CLARIKA :

son cœur bat pour la scène !


130228 Clarika au Café de la Danse (59)

Mise en page 1Presque 25 ans déjà que Clarika nous enchante de ses chansons si personnelles, à la fois drôles, poétiques, émouvantes et toujours ciselées d’une plume originale, féminine et sans fioritures.

En sept albums, tous parfaits, elle aura véritablement installé un ton et un univers, littéraires et décalés, véritablement nouveaux et modernes dans le petit monde des chanteuses à l’aube des années 90, marquées  par le grand retour des chanteuses à voix. Au point qu’il faut lui reconnaître qu’elle a ouvert bien des portes à celles qui ont suivi, toutes les filles nées avec la « nouvelle scène française », les Olivia Ruiz, Camille and co. Et cette « Clarika touch », c’est véritablement sur scène qu’elle prend toute sa mesure, tant elle s’y sent dans son élément, en totale liberté, pour y déployer avec énergie ses ailes et laisser exploser ses talents multiples. C’est vraiment là qu’on mesure qu’elle peut tout chanter, même des tubes de variété un peu kitsch, jouer toute la palette des émotions et même se faire comédienne, lorsqu’elle entrecoupe ses chansons de petits sketches désopilants, avec un incroyable humour pince-sans-rire.

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Autant de qualités qu’on aura savourées, sans en garder de trace discographique, depuis ses débuts. En solo, comme en duo d’ailleurs : que ce soit avec son amie de toujours La Grande Sophie, ou la délicieuse Daphné, pour un génial spectacle à deux voix célébrant l’ivresse sous toutes ses formes (« Ivresses »). Sans oublier plus récemment, sa participation « historique » à l’hommage à Dalida, aux côtés de Lio, lors d’une soirée spéciale au célèbre cabaret parisien de transformistes, Madame Arthur.

C’est dire si ce premier Live, « De quoi faire battre ton coeur », est aussi important symboliquement pour elle, qu’il est attendu par ses fans fidèles. Ponctuant une longue tournée qui s’est arrêtée cette année à Paris, le temps de deux concerts complets, d’abord à la Cigale puis au Trianon, on y retrouve les titres de son dernier opus « De quoi faire battre mon coeur », album très réussi et intimiste qui marquait un virage dans son écriture, sa discographie et sa vie de femme.

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D’abord parce qu’il a fortement été inspiré par sa séparation d’avec Jean-Jacques Nyssen, compositeur et arrangeur depuis ses débuts, et papa de ses deux filles, donnant lieu à des chansons d’amour poignantes et douloureuses (« La vie sans toi », « Je ne te dirai pas »). Mais aussi, parce qu’il marquait du coup le début de nouvelles collaborations avec des pointures comme Fred Pallem ou Raoul Tellier de la Maison Tellier.

Pour notre plus grand bonheur, cet album, qu’on aurait bien aimé voir augmenté d’un DVD tant le spectacle était visuellement superbe avec son ciel de plumes en fond de scène, fait office de premier « Best of » : on y retrouve – entre autres délices – son improbable tube, « Les garçons dans les vestiaires », entré dans la légende (et en playlist sur NRJ à l’époque) grâce à un torride clip avec les athlètes du Stade de France (chanté à la Cigale avec Jil Caplan, mais en solo ici), « Je suis mille », «Non, ça s’peut pas », « La cible » (magnifique !), « Lâche moi » (merveilleux hymne à la maternité, chanté d’une sensibilité à fleur de peau), l’engagé « Bien mérité », « Moi en mieux », « Il s’en est fallu de peu », et même une reprise de « My Sweet Lord ». Ne manque à l’appel des incontournables que « Les patineurs », bizarrement absent du tracklisting.

Une semaine avant la sortie de l’album, elle écrivait à ses fans sur son Facebook officiel, avec tout l’humour et l’autodérision qu’on lui connait : « Il va de soi que la sortie d’un disque aujourd’hui est un peu comme un coup d’épée dans un nuage (je cherche une belle image mais au niveau du hashtag inspiration ce n’est pas ça !) et je sais bien qu’Eddie Barclay smoké de blanc me tendra pas une coupe de champagne le jour J au bord d’une piscine à débordement… Ce qui en soi n’est peut-être pas si mal ! Mais je m’en fiche, je suis heureuse, il est là, il a un sens pour moi, parce que la scène, c’est mon amour inconditionnel ! J’en ai d’autres, mais celui-là, je le partage avec vous depuis longtemps, allez un peu longtemps ! Bien sûr, un enregistrement ne remplacera jamais un concert en vrai, mais c’est un bel écho quand même et un joli souvenir pour, de plus, une tournée que je n’oublierai pas de sitôt ! A très vite, je vous aime (smiley coeur, pas trouvé) ».

Que répondre à cela, sinon : « on t’aime aussi Clarika et merci de faire battre nos petits coeurs de fans depuis… eh oui, déjà ! » ?

Eric Chemouny

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crédit photos: Michel Lemeunier (D.R / Label Ath(h)ome )  / @I_am_Gregg (D.R / JSM)

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