La double vie de

DOMINIQUE A


album dominique a toute latitude

Un nouvel album de Dominique A est toujours un événement très attendu. Alors deux nouveaux albums séparés seulement de quelques mois, cela relève du miracle ! L’auteur-compositeur-interprète a pourtant choisi de placer l’année 2018 sous le signe du chiffre 2 et de donner libre cours à son imagination sur les deux voies d’inspiration qui ont dessiné, depuis 25 ans déjà, son impeccable répertoire, tel un diptyque musical : il sera d’ailleurs sur les routes, dès le mois de mars pour deux tournées différentes, et notamment les 14 et 15 avril à la Philharmonie de Paris, le temps d’un week end bicolore qui lui sera consacré…

JSM JeSuisMusique Dominique A par Vincent Delerm (3)

Le premier volet de cette aventure musicale en deux temps s’intitule « Toute latitude » : il a été enregistré en groupe, fait la part belle au Rock, aux sonorités électroniques et électriques, et il s’accompagne d’images d’une grande poésie, résultant de sa collaboration avec le réalisateur de films d’animations Sébastien Laudenach, auquel au on doit le primé « La jeune fille sans mains » (prix du jury au festival international du film d’animation d’Annecy 2016). Le second volet, « La fragilité », enregistré en solo et uniquement composé de chansons acoustiques et intimistes, ne sera disponible en revanche qu’en octobre prochain, le temps de savourer déjà pleinement les 12 magnifiques chansons qui composent « Toute latitude »… .

Mais pour revenir à l’origine de ce projet ambitieux, après 10 albums dont le dernier « Eléor » en 2015, beaucoup plus doux et accessible du grand public et d’ailleurs très bien accueilli, Dominique A. reconnait lui-même qu’il éprouvait jusqu’ici l’envie de casser le rythme habituel pour ne pas céder à la routine, mais surtout une forme inexplicable d’insatisfaction, notamment en tournée, concernant la direction à prendre pour atteindre un certain idéal artistique, conduisant à explorer d’autres voies, qui vont donner lieu à l’écriture d’autres chansons. Et c’est plus particulièrement l’issue d’un an de tournée autour d’ « Eléor » que se sont décantées deux envies d’écriture et de sons très distinctes, entre chansons très rythmiques et électriques, et d’autres plus mélodiques et acoustiques. Entre celles destinées à un public debout face à un groupe tendu par l’énergie, et un autre assis et attentif à une émotion plus directement palpable.

JSM JeSuisMusique Dominique A par Vincent Delerm (1)

Voilà pour les intentions de base, le reste n’étant que le fruit du hasard et des rencontres, comme l’achat d’une boite à rythmes analogique au son très spécifique, ayant déterminé l’écriture des morceaux, la collaboration avec les talentueux batteurs Etienne Bonhomme (complice de Claire Diterzi) et Sacha Toorop, Jeff Hallam à la basse, Thomas Poli aux claviers et guitares, ou encore le tandem Dominique Brunson et Géraldine Capart à la réalisation, complices de longue date de l’artiste exigeant.

Mais au-delà de ces envies très musicales et de ces intentions très louables de plus grande nervosité up-tempo et d’une intensité palpable dès la première écoute, les fans de la première heure n’ont aucune raison de s’inquiéter : la voix singulière et le phrasé si reconnaissables de Dominique A. par son absence d’effet, tout comme son écriture, inspirée et précise, et son imparable sens de la chanson qui accroche, sont ici plus que jamais au rendez-vous. A cet effet, « Désert d’hiver », « Lorsque nous vivions ensemble » ou « Se décentrer » sont de ces petits bijoux mélodiques dont l’homme a le secret. Plus narratives et explorées sur un mode parlé -chanté, « les deux côtés d’une ombre », « Corps de ferme à l’abandon », se veulent directes et tendues. Seule « Le reflet » faisant le pont avec le prochain album, qu’on espère au moins tout aussi réussi, ouvre une fenêtre vers davantage de sérénité et de lumière.

JSM JeSuisMusique Dominique A par Vincent Delerm (2)

« Jusqu’alors, suivant les albums et les tournées, j’ai oscillé entre intimisme et maximalisme sonore, entre travaux solo et projets collectifs, les uns me renvoyant aux autres, et se nourrissant mutuellement. Cette fois, par volonté de ne pas choisir, l’occasion m’a été donnée de jouer simultanément sur les deux tableaux. Comme si les deux côtés d’une même pièce se rejoignaient… » résume-t-il, l’esprit aussi clair que ses chansons.

En attendant « La fragilité », on pourra aussi le retrouver comme auteur compositeur de « Cligner des yeux », la magnifique chanson qu’il a signée sur le premier album de mademoiselle Françoise Fabian, interprétée par celle-ci en duo avec Alex Beaupain, réalisateur de ce petit bijou au charme suranné, dont nous vous reparlerons au printemps, et auquel Vincent Delerm a également contribué pour deux titres. Il se trouve que c’est ce dernier qui a signé les portraits de son ami Dominique illustrant ce article : une affaire de famille, en quelque sorte…

Eric Chemouny

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Crédit photos : Vincent Delerm (D.R / Wagram)

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Dominique A., son nouveau titre, « Toute latitude », extrait de l’album éponyme:

 

 

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