JANE BIRKIN :

Serge, version symphonique.



Après le succès d’une tournée triomphale l’ayant promenée depuis le printemps 2016 dans le monde entier, de Hong Kong à Montreux, Montréal ou Lisbonne, Jane Birkin reviendra poser ses valises au Grand Rex à Paris, le 24 octobre prochain.

Visiblement remise de ses soucis de santé, elle y reprendra le répertoire intemporel de Serge Gainsbourg dont elle reste la muse indémodable, cette fois en version symphonique, accompagnée de l’orchestre national d’Ile-de-France, sous la direction de Geoffrey Styles.

Au programme, 22 chansons cultes de son Pygmalion pour l’éternité, arrangées par le compositeur Nobuyuki Nakajima, sous la direction artistique de son ami de toujours et conseiller, le fidèle Philippe Lerichomme.

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Nul doute qu’on y retrouvera les titres figurant sur l’album « Birkin Gainsbourg, le symphonique » (Parlophone), ayant rencontré un joli succès au Top albums au printemps dernier : tout d’abord ceux de son propre répertoire (« Lost Song », « Baby Alone In Babylone », « Physique et sans issue », « Valse de Mélody », « Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve », « Amour des feintes », « Les dessous chics », « L’amour de moi », « jane B »…), mais également des chansons empruntées à d’autres interprètes féminines (« ces petits riens », « Dépression au dessus du jardin » de Catherine Deneuve, « La gadoue » de Petula Clark, déjà reprise avec bonheur par Jane avec les Négresses Vertes, « Pull marine » d’Isabelle Adjani), sans oublier les chefs d’oeuvres de SG lui-même (« Requiem pour un con », « la javanaise », « Manon », « L’anamour »…).

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Cerise sur le pudding, la belle anglaise reprendra également « Exercice en forme de Z » dans un version des plus étonnantes : « Je chanterai « Exercice en forme de Z ». La vague de violons imaginée par le pianiste arrangeur japonais Nobu (Nobuyuki Nakajima) est furieuse comme dans une marche de samouraïs. Nobu est d’ailleurs un peu comme un samouraï. Il a de la noblesse, et il est d’une fidélité absolue. Il m’a confié qu’il était très ému de faire tout ça pour les chansons de Serge» nous déclarait-elle à la veille du tout premier concert à la Maison Symphonique de Montréal en juin 2016.

Car histoire de rendre à César, rappelons que c’est bien aux Francofolies de Montréal que ce spectacle a été créé. Nous l’y avions rencontrée, encore très fragilisée par ses soucis personnels : « Je n’ai jamais eu l’intention de tout abandonner, simplement je m’en foutais un peu. J’avais d’autres priorités, d’autres chagrins, mais c’est très séduisant comme demande. Et si sincère et chaleureux, comme on sait l’être au Québec. C’est très bien que ça commence dans ce pays. Ca commence à Montréal mais quand la nouvelle est tombée, on a eu des offres de Shanghai. C’est insensé ! (…) 25 ans plus tard, entendre « Melody Nelson » et avoir un orchestre symphonique en plus, je suis certaine que Serge en aurait été très heureux. Il avait un peu comme les artistes peintres, avec des périodes bleue, fauve, ou cubique. Il avait la capacité de se renouveler et d’épouser la tendance musicale : c’est pour cela que les adolescents se sont toujours reconnus dans sa musique (…) Chanter aux Francofolies, j’ai dit oui tout de suite, mais après, j’ai pensé sincèrement que je n’y arriverais pas parce que j’avais été assez malade (n.d.l.r : elle a souffert d’une grave maladie auto-immune, après la mort de sa fille Kate) et que ça me semblait un songe lointain… C’est Philippe Lerichomme qui a fait le choix des chansons : comme il était la personne la plus proche de Serge dans le métier, c’est comme si Serge nous donnait la caution pour le faire».

Nul doute, qu’au Grand Rex encore, la présence bienveillante de Serge lui enverra de «bonnes nouvelles des étoiles », et la portera encore et toujours plus haut sur les sommets du succès.

Eric Chemouny

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photos : Gregory Guyot (D.R / JSM), prises à Paris, à la Maison de la Radio le 11 avril 2017.

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