonvolutions.

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Pour autant, rien de nostalgique chez Pomme, bien au contraire. Au fil des chansons, elle s’affirme telle qu’en elle-même une jeune fille moderne d’aujourd’hui, revendiquant une certaine forme de liberté et assumant ses amours, qu’elles soient masculines ou féminines. “ J’ai embrassé deux, trois filles, quelques garçons puis je leur ai dit non…”, chante-t-elle sur « Comme si j’y croyais ». Et bien pour cette audace, cette détermination, cette liberté de ton et ce talent d’une grand fraîcheur, on a toutes les raisons de croire en Pomme, et pas qu’à peu près.

Rejoignant les Juliette Armanet, Fishbach, Clara Luciani, Cléa Vincent et autres jeunes fleurs écloses dans le paysage musical féminin du moment, on s’impatiente de la voir sur scène, voler de ses propres ailes : ça tombe bien, elle déclare adorer voyager sur les routes de France et de Navarre ou du Québec, où l’amoureuse Pomme séjourne de plus en plus, au point de s’y être constitué un petit public de fidèles : « J’adore bouger, prendre le train avec mes instruments et ma valise. J’aime être en voyage, cette découverte permanente m’inspire »….

Eric Chemouny

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crédit photos : Marta Bevacqua (D.R. / Polydor / Universal Music France)

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